Catégorie : Asie

Instant décisif (ou presque) #3: L’orage

L’orage quotidien arrive au-dessus de notre Guest House à Luang Nam Tha, Laos.
(photo non retouchée!)

Lire la suite
Instant décisif (ou presque) #2: La douceur

La douceur incarnée dans un petit village près de Muang Sing, Laos

Lire la suite
Un voyage en Asie plus tard – me revoilà !

Je rentre tout juste de mon long voyage en Asie. Comme vous savez, c’était aussi mon voyage « d’adieu » à la Chine (ou peut-être d’à bientôt?), que je quitte après deux années de vie sur place. Un voyage très fort comme vous pouvez vous en douter…

J’ai tellement de choses à raconter: je vous réserve des articles détaillés sur chacune des destinations croisées, mais la liste étant assez longue, j’ai besoin de temps pour tout mettre en ordre, digérer mes émotions, trier mes photos et vous proposer des articles dignes de ce nom…
Et puis je suis en plein ré-organisation de ma vie parisienne (pas une mince affaire), et je dois penser priorités !

En attendant – pas trop longtemps je l’espère – d’entrer dans les détails, voici un petit inventaire de ces semaines sur les routes asiatiques :

Pays visités: Thaïlande, Laos, Cambodge, re-Thaïlande, Inde (par rapport à mon plan initial le Japon a disparu, et l’Inde s’est ajoutée)

Jours voyagés: 72 (au lieu de 99 initialement prévus – 53 jours en couple, 3 jours entre amis, 10 jours seule, 6 jours avec d’autres amis)

Moyens de transport utilisés: avion, bus, train, moto, éléphant, bateau, vélo, taxi, tuk-tuk, pieds.

Et aussi:
. photos: plus de 2.000 prises !
. temples visités: beaucoup, et plus encore…
. fleuves: Mékong très longuement longé, Gange entrevu
. 1 épais carnet de notes achevé
. 1 sac à dos qui est passé de 12,5 à 11 kg
. 1 cérémonie de désenvoûtement-retour de l’esprit effectuée
. des dizaines de cieux observés
. je peux dire bonjour-merci-combien-aurevoir (et parfois un peu plus) en 4 langues de plus
. j’ai de nouveaux amis dans ce bout du monde-là…
. ma conception des voyages est en plein évolution… !

A bientôt, pour plus de détails, et avec pas mal de changements pour ce blog : à suivre!

Lire la suite
Portrait de Chine (12), Hu Mi, chauffeur à Lanzhou

Je suis sur les routes d’Asie d’avril à juillet ; ce billet a été écrit au mois de mars avant mon départ de Shanghai…

Vous souvenez-vous de mon dernier voyage en Chine, du côté de Lanzhou ?
Nous avions fait la route de Lanzhou à Xiahe avec un chauffeur de taxi, avec qui j’avais bien accroché. Les trois heures de route avaient semblé moins longues… et il avait accepté que je l’interviewe !

Qui es-tu ?
Je m’appelle Hu Mi, j’ai 31 ans, je suis de Lanzhou. Mes parents sont aussi d’ici.

As-tu déjà eu envie de partir d’ici pour une autre ville ?
Oui, je me suis déjà dit que ce serait bien, pour le travail surtout… mais c’est trop difficile, surtout pour trouver un endroit où vivre…

Pourquoi as-tu choisi d’être taxi ? as-tu fait des études pour cela ?
J’ai été pendant 8 ou 10 ans à l’école. Et après j’ai suivi deux ans de formation pour être taxi. Je fais ce métier pour gagner ma vie, et aussi car mon père était taxi, lui aussi. J’ai commencé à travailler à 18 ans, et à 21 ans je me suis mis à mon compte.

Comment se passent tes journées ?
Je travaille tous les jours, entre huit et dix heures par jour. Je gagne entre 3.000 et 4.000 rmb par mois.

Es-tu marié, as-tu des enfants ?
Je suis marié et j’ai un garçon de deux ans ! j’ai connu ma femme par le travail : je conduisais pour ses parents. Elle est professeur d’anglais. Elle m’a appris quelques mots, comme ça je peux parler si j’ai des clients étrangers.

Que penses-tu de ta vie ?
Je trouve qu’elle est plutôt bien. Je peux faire des économies. Quand j’ai de l’argent je fais un peu plus de choses, quand j’en ai moins, j’en fais moins…

As-tu un rêve ?
J’aimerai avoir une grande maison… un travail toujours régulier et je souhaite que mon enfant aille bien. C’est ça, mon rêve ! J’aimerai que mon fils puisse étudier, qu’il ait un bon travail… c’est tout : plus on a de grandes attentes, plus la chute est dure…

Quel message souhaites-tu passer aux personnes qui lisent ce blog ?
Mener au mieux votre propre vie…

Retrouvez les précédents Portraits de Chine : Juanjuan, Abby, Catherine, Woody, Wang Qing, Ye Shilan, Tony ,Yani, Tian Jingyang, Rosalyn et Zhou Xiao Liang.

Lire la suite
Last Train Home, une plongée dans le quotidien des migrants chinois

Je suis sur les routes d’Asie d’avril à juillet ; ce billet a été écrit au mois de mars avant mon départ de Shanghai…

Last Train Home est un film documentaire chinois de Lixin Fan sorti en 2009.
Il relate l’histoire d’un couple de travailleurs textile originaire du Sichuan et travaillant à Canton, des migrants comme il y en a des millions dans les banlieues industrielles de toutes les grandes villes chinoises.

Pendant une heure trente, on suit trois années de vie de ce couple, de 2006 à 2008 : leur quotidien à Canton mais aussi et surtout leur unique retour annuel à la maison pour le Nouvel An Chinois. On y est témoin de leurs difficultés face à l’éducation de leurs deux enfants, laissés à la campagne avec leurs grands-parents. La relation avec leur fille aînée devient le sujet central du film : contrairement à ce que souhaitent ses parents, elle abandonne trop rapidement l’école pour travailler elle-même en usine. Si c’est pour elle la fuite d’une vie qu’elle n’aime pas et l’espoir de lendemains meilleurs, pour son père c’est la réalisation de sa plus grande peur : que sa fille « finisse comme eux ».

Ce film est extrêmement touchant. On mesure la distance entre deux générations qui ne se comprennent pas : l’envie de rêves qui animent les uns, la pression incroyable qu’exercent les autres et qu’ils pensent justifiée… On vit de l’intérieur le quotidien contemporain du Laobaixing, le petit peuple chinois, avec ses espoirs et ses destins déçus…

Les scènes filmées dans les gares au moment des migrations pour le retour du Nouvel An Chinois sont incroyables. Le cameraman semble se retrouver lui-même coincé dans l’ahurissante marée humaine, où des milliers de personnes s’entassent pendant des jours dans les gares avec un espoir qui les fait tenir des mois durant : rentrer au plus tôt passer les fêtes en famille. Pour une fois, on mesure l’humain qui se cache derrière les nombres anonymes.

Par ailleurs, certains passages du film semblent cousus de fil blanc, je me suis même demandé si c’était une fiction ou un documentaire. Mais d’autres passages sont tellement réalistes qu’on se demande même si l’irruption de la caméra dans la vie de ces gens ne change pas le cours des choses : la langue de l’aînée se serait-elle tant déliée si la caméra n’était pas là ?
Dernier point fort de ce film, les magnifiques images des campagnes chinoises. Peut-être même trop belles : comment filmer tant de beautés après avoir témoigné du drame quotidien que vivent les gens qui la peuplent ?…

Et vous, avez-vous vu Last Train Home ?
Au plaisir de vous lire à ce propos !

Lire la suite
Découverte: La Maison de thé Song Fang à Shanghai

Je suis sur les routes d’Asie d’avril à juillet ; ce billet a été écrit au mois de mars avant mon départ de Shanghai…

La Maison de thé Song Fang renoue avec les traditions chinoises du thé, et nous invite à découvrir toute sorte de grands crus: sur place avec une pâtisserie, à l’achat ou lors de dégustations organisée par la directrice, Florence Samson. Cette dernière nous ouvre les portes d’un endroit unique à Shanghai !


Qui êtes-vous ?

Je suis la directrice de la Maison de thé Song Fang, je vis depuis 12 ans en Chine, mon mari est chinois, je l’ai rencontré à Harvard. J’ai vécu pendant 10 ans en Russie en travaillant pour LVMH et j’ai continué à travailler pour ce groupe en Chine.

J’ai créé Song Fang Maison de thé il y a trois ans et demi.

Quelle est la spécificité de ce lieu ?
J’ai voulu une approche ludique avec mes clients : en plus du thé, je veux partager la culture chinoise et l’histoire de Chine. Pendant les dégustations, j’explique par exemple qu’il y a un lien entre le thé et les concessions de Shanghai. C’était d’ailleurs une volonté de s’implanter au cœur de la Concession. C’est un endroit où rien n’a changé depuis 80 ans…

Comment se passe une dégustation ?
La session dure une heure et demie, on déguste trois grands crus, un thé vert, un wulong et un thé noir, accompagnés d’un financier au thé. Les différentes préparations sont expliquées : quelle eau choisir, quelle théière, le temps d’infusion… Puis nous parlons des bienfaits du thé, de son histoire…

Quel type de thés vendez-vous ici, et comment le choisissez-vous ?
Je me forme auprès d’une Maître de thé qui a plus de 50 ans d’expérience. Je vais moi-même choisir les thés dans des petites plantations, où le savoir du thé se transmet depuis cinq générations au moins. Nous avons ici 70 thés : une soixantaine de thés chinois, blancs, verts, wulong, noir ou Pu’er… Nous avons aussi une vingtaine de thés français : il s’agit de thés chinois, mélangés avec des arômes naturels, en France, avec un savoir-faire français. Des arômes de vanille, de banane ou de bergamote sont par exemple ajoutés. Vous pouvez aussi déguster des pâtisseries maison sur place faites avec des produits importés.

Quelle est la clientèle de Song Fang Maison de thé ?
Le salon accueille environ 70% d’Asiatiques, et le reste d’Occidentaux. A l’achat, il y a plutôt 40% d’Occidentaux.

D’où vient le nom Song Fang ?
C’est mon nom chinois. Song est une dynastie liée au thé et à son expansion, Fang a une connotation paysanne. Je voulais rester près des origines de la culture chinoise avec ce nom !

Vous l’aurez compris, amateurs de thés, sinophiles ou curieux, ce lieu gagne à être connu !

En pratique: Song Fang Maison de Thé – 227 Yongjia Lu, Shanghai – 6433 8283

Lire la suite