Catégorie : Art

Comment vous dire?…

 

… à quel point je suis heureuse, excitée, reconnaissante:

Je publie mon premier livre !

Je n’ai pas voulu en parler avant, tant cette nouvelle est précieuse, fragile, immense à mes yeux – et pourtant les premières lignes de cet article datent du 27 septembre (et l’envie de les écrire de bien plus tôt encore)…

Et cela a été possible grâce à ce blog, et ce blog ne peut exister que parce qu’il y a quelqu’un de l’autre côté de l’écran: donc merci à toi, lecteur fidèle ou curieux de passage !

Retour sur une histoire que je n’aurai pas crue si on me l’avait racontée il y a à peine quelques mois: en cette fin de mois d’août, alors que je me débattais dans ma phase de retour / installation / réadaptation, je reçois un message d’un éditeur dans ma boîte aux mails. J’ai du le relire trois fois pour être sûre que ce n’était pas une blague. Une longue conversation téléphonique plus tard, je le sais: c’est sérieux, il veut publier quelques uns de mes récits de voyage. Avec un vrai contrat d’auteur. Ce qui veut techniquement dire que je suis à ce jour officiellement Auteure… et que j’aurai le plaisir sans borne d’avoir mon nom sur la couverture d’un livre!

Bon ce ne sont pas (encore) les éditions Picquiers ou Gallimard, il s’agit des éditions Jacques Flament, du nom de son fondateur, un éditeur basé à Quimper et qui diffuse uniquement via via son site internet, que je vous encourage bien sûr à visiter…

Et ce qui est magique c’est que le but qui sous-tend ce blog se concrétise. Si j’ai au départ tenu ce blog, c’était par passion pour les voyages, et cette passion a rapidement été égalée par la passion de l’écriture. L’écriture fait aujourd’hui partie intégrante de mon quotidien, il ne se passe pas une journée sans que j’y consacre au moins une heure. Depuis quelques mois, je m’emploie à la rédaction d’un roman (toute autre chose, et cela je vous en reparlerai sans doute un jour), et c’est un nouveau projet qu’on m’a proposé sur un plateau…
Je m’estime chanceuse. Que ce livre se vende bien ou non, c’est déjà en soi un aboutissement. Et c’est aussi la reconnaissance d’un travail prenant et passionnant, et qui n’est pas prêt de toucher à sa fin…

Et ne vous inquiétez pas, je vous livre couverture, titre et sujet dès qu’il sort de l’impression!

A très bientôt !

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La belle idée mélomane…

La musique adoucit les moeurs, n’est-ce pas?!

J’ai mis cet adage en application, et ce, à plusieurs reprises, grâce à un jeune homme qui a eu l’idée la plus brillante qui m’a été donnée de voir depuis mon retour en France : installer un piano au beau milieu d’une rue d’un quartier parisien extrêmement passant et jouer pour le plaisir des badauds mélomanes d’un jour.

La musique dans la rue, c’est assez commun, mais un instrument aussi majestueux qu’un piano, c’est plus rare, et dans un quartier aussi anonyme, stressé et parisien pur jus que celui des Grands Magasins, ça tient carrément du miracle !

La scène se passe au croisement rue Joubert et rue de Caumartin. La rue Joubert est condamnée aux voitures en journée, et ce qui devrait être un slalom permanent entre anonymes pressés se transforme alors en pause magnifique.
Je travaille dans le quartier, mes journées sont en ce moment longues, chargées, et parfois stressantes, et les quelques fois où ce talentueux pianiste a rencontré ma pause sandwich, ce n’ont été que de pures minutes de bonheur, de relaxation, de voyage dans une autre dimension, très très éloignée de ma réalité.

Je ne peux que vous souhaiter de croiser au hasard de vos passages dans le 9ème arrondissement parisien, Steve Villa-Massone, ce pianiste de rue, embellisseur du quotidien…

Et n’hésitez pas à aller sur www.stevevillamassone.fr, vous pourrez y goûter à quelques unes de ses notes…

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Un été à l’ombre de lectures de Chine…

L’été a pointé son nez la semaine dernière… Je cède à un des marronniers médiatiques et vous propose aujourd’hui une liste de lectures chinoises à emporter sur la route de vos vacances !

La société vue par les auteurs chinois

– Yu Hua, un de mes auteurs chinois préférés, avec Le vendeur de Sang, 1986, et l’excellentissime Brothers, dont je vous parlais il y a peu.

– Jung Chang et Les cygnes sauvages, une fresque familiale sur fond du tourmenté 20e siècle chinois

– Lisa See et son magnifique Fleur de Neige, un voyage dans la Chine féminine du 19e siècle

– Mo Yan avec le très court et bon Maître a de plus en plus d’humour et peut-être Le Pays de l’alcool

La Chine contemporaine par le prisme du polar

– Qiu Xialong, qui excelle dans ce style avec les enquêtes de l’inspecteur Chen dans Mort d’une héroïne rouge, De soie et de sang, et Encres de Chine.

– Peter May, découvert il y a peu et ses Meurtres à Pékin

Des livres pour voyager

Passagère du silence, de Fabienne Verdier, où l’initiation d’une Française à la calligraphie et à la Chine dans la Chine des années 1980

– Ella Maillart avec Oasis Interdites, le récit d’une traversée de l’Asie hors du commun… en 1935 !

– Le très bon Road Book, pour trouver l’inspiration pour ses prochains voyages, en Chine ou ailleurs !

Ou encore…

– un portrait de la société chinoise avec Jean-Luc Domenach et La Chine m’inquiète

– Rachel Delcourt et Shanghai l’ambitieuse, ou un portrait économique de la ville

– une BD pour les amateurs du genre avec l’excellent Une vie chinoise

– et pour finir, un petit hors-sujet avec la magnifique Chronique Japonaise de Nicolas Bouvier

Bonnes lectures et bel été à vous !

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Lecture: Encres de Chine

Je suis sur les routes d’Asie d’avril à juillet ; ce billet a été écrit au mois de mars avant mon départ de Shanghai…

Je termine un nouveau roman de mon auteur policier chinois favori, Qiu Xiaolong. Il s’agit d’Encres de Chine, le troisième épisode où l’on retrouve l’inspecteur Chen et son adjoint Yu dans les rues de Shanghai, après Mort d’une héroïne rouge, que j’avais adoré et Visa pour Shanghai – que je n’ai pas encore lu. Bon, je sais, j’avais dit que j’essaierai de les lire dans l’ordre, j’avais découvert cet auteur et ses personnages fétiches par De soie et de sang, alors que ce n’était pas le premier de la série. Mais on m’a prêté Encres de Chine et, une fois que je l’avais en main, je n’ai pas pu résister à l’envie de le lire!

C’est donc une nouvelle enquête de l’inspecteur Chen, l’inspecteur de police passionné de littérature, de cuisine et lassé des pressions politiques qui sévissent dans ce Shanghai des années 1990. Une fois de plus, j’ai énormément apprécié la description de tous les personnages, et la narration de leurs difficultés à s’adapter à un monde qui change extrèmement vite. Dans ce livre-ci, c’est aussi la manière de représenter Shanghai qui m’a beaucoup marquée. On est ici à la croisée de deux mondes, avec la vie traditionnelle dans les Shikumen d’un côté, et de l’autre, la génèse d’un des symboles de la nouvelle Shanghai, le complexe New Word (on reconnait facilement Xintiandi) – ou comment faire de l’argent avec de vieilles architectures vidées de leur substance et tournées à des fins capitalistes.
J’ai malheureusement trouvé l’enquête au cœur du roman assez peu palpitante… On suit ici l’enquête autour du meurtre d’une auteure dissidente et j’ai trouvé cette affaire assez longue, et sans assez de suspense à mon goût…
Le retour sur le passé mouvementé de la victime pendant la Révolution Culturelle, période difficile qui est aussi en filigrane du roman, est par contre très fin et édifiant.

De mon point de vue, Encres de Chine vaut tout de même le coût d’être lu. Si l’histoire en elle-même n’est donc pas très prenante, tout le décor qui l’entoure, que ce soit les personnages principaux et secondaires ou la ville en elle-même, sont tellement bien décrits, que ce serait dommage de passer à côté!

Ce qu’en dit la quatrième de couverture:

Une ex-garde rouge devenue dissidente est retrouvée assassinée. Une enquête délicate à mener pour l’inspecteur Chen et son adjoint Yu… Le gouvernement souhaite en effet étouffer l’affaire et fait pression sur la police pour qu’un coupable soit rapidement arrêté. Chercheraient-ils à faire croire que l’affaire n’a rien de politique, en dépit du lourd passé de la victime?
Après Mort d’une héroïne rouge et Visa pour Shanghai, voici de nouveau nos deux enquêteurs plongés dans les secrets de la Chine rouge.

C’est par ici pour acheter Encres de Chine en ligne !

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Last Train Home, une plongée dans le quotidien des migrants chinois

Je suis sur les routes d’Asie d’avril à juillet ; ce billet a été écrit au mois de mars avant mon départ de Shanghai…

Last Train Home est un film documentaire chinois de Lixin Fan sorti en 2009.
Il relate l’histoire d’un couple de travailleurs textile originaire du Sichuan et travaillant à Canton, des migrants comme il y en a des millions dans les banlieues industrielles de toutes les grandes villes chinoises.

Pendant une heure trente, on suit trois années de vie de ce couple, de 2006 à 2008 : leur quotidien à Canton mais aussi et surtout leur unique retour annuel à la maison pour le Nouvel An Chinois. On y est témoin de leurs difficultés face à l’éducation de leurs deux enfants, laissés à la campagne avec leurs grands-parents. La relation avec leur fille aînée devient le sujet central du film : contrairement à ce que souhaitent ses parents, elle abandonne trop rapidement l’école pour travailler elle-même en usine. Si c’est pour elle la fuite d’une vie qu’elle n’aime pas et l’espoir de lendemains meilleurs, pour son père c’est la réalisation de sa plus grande peur : que sa fille « finisse comme eux ».

Ce film est extrêmement touchant. On mesure la distance entre deux générations qui ne se comprennent pas : l’envie de rêves qui animent les uns, la pression incroyable qu’exercent les autres et qu’ils pensent justifiée… On vit de l’intérieur le quotidien contemporain du Laobaixing, le petit peuple chinois, avec ses espoirs et ses destins déçus…

Les scènes filmées dans les gares au moment des migrations pour le retour du Nouvel An Chinois sont incroyables. Le cameraman semble se retrouver lui-même coincé dans l’ahurissante marée humaine, où des milliers de personnes s’entassent pendant des jours dans les gares avec un espoir qui les fait tenir des mois durant : rentrer au plus tôt passer les fêtes en famille. Pour une fois, on mesure l’humain qui se cache derrière les nombres anonymes.

Par ailleurs, certains passages du film semblent cousus de fil blanc, je me suis même demandé si c’était une fiction ou un documentaire. Mais d’autres passages sont tellement réalistes qu’on se demande même si l’irruption de la caméra dans la vie de ces gens ne change pas le cours des choses : la langue de l’aînée se serait-elle tant déliée si la caméra n’était pas là ?
Dernier point fort de ce film, les magnifiques images des campagnes chinoises. Peut-être même trop belles : comment filmer tant de beautés après avoir témoigné du drame quotidien que vivent les gens qui la peuplent ?…

Et vous, avez-vous vu Last Train Home ?
Au plaisir de vous lire à ce propos !

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Road Book, l’invitation au voyage en 300 pages

Je suis sur les routes d’Asie d’avril à juillet ; ce billet a été écrit au mois de mars avant mon départ de Shanghai…

Le livre Road Book nous a été offert à Noël dernier: une très belle intention, quelque peu encombrante avec ses trois cents pages grand format qu’il a fallu ramener dans nos bagages vers Shanghai. Je l’ai laissé trainer quelques semaines sur la table de mon salon ne sachant pas par quel bout l’aborder.
Puis j’ai commencé à le feuilleter: j’ai été charmée par ces courts textes, qui loin de faire une description exhaustive des lieux, sont des moments de poésie, des petits plaisirs, des instantanés de voyage d’une voyageuse hors du commun.
Et je me suis finalement plongée dedans et n’ai pas pu le lâcher avant de l’avoir entièrement parcouru. Je le rouvre depuis régulièrement, en pensant à mes futurs voyages…

Véronique Durruty nous livre dans cette œuvre 80 pays à travers 1.000 photographies et carnets récoltés au gré de vingt ans de voyages. Mais qui est-elle ? L’auteur se présente comme une artiste travaillant autour du voyage par les sens et les sensations. Elle dit que son travail est « une approche tactile, à la fois instinctive et rigoureuse, de la photographie, et aime métisser les genres : exposer dans la rue, faire une photo de mode comme un reportage de voyage, ou l’inverse, confronter l’œil au nez, l’œil à l’oreille… »

C’est exactement cette ambiance que je retrouve au fil des pages; chaque texte, chaque carnet, chaque photo est une invitation au voyage, à la découverte, au respect de l’autre…

Véronique Durruty présente ainsi cette ouvrage:

Ce livre est un voyage réel ou rêvé, celui qui reste, une fois les images et les souvenirs passés au laminoir, un tour du monde subjectif. Vingt ans sur les routes de quatre-vingts pays, seule, en couple, avec un ami, avec ma petite fille du vent, ou à trois comme une petite famille nomade, concentrés pour tenir dans un livre de plus de trois cents pages, afin de rendre ce voyage plus authentique. En contrepoint de ce voyage ressenti, vingt articles de référence des plus grands journalistes du monde entier, publiés par le magazine Courrier international, donnent un regard d’expert et, aux approches multiples sur les pays traversés, un certain « état du monde ».

Bien sûr, je m’attarde sur les pays que je m’apprête à découvrir, les textes simples sont pleins de promesse. Extraits:

Cambodge, à propos d’Angkor:

Puis le Bayon, les têtes de pierre qui me souriaient, des sourires par centaines. J’en ai pleuré d’émotion, jamais je n’aurai cru pleurer à cause d’une chose autre que l’humain – il est vrai que ces pierres sont vivantes.

Laos:

Il y a ici une indicible douceur. (…) Ensuite tout s’enchaîne. Douceur des routes qui sont de l’eau, rivière Nam ou fleuve Mékong. (…) Douceur des rituels bouddhistes, mille statues qui nous sourient, lentes processions des moines au petit matin, gestes des femmes agenouillées qui offrent le riz, prières psalmodiées à peine audibles. Douceur des parfums de frangipanier. Douceur des gens qui exhalent la paix, enfin et surtout.

Envie d’inspiration pour un voyage? de dépaysement ou simplement d’un regard plus humain sur notre monde? Je ne peux que vous conseiller ce magnifique ouvrage, à lire et feuilleter sans modération et à mettre entre toutes les mains!

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Meurtres à Pékin (par un auteur écossais féru de Chine vivant dans le Lot)

Je suis sur les routes d’Asie d’avril à juillet ; ce billet a été écrit au mois de mars avant mon départ de Shanghai…

Vous souvenez-vous de ma superbe rencontre avec Wang, un de mes fournisseurs? Il m’avait particulièrement recommandé un auteur, Peter May et m’avait prêté un de ses livres, Meurtres à Pékin.
Je viens de l’achever et ne peut qu’aller dans son sens: c’est un superbe bouquin, et Peter May est un auteur qui gagne à être connu!

Il s’agit d’un roman policier, où un médecin américain, Margareth Campbell, fraîchement appelé pour enseigner en Chine, se retrouve mêlée à une sordide histoire de triple meurtre dont l’enquête est menée par Li Yan, tout juste promu commissaire.
L’enquête est très bien ficelée et nous tient en haleine jusqu’à la fin où un terrible secret d’envergure internationale sera finalement découvert.
On ne cesse de se demander: quel est le sens de ces meurtres? que se trame-t-il en toile de fond politique? Car la capitale chinoise, avec ses affaires d’état, est aussi l’un des héros de ce roman. On se délecte à accompagner les deux héros au fil des rues pékinoises, et de nombreux portraits chinois, toujours fins et réalistes ponctuent l’histoire.
La relation entre l’Américaine et le Chinois est aussi un petit bijou littéraire: on suit leur évolution, de l’incompréhension à l’attirance, du choc culturel à la complicité… Les deux héros seront repris par l’auteur pour une série d’enquêtes, c’est donc par cet opus-ci qu’il faut commencer!

Peter May?

Peter May est né en 1951 à Glasgow. Il a commencé sa carrière en tant que journaliste puis s’est fait connaître comme scénariste pour la télévision écossaise.
Il quitte bientôt la télévision et l’Écosse pour s’installer dans notre Lot national et retourner à ses premières amours: l’écriture de romans.
Très vite il part en Chine, un pays qui le fascine depuis longtemps, dans le but de se faire ouvrir les portes de la police chinoise. Il y retourne chaque année, y séjournant chaque fois plusieurs mois.
Grâce à un réseau de contacts qu’on peut bien imaginer extraordinaire, il parvient à se faire introduire dans les services de police chargés des homicides, et ceux des experts légistes, à Shanghai comme à Pékin.
Très méticuleux sur ses recherches, il fait une étude exhaustive des méthodes utilisées par les inspecteurs, la police scientifique, et les médecins légistes chinois.
En reconnaissance de son travail, il a été nommé membre honoraire de l’association des écrivains de romans policiers chinois à la section de Pékin… Et pour ça aussi, ça vaut le coup de le découvrir!

Cliquez ici pour lire un extrait de Meurtres à Pékin (emprunté du site de l’auteur).
C’est par ici pour acheter Meurtres à Pékin

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Brothers (ou le condensé de 50 années d’histoire de Chine)

Je suis sur les routes d’Asie d’avril à juillet ; ce billet a été écrit au mois de mars avant mon départ de Shanghai…

Je viens de tourner la dernière page de Brothers le dernier opus de Yu Hua. Lors de mon dernier retour en France, j’ai été impressionnée par la taille du pavé (près de 1.000 pages), n’étant pas habituée à ce genre de longueurs.
Et j’ai fait confiance en cet auteur chinois contemporain que j’affectionne particulièrement – j’avais déjà aimé la lecture de 1986, du Vendeur de sang mais aussi d‘Un monde évanoui ou encore Vivre, adapté par Zhang Yimou au cinéma.
Eh bien, je peux vous dire que je ne le regrette pas: je le conseille à tous ceux qui veulent (ou essaient) de comprendre la société chinoise d’aujourd’hui.

On suit la vie de deux frères, Li Guantou et Song Gang, nés dans les années 1950, jusqu’aux années 2000 (jusqu’en 2005 pour être précise).
C’est tout simplement prodigieux ! Les portraits, descriptions, et récits sont justes et criants de vérité… Yu Hua réussit à passer de l’humour à la tristesse, du lyrisme à la  description d’horreurs sans nom, d’une page à l’autre, et même d’un paragraphe à l’autre…

Je ne connaissais rien de l’histoire avant de le lire et ne voudrais pas vous la déflorer, car vraiment, j’ai été heureuse d’aller de surprise en surprise, et j’ai eu du mal à lâcher le livre. J’ai aussi reconnu la Chine qui m’entoure, loin des descriptions stériles ou au contraire enchanteresses qu’on peut lire trop souvent de nos jours…

La (courte) postface de l’auteur est édifiante, je vous en livre quelques lignes:

Ce roman est né de la rencontre de deux époques. La première partie de l’histoire se déroule pendant la Révolution Culturelle: une époque de fanatisme, de répression morale et de tragédies, analogue au Moyen- Âge européen. La seconde partie se passe à l’heure actuelle: une époque de subversion de la morale, de légèreté et de permissivité, l’ère de tous les possibles, plus encore que dans l’Europe d’aujourd’hui.
Seul un Occidental qui aurait vécu quatre cents ans aurait pu vivre deux époques aussi dissemblables, quand il n’aura fallu aux Chinois que quarante ans pour les connaître toutes les deux.
Quatre cents ans de bouleversements en quarante années, l’expérience n’a pas d’équivalent. C’est donc un couple de frères qui fait le lien entre les deux époques; leurs existences se fissurent dans un monde qui se fissure, leurs joies et leurs peines explosent dans un monde qui explose, leurs destins sont emportés dans les bouleversements de ces deux époques, et finalement, ils sont contraints de récolter ce qu’ils ont semé, dans un mélange d’amour et de haine.

Je vous le redis: pour comprendre et décoder la société chinoise d’aujourd’hui, lisez Brothers !

L’avez-vous lu? qu’en avez-vous pensé?

Au plaisir de vous lire à ce propos !

C’est par ici pour acheter Brothers en ligne.

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