Catégorie : Art

Chronique Japonaise, LE livre d’un voyage au Kansai !

Quand je pars en voyage, j’aime bien avoir un livre dans mes valises, pour l’avion, pour une pause à l’hôtel. Le choix de ce livre est toujours crucial car il donnera un accent particulier à mon voyage. Voilà quelques mois j’avais offert Chronique Japonaise de Nicolas Bouvier à mon conjoint, passionné du Japon. Une valeur sûre, Nicolas Bouvier, l’auteur du très fameux Usage du Monde, sur lequel je reviendrai prochainement.

Je l’ai donc embarqué dans mes valises, sans trop savoir à quoi m’attendre: mon conjoint ne m’en avait rien dit!

J’ai commencé la lecture dans l’avion entre Shanghai et Osaka. Et par la suite, même si j’étais extrêmement absorbée par mon voyage, j’ai éprouvé un immense plaisir à revenir le soir à l’hôtel prolonger le voyage au fil des pages. Nicolas Bouvier mêle plusieurs histoires en parallèle: l’histoire du Japon, des origines aux années 1970 (rien que ça!) et ses propres voyages, en 1955-1956, 1964-1966 et 1970.
C’était un réel plaisir de lire ces pages tout en découvrant la région du Kansai, place où se déroule d’une bonne partie de cette histoire!

D’un ton léger et amusant l’auteur nous explique l’origine du Japon, sa rencontre avec la Chine, son évolution de Kyoto à Tokyo, sa période de fermeture au monde et sa réouverture éclair, à partir de 1854.
J’avoue que je m’étais juste penchée sur l’histoire de l’archipel via les guides de voyage: lire ce condensé d’histoire sous la plume de Nicolas Bouvier fut un pur plaisir qui m’a permis de mieux décoder de qui m’entourait. Petit délice culturel:

Depuis quinze siècles qu’ils coexistent, jamais le Bouddha et le Shinto n’ont été en conflit ouvert, et, dans le jardin d’un temple bouddhique, vous trouverez toujours, …, un petit sanctuaire shinto décoré de fleurs encore fraîches, signe que l’Ancien propriétaire n’a jamais véritablement quitté les lieux.

Ou encore:

Je n’ai pas été bien studieux : ce que je sais du Zen aujourd’hui me permet tout juste de mesure à quel point j’en manque, et combien ce manque est douloureux. Je me console en me disant que, dans le vieux Zen chinois, c’était la tradition de préférer, pour succéder au maître, le jardinier qui ne savait rien au prieur qui en savait trop.
J’ai conservé mes chances intactes.

J’ai aussi apprécié ses récits de Tokyo et Kyoto, parfois surannés et très souvent poétiques, mais aussi la description de ses galères quand il arrive à Tokyo sans un sous en poche et où il cherche éperdument un travail en tant que journaliste, ou de son retour en famille, dix ans plus tard et qui ne se passera pas aussi bien qu’espéré.
Les derniers chapitres racontent ses voyages dans les contrées du nord du Japon, longtemps restées hostiles. J’ai trouvé cette partie un peu longue, et moins passionnante, mais l’auteur accepte lui même que finalement, il n’a plus l’œil assez curieux pour rester en ce pays…
Mais le livre, du début à la fin, est peuplé de petites histoires et de portraits passionnants, parfois drôles et toujours émouvants…

La description de ses difficultés de compréhension avec les Japonais est excellente. Difficultés, si elles sont parfois amoindries, beaucoup restent d’actualité:

Il y a dans ce décor – comme d’ailleurs dans la nourriture – une immatérialité qui répète sans cesse : faites-vous petits, ne blessez pas l’air, ne blessez pas notre oeil avec vos affreux blousons de couleur, ne soyez pas si remuants et n’offensez pas cette perfection un peu exsangue que nous jardinons depuis huit cents ans.

Au lieu d’être une racine, la tradition est un couvercle, qui ferme bien. Je vis dans une grande collection de merveilles qu’un respect empoisonné a tuées.

Son regard sur le monde me plait vraiment, un vrai modèle pour moi…

L’antipathie n’a jamais remplacé l’information, et l’on saisit un peuple que dans ses qualités, même lorsqu’elles sont en éclipse.

Je terminerai cette chronique sur cette description d’une universitaire occidentale dépêchée pour comprendre les Japonais. Plus qu’un modèle inspirant à mes yeux, c’est tout simplement une marche à suivre dans la découverte culturelle !

Elle a cette vertu des bons enquêteurs, la patience, et sait suspendre son jugement jusqu’à ce que les observations réunies s’organisent d’elles-même selon leur logique propre, et que les pièces du puzzle prennent spontanément leur place.

Pour acheter ce livre en ligne, en cliquez ici.

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Mises en bouche japonaises, geisha etc.

Avez-vous entendu parler de Geisha ou Mémoires d’une geisha? je n’ai pas eu le plaisir de lire le livre, mais j’ai vu le film il y a quelques mois, et je vous le conseille, il est de toute beauté et c’est une plaisante mise en bouche avant un voyage au Japon !

A l’origine, il y a Geisha, le roman d’Arthur Golden publié en 1997 et adapté au cinéma en 2005 par Rob Marshall. Les mémoires d’une célèbre geisha japonaise y sont racontées: on suit son histoire à partir de 1929 et pendant une vingtaine d’années, comment elle et sa sœur, petites filles, sont vendues, avant que le destin ne l’aide à devenir geisha et la pousse à poursuivre son unique amour pendant des années…

Cette histoire, racontée à la première personne, est un véritable travail anthropologique. On y apprend ce qu’est une geisha et quel est son parcours héroïque pour arriver à ce degré de perfection… L’auteur dénonce aussi certains préjugés de ce métier: souvent comparé à de la prostitution, être Geisha s’apparente plus à un art. Cette histoire cohérente, plausible et parfaitement documentée reste tout de même une fiction…

La réception du film fut parfois mitigée notamment du fait que les actrices principales, Zhang Ziyi et Gong Li soient chinoises et non japonaises. Qu’importe, leur prestation et de toute beauté… Et même si la majorité du film a été tournée hors du Japon, l’ensemble est très réussi et la scène filmée dans le sanctuaire Fushimi Inari est magnifique…

J’ai par ailleurs lu que Zhang Ziyi, partie faire la promotion du film au Japon, aurait reçu un mystérieux colis et une lettre envoyés par une vieille femme japonaise qui fut geisha pendant sa jeunesse. Cette dernière explique dans cette lettre qu’elle a été très touchée par la bande annonce du film et espérait que le film lui rappellerait sa propre histoire. Elle aurait offert un kimono antique à l’actrice qui l’invita à l’avant-première…

Je me suis totalement laissée prendre par cette belle histoire sur fond d’une histoire japonaise tourmentée, et je ne peux que vous la conseiller !

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Par ailleurs, dans un tout autre registre, j’ai découvert il y a peu carnets-de-traverse.com, un site regroupant de magnifique carnets de voyages numériques.

Julie prend des photos au polaroid et en tire de magnifiques carnets, agrémentés de petits textes poétiques.
Celui sur le Japon, issu d’un mois de voyage, illustre parfaitement l’ambiance unique de ce pays, en s’inspirant du livre Sei Shōnagon, Notes de chevet, écrit vers 1000! C’est un travail majestueux, poétique et inspiré…
L’artiste est aussi partie à Helsinki, Sumatra ou Amsterdam. Allez-y y faire un tour, vous ne le regretterez pas !

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Mises en bouche voyageuses au bout des clics:
le film: Mémoires d’une geisha
le livre: Geisha
Carnets de Traverse

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Lilongs – Shanghai, un livre à ne pas manquer !

Vous rappelez-vous de mon intérêt pour les Lilong de Shanghai? En février dernier, quand j’écrivais cet article, j’avais eu beaucoup de mal à rassembler des informations. Si je devais le faire aujourd’hui, ce serait plus facile : j’ai récemment découvert Lilongs – Shanghai, un petit livre qui m’a beaucoup appris! J’ai eu le grand plaisir de rencontrer Jérémy Cheval, architecte et co-auteur de cet opus.

L’auteur-architecte côtoie la Chine depuis la fin de ses études en 2006, et est aujourd’hui professeur d’architecture dans cette université de Shanghai. Dans le cadre d’un partenariat avec un programme de recherche de l’école d’architecture de Montpellier, il organise un workshop de quatre semaines. Six classes sont concernées et 150 étudiants prennent par au projet.
Au départ, le professeur présente une grande carte de Shanghai et divise la ville en blocs. Le but du workshop ? ratisser la ville, trouver des Lilongs intéressants, les répertorier et présenter un dossier complet interrogeant par l’image ce patrimoine architectural unique et en péril.
Du workshop au livre, il n’y a qu’un pas : plus de 60 Lilongs sont documentés suite au travail des étudiants. Les auteurs, Jérémy Cheval et Christine Estève, doivent alors vérifier tous les lieux et répertorier les lieux non investis. 20 Lilongs sont sélectionnés et constituent ce livre.

 

Lilong est un terme urbain qui représente un groupe d’habitats organisés autour de ruelles. Ces entités sont issues d’un métissage entre la Chine et l’Occident. La fusion entre architecture chinoise et urbanisme Occidental constitue pour la Chine un véritable miroir de ce qu’est Shanghai. (Extraits de Lilongs – Shanghai).

Lilongs – Shanghai se voue à présenter les différents styles d’architecture et d’organisation des Lilongs. Construits entre 1840 et 1940, et ils représentaient alors 80% de l’habitat de Shanghai. Six styles bien identifiables sont répertoriés ici, et c’est au cœur de 20 Lilongs que ce livre nous invite à nous balader.
Pas de photo dans cet ouvrage, seulement des dessins et aquarelles. « Nous avons choisi de ne pas mettre de photo pour susciter le désir d’aller voir un lieu » nous explique Jérémy Cheval.
Par réussi :Lilongs – Shanghai est une superbe invitation à la découverte de Shanghai sous un œil neuf !

Où le trouver à Shanghai ? à l’Arbre du Voyageur
Ailleurs, contacter l’éditeur: email hidden; JavaScript is required

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Envie de livres à Shanghai?

Aujourd’hui, nous partons à la découverte d’un de mes endroits préférés à Shanghai, l’Arbre du Voyageur, endroit qui gagne à être connu par tous les francophones résidant ou de passage : un endroit où on peut voir, sentir, toucher, feuilleter des livres en français, et bien sûr les acheter…

Qu’est-ce que l’Arbre du Voyageur ?
C’est un club de lecture qui fournit des livres à ses membres, c’est un service de l’Ambassade de France, mais qui est ouvert à tous.

Comment fonctionne ce club ?
L’Arbre du Voyageur existe depuis février 2008, nous avons beaucoup de références et des nouveautés toutes les semaines. On peut aussi commander les livres que l’on souhaite. De temps en temps, nous faisons des évènements avec des auteurs autour de la sortie de leur livre (souvent sur la Chine)…
Pour être membre du club, il suffit de s’inscrire, moyennant 30 yuans, et on crédite ensuite sa carte par tranche de 100 yuans en espèce. L’inscription est valable pour une famille et n’a pas de limite dans le temps. L’argent restant sur la carte peut être utilisé pour la fois suivante.

Pouvez-vous nous donner quelques chiffres sur l’Arbre du Voyageur ?
Il y a 2.000 adhérents au club à ce jour, et nous avons environ 20.000 références disponibles.

Quels sont les types de livres que l’on peut retrouver ici ?
De la littérature française, de la littérature étrangère traduite en français, un rayon policier, des livres sur l’Aise, sur la Chine (essais…), des beaux livres, un rayon jeunesse, des guides touristiques, des livres de cuisine, des BD, un rayon sciences humaines, un autre sciences économiques, mais aussi des dictionnaires et quelques méthodes françaises pour apprendre le chinois.

Qu’est-ce qui marche le mieux ?
Les nouveautés littéraires surtout, comme Houellebecq et Beigbeder, les livres sur Shanghai aussi, comme la Promesse de Shanghai de Stéphane Fière.

Quel type de membres vient le plus souvent à l’Arbre du Voyageur ?
Surtout des familles ; et en ce moment nous avons une nouvelle tendance : de plus en plus de jeunes et de touristes viennent ici.

Quelles seraient vos recommandations du moment ?
La Finlandaise Sofi Oksanen et Purge dans le rayon nouveauté, Lilongs – Shanghai de Christine Estève et Jérémy Cheval pour redécouvrir Shanghai, dans le rayon jeunesse, ce serait le Maître des Estampes de Dedieu et Shenshan de Didier Lévy et Fabien Laurent, une sorte de Où est Charlie chinoise.

Un grand merci à Inès Breton, responsable du lieu, pour son accueil dans ce lieu unique et incontournable à Shanghai.

L’Arbre du Voyageur
155 Wu Yi Lu – 4F
Tel: 62255723 – email hidden; JavaScript is required
Ouvert du mardi au dimanche de 10h a 18h30

Article écrit initialement pour lepetitjournal.com.

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上海人家, Shanghai Living réédité !

Il y a quelques mois, je me lamentais de ne pas pouvoir mettre la main sur le très bon livre 上海人家, Shanghai Living (Shanghai ren jia) de Hu Yang (voir ici). Un lecteur « G », m’a récemment laissé un commentaire, s’étonnant que le livre ne soit plus édité. Je me suis remis à sa recherche, et avec l’aide de mes collègues chinoises, je l’ai trouvé, le plus facilement du monde, sur le site dangdang.com, une sorte d’Amazon chinois. Les personnes vivant en Chine peuvent donc se le procurer en cliquant sur cette page.

Il s’agit d’un réédition, mais le contenu est le même, je suis ravie !

Aux chanceux qui se le procureront : bonne lecture !

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ERA – un spectacle de cirque à ne pas manquer !

J’ai vu ce week-end le spectacle ERA – Intersection of Time au cirque de Shanghai. J’en avais entendu beaucoup de bien et je ne peux qu’abonder dans ce sens: c’est un excellent spectacle et pendant une heure trente, vous serez littéralement suspendu aux acrobates, ils vous feront vibrer, tournoyer et trembler avec eux !

C’est le meilleur spectacle de cirque que j’ai vu: nous sommes très loin du cirque traditionnel avec ses jongleurs ou animaux, mais plutôt dans une fusion tradition-modernité très réussie, où l’essentiel du spectacle repose sur les artistes, et leur technique incroyable. En plus de la trentaine d’acrobates, ERA nous offre une très belle bande musicale jouée en direct – orchestre et chanteurs se produisent sous nos yeux, des jeux sur les vidéos et des décors autant variés qu’époustouflants. On passe d’une ambiance traditionnelle à un décor carrément futuriste, les tableaux s’enchaînent et on ne se lasse pas une seconde… Poétique, rythmé, drôle, sensationnel, les adjectifs ne manquent pas…

Un seul tout petit regret: l’ensemble du spectacle manquerait à mes yeux d’un fil directeur, d’un message, mais ce n’est sans doute pas le propos ici: nous sommes dans le divertissement pur, et c’est un chef d’œuvre dans ce domaine !!! Vous aurez compris: habitant à Shanghai ou simple touriste, courez-y !

En pratique: billets à réserver via le site d’ERA, sans frais supplémentaire, vos places seront gardées jusqu’à 19h; je vous conseille les places à 180rmb. En métro, arrêt Shanghai Circus Word au nord de la ligne 1.

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Pékin fashion: balade à Dashanzi

Balade dans le quartier Dashanzi (大山子) ou espace 798 de Pékin. J’y étais venue il y a quelques années de cela, et il me tardait de voir ce qu’était devenu cet ancien ensemble industriel, 4 ans plus tard. Ce quartier est un ensemble d’anciennes usines d’état, qui est devenu en moins de 10 ans la référence en terme d’art contemporain chinois: d’un squat spontané d’une poignée d’artistes, il est devenu un espace reconnu en Chine et hors des frontières. Je craignais bien sûr qu’il se soit trop embourgeoisé, trop policé et ait perdu son foisonnement artistique anarchique et spontané…

Et bien, je n’ai pas trop été déçue: l’endroit a certes évolué, on y voit beaucoup plus de bars & restaurants, certaines galeries sont payantes, mais j’ai encore ressenti une âme dans ce quartier, et c’est pour moi le principal. Mais même si je suis parfois hermétique à l’art contemporain, j’ai été interpelée, voire touchée par pas mal d’expositions, et ai passé quelques bonnes heures à déambuler le long de ces allées, la magnifique météo du jour n’y était sans doute pas pour rien…

Ce site est à mes yeux un réaménagement (post)industriel très réussi, je mets ici des parenthèses car certaines usines sont encore en fonctionnement.

Si vous passez par Pékin, je vous recommande chaudement ce lieu unique en Chine… et particulièrement la galerie UCCA – 4 & 5 ème photos ci-dessous – et le coup de cœur de cette journée: la Beijing Tokyo Art Project ou BTAP – 2 & 3èmes photos.

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Les galeries d’art de Moganshan lu

Le quartier des galeries d’art de Moganshan lu se situe juste au sud de la rivière Suzhou, dans le nord de Shanghai. A l’origine des entrepôts occupaient l’endroit et la municipalité a pensé les démolir pour les remplacer par des habitations, mais une autre vocation a été trouvée depuis: il y une quinzaine d’années des artistes s’y sont installés et des galeries et ateliers ont été ouverts au sein des entrepôts…

Je ne suis pas une grande admiratrice de l’art contemporain chinois, peut-être ne je ne l’apprécie pas à sa juste valeur, mais c’est pour moi surévalué et plutôt une mode passagère. En cherchant un peu, j’aurai quand même trouvé des expos qui m’auraient plus, mais ce jour-là l’envie n’y était pas: je me suis donc plus régalée à observer le quartier et l’aménagement extérieur que les galeries en elles-mêmes…

On croise ici des artistes, de riches Chinois au volant de grosses berlines, pas mal de touristes et même des mariés… signe certain de la popularisation de l’endroit !

J’ai repéré un endroit très sympa pour manger ou boire un verre: la Bandu Cabin. Elle se situe au 50 Moganshan lu, au rez-de-chaussée du Block 11. Ambiance détendue et sympathique, nourriture simple et pas chère,  il y a en plus des concerts de temps en temps, sûr, je repasserai un soir… et puis ce sera l’occasion de m’intéresser un peu plus à ce qui se trouve aussi dans les galeries !

Amateurs d’art ou simples curieux, je vous conseille la balade, en plus toutes les expositions sont en entrée libre…

Et vous, appréciez-vous ce petit « Dashanzi » shanghaïen? Dashanzi à Pékin est la référence en matière de zone industrielle réinvestie par les artistes, si vous ne connaissez pas vous en apprendrez plus ici

Au plaisir de vous lire !

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