Catégorie : France

Premiers pas bretons

En cette fin octobre, je fais un séjour express au fin fond de la Bretagne, pour y rencontrer « mon » éditeur. Je suis précisément à Telgruc-sur-Mer, situé à la pointe du littoral breton, aux portes de la presqu’île de Crozon.

Le séjour est court, et surtout studieux: nous sommes à moins d’un mois de la sortie de La Chine à fleur de peau et nous avons bien des choses à faire avant que ce livre ne soit finalisé. Mais tout de même, Jacques et sa compagne, que je rencontre pour la première fois, m’accueillent chaleureusement et incluent une part de tourisme à ces 48 heures… nous passons une partie du samedi à nous balader de côte en village, on travaillera un peu plus ce soir.

Première rencontre avec la Bretagne, avec la force des éléments. Vent, pierre, mer. Air, terre, eau. Puissance du vent surtout. Je me sens vivre je me sens libre je me sens bien.
Beauté des roches déchiquetées. Semblables aux calanques, à la Corse.
Premier avant-goût. Envie de longer le sentier des douaniers, sac au dos.

J’aime me perdre dans l’immensité face à l’océan. Tous les possibles sont devant moi. Tout devient possible. Le gris changeant du ciel, le bleu grisant de la mer: tout se mêle en un immense décor dont je suis la seule actrice.
Je me sens libre présente forte.

Avant de retrouver Paris, j’ai choisi de faire une halte de quatre heures en mes deux trains, un « stop-over » à Rennes, arrêt moins exotique que d’autres, mais j’ai bel et bien décidé de saisir toutes les occasions de découverte qui s’offriraient à moi. Et je ne le regrette pas un seul instant: je n’avais aucune image de cette ville en tête, et je découvre une ville médiévale aux colombages dignes d’un décor de film, une ville très animée en ce dimanche soir, où les gens que je croise ont l’air de bien vivre. L’été qui joue les prolongations en octobre y est sans doute pour quelque chose…

Envie d’en savoir plus sur la Bretagne? Rendez-vous sur mes récits du Finistère, découverts deux années après ces premiers pas…

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Marseille ou la vie

Marseille attire, Marseille repousse, Marseille laisse rarement indifférent.
Pour ma part je rentre dans la première catégorie.

J’y suis repassée cet été, alors que ça ne faisait pas un mois que j’avais remis un pied en France. Et je peux le dire: cette ville m’inspire le voyage, la rencontre, la mixité, l’ailleurs.
J’aime y sentir l’Afrique qui est moins loin, la bonne bouffe, le carpe diem, les accents de là-bas, les peuchère et les bonne-mère.
Il y a la vie qui déborde de toutes parts surtout…
Et il y a aussi la mer qui n’est jamais loin, le soleil et le ciel bleu qui sont toujours là…
Et même si ses trottoirs sont souvent sales, les accrochages plus musclés et les regards parfois trop insistants, je m’y sens en voyage, je m’y sens vivante, je m’y sens bien!

Si vous y passez, prenez une journée pour aller à Niolon, située à une vingtaine de minutes de train au Nord-Ouest de Marseille. Une balade dans cette calanque vous fera totalement déconnecter de votre quotidien. Un bol de bleu, d’odeur de résine, d’iode et de calme: à consommer sans modération!

Et puis dans le chapitre « les incontournables de Marseille », il y a aussi les panisses (à base de pois chiches) à déguster avec des poulpes (à l’ail et au persil) le tout accompagné d’un verre de blanc !
Commandez les deux spécialités culinaires chez Gildas et dégustez-les par exemple à la terrasse ou au bar du Petit Pernold (30 rue Trois Mages dans le 6ème et de l’autre côté de la rue)…
Un régal peuchère !

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Parenthèse blogosphèrique…

Vous en souvenez-vous? C’était il y a un an, peu ou prou : je recevais un très agréable message de la part de la rédaction de Elle, pour me dire que j’étais sélectionnée pour le Concours de Blog ELLE 2010.

Et bien, on prend les mêmes et on recommence (à un changement de nom de blog près): Curieuse Voyageuse a été sélectionné pour le Concours de Blog ELLE 2011. Même surprise – non, non, je ne m’y attendais pas non plus cette année: j’ai reçu la nouvelle dans ma boîte aux mails, grâce à un très aimable message de la Community Manager…

Vous pouvez me soutenir en votant grâce lien ci-dessous (vous pouvez même voter tous les jours jusqu’au 5 décembre)!

Et puis tant qu’on est dans les concours de blogs, un petit mot pour dire que je n’ai pas gagné aux Golden Blogs Awards, mais que j’ai quand même été à la cérémonie de remise de prix. Intéressante observation de la blogosphère: beaucoup de « on se toise », de « on se met sur son 31  » – la mode fait beaucoup bloguer – et un peu de « on se fait reconnaître ». A deux reprises dans mon cas, et c’est déjà le début de la gloire !
Ca faisait bizarre d’être dans cette atmosphère m’as-tu-vu quand on sait que mon blog est pour moi un espace de liberté sans borne où je me soucie peu du jugement d’autrui… je ne m’y suis donc pas éternisée – enfin c’était aussi et surtout car j’avais très faim et que le cocktail n’avait de dinatoire que le nom.
Ce bout de soirée mondaine m’aura au moins permis de mettre quelques visages derrière des url de bloggeurs voyageurs (et ça c’est bien sympa) à savoir Adeline, Julie & Sarah (et il avait aussi la géniale Aurélie mais elle je la connaissais déjà)…
Et cette soirée fut aussi l’occasion d’admirer (et le terme est vraiment à la hauteur) le magnifique intérieur de l’hôtel de ville de la mairie de Paris. Faites-y un saut si l’occasion se présente !

(L’image vient d’ici)

(Bon d’accord j’ai abusé des parenthèses dans ces lignes, mais cet article n’en était qu’une, et ça fait très blogosphère, alors vous ne m’en tiendrez pas rigueur je l’espère!)

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Finir un chapitre…

Ainsi s’achèvent mes aventures sur les routes d’Asie. Pour ceux qui auraient raté le début: après avoir vécu 2 ans en Chine, j’ai eu l’occasion de voyager quelques semaines et d’aller en Thaïlande du Nord, de traverser le Laos du Nord au Sud, de m’arrêter au Cambodge, et d’y connaître Phnom Penh et Angkor, de faire une halte à Bangkok et de vivre une semaine extraordinaire en Inde, entre New-Dehli et Bénarès.

Cela fait déjà 5 mois que je suis de retour en France, et je n’ai toujours pas le sentiment d’avoir touché terre, j’ai l’impression d’être bloquée sur la touche « été » ou « retour de voyage »…

Mais avant de vous livrer ces impressions, retour sur quelques points de ce voyage, où c’était la première fois que je partais si longtemps sac sur le dos:

* l’Asie du Sud Est est une autoroute touristique de masse

* vraiment, je le précise ici car je ne l’ai pas beaucoup lu avant de partir (ou alors ma mémoire a été très sélective): on pense se retrouver avec de « vrais » gens, très différents de chez nous, et malgré soi, on se retrouve à emprunter un couloir (qui va donc du Nord au Sud de la zone, comme je l’ai fait, ou l’inverse) emprunté par des milliers de Backpackers occidentaux. Ces derniers sont parfois très intéressants, et j’ai fait de superbes rencontres, mais ça rend difficile la rencontre « authentique » que nous sommes beaucoup à rechercher

* changer tous les 5 ou 7 jours de destination, ce n’est pas pour moi. Après avoir vécu à l’étranger, j’ai trouvé très frustrant de ne faire que passer, j’ai eu l’impression de nouer des relations surtout superficielles, de ne pas prendre le temps de comprendre, d’être spectatrice, extérieure à une réalité

* les paysages d’Asie sont magnifiques, je pense notamment au Nord de la Thaïlande, au sud du Laos, emprunter un deux-roues permet de s’y noyer, et de sortir de l’autoroute décriée plus haut

* j’ai quand même rencontré de superbes personnes, pleines d’espoir et de vie, à Luang Nam Tha par exemple ou à Angkor

* Angkor est magique, à la hauteur de sa réputation

* Bangkok m’a charmée et dépasse sa mauvaise réputation

* j’ai eu un coup de foudre pour l’Inde spirituelle, je ne peux pas dire que je comprends grand chose au pays, mais je me suis laissée emporter par ce drôle d’ailleurs et son énergie hors du commun

* ces quelques mois furent aussi un voyage intérieur: remise en question du mythe du Backpacker donc, mais aussi questionnement plus général sur le but du voyage (quelle place peut-on prendre dans le monde quand on est seulement passager?), remise en cause personnelle profonde avec le chamboulement de toute ma vie privée…

Il m’est difficile de conclure à proprement parler cet épisode asiatique: c’est un chapitre qui se finit, une page qui se tourne et pourtant tout est encore très présent en moi.
Comme souvent, mes voyages m’ont à peine défleuré un pays, un peuple; j’ai juste commencé à mettre les sous-titres qu’il fallait déjà partir.
Il me faudrait sans doute plusieurs vies pour comprendre les choses comme je le souhaite.

En attendant, la page suivante n’est pas encore certaine: je vis et travaille à Paris, mais l’ailleurs m’appelle à nouveau. Pour 2011, j’ai pris assez de grandes décisions (quitter ma vie en Chine notamment…), mais d’ici quelques temps, il y a des chances que je rouvre mes valises dans un autre pays, à suivre donc!

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Comment vous dire?…

 

… à quel point je suis heureuse, excitée, reconnaissante:

Je publie mon premier livre !

Je n’ai pas voulu en parler avant, tant cette nouvelle est précieuse, fragile, immense à mes yeux – et pourtant les premières lignes de cet article datent du 27 septembre (et l’envie de les écrire de bien plus tôt encore)…

Et cela a été possible grâce à ce blog, et ce blog ne peut exister que parce qu’il y a quelqu’un de l’autre côté de l’écran: donc merci à toi, lecteur fidèle ou curieux de passage !

Retour sur une histoire que je n’aurai pas crue si on me l’avait racontée il y a à peine quelques mois: en cette fin de mois d’août, alors que je me débattais dans ma phase de retour / installation / réadaptation, je reçois un message d’un éditeur dans ma boîte aux mails. J’ai du le relire trois fois pour être sûre que ce n’était pas une blague. Une longue conversation téléphonique plus tard, je le sais: c’est sérieux, il veut publier quelques uns de mes récits de voyage. Avec un vrai contrat d’auteur. Ce qui veut techniquement dire que je suis à ce jour officiellement Auteure… et que j’aurai le plaisir sans borne d’avoir mon nom sur la couverture d’un livre!

Bon ce ne sont pas (encore) les éditions Picquiers ou Gallimard, il s’agit des éditions Jacques Flament, du nom de son fondateur, un éditeur basé à Quimper et qui diffuse uniquement via via son site internet, que je vous encourage bien sûr à visiter…

Et ce qui est magique c’est que le but qui sous-tend ce blog se concrétise. Si j’ai au départ tenu ce blog, c’était par passion pour les voyages, et cette passion a rapidement été égalée par la passion de l’écriture. L’écriture fait aujourd’hui partie intégrante de mon quotidien, il ne se passe pas une journée sans que j’y consacre au moins une heure. Depuis quelques mois, je m’emploie à la rédaction d’un roman (toute autre chose, et cela je vous en reparlerai sans doute un jour), et c’est un nouveau projet qu’on m’a proposé sur un plateau…
Je m’estime chanceuse. Que ce livre se vende bien ou non, c’est déjà en soi un aboutissement. Et c’est aussi la reconnaissance d’un travail prenant et passionnant, et qui n’est pas prêt de toucher à sa fin…

Et ne vous inquiétez pas, je vous livre couverture, titre et sujet dès qu’il sort de l’impression!

A très bientôt !

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J’ai une grande nouvelle à vous annoncer !

… et je suis joueuse: ceci n’est qu’un « teasing », je vous laisse faire des suppositions…

Un indice: cette bonne nouvelle va relier à jamais deux de mes plus grandes passions (la page à propos peut peut-être vous aider) !

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A l’inconnu(e)

A l’inconnue, vêtue de son pantalon bleu pétrole, moulant et flottant à la fois juste ce qu’il faut pour évoquer le désir, le questionnement et le doute : actrice de cinéma? rat de l’opéra? fille de joie?

A l’inconnu que je découvre sur chacun des visages dont je veux percer les secrets en un instantané instant ténu.
A ceux qui répondent à la lumière.
A un sourire esquissé, qui ne m’était peut-être finalement pas destiné.
A ce brin de curiosité qui s’envole à peine installé.
A ces passants, différents, marrants, matant, marchant et peut-être parfois méchants. Et surtout inspirants.
A ces héros de chaque futur potentiel roman imaginé qui ne verra sans doute jamais le jour.
A une phrase entendue, mais pas assez vite notée et déjà envolée mais qui a tout de même eu le temps de me donner l’espoir d’une nouvelle intrigue.
A la douceur aperçue entre une mère et sa fille sur un banc crasseux du métropolitain.
A cette fièvre échangée par des jeunes jugés trop colorés sur le quai d’à côté.
A ces accents, à ces langues, qui jamais ne laissent mon oreille indifférente : quelle route a-t-elle fait pour venir jusqu’ici ? Quels gens a-t-il laissé plein d’espoir de lendemains meilleurs chez lui ? Quelle victoire es-tu venue remporter ici ?
A ces rides… quel tracas les a tracées sur ton visage ? ces cernes, est-ce de travail, de maladie ou bien d’inquiétude pour ton enfant grandi trop vite ?
A ces yeux trop souvent hagards, froids et distants… peur de croiser le regard d’un autre qui ne comprendra que trop bien ton désarroi ? ou bien simple protection si peu efficace et pourtant tant de fois utilisée ? ou alors est-ce la vie qui t’a déjà trop usé pour enlever tout le sel de la surprise de celui qui saura venir vers toi ?
A ces mêmes yeux qu’une étincelle éclaire parfois et qui redonne à l’âme tout son éclat…
A toi, l’inconnu du métro, le passant pressé, le client attablé à une terrasse de café, le mendiant assis sur le bord du chemin… Chacun croisé une unique fois mais qui peuplera longtemps encore mon musée d’humanité, qui m’inspire, me donne l’espoir, et me rappelle que non, tout n’est pas perdu, nous ne sommes pas condamnés à subir nos vies, notre travail, notre système. Il reste l’humanité fébrile, fragile, sensible et reconnaissable en chaque inconnu…

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Paris sera toujours…

Paris la belle

Paris qui vit
Paris qui brille
Paris qui court et fait courir
Paris qui prend de haut ou qui ramasse d’en bas
Paris qui chante, dans les couloirs des métros, aux terrasses des cafés, sur les esplanades ou les trottoirs
Paris qui déchante aussi, dans ces mêmes couloirs et sur ces mêmes trottoirs
Paris qui ne peut se définir en quelques mots, mais en couleurs, en sons et en odeurs

Le blanc de sa pierre, le gris bleuté de ses toits, la gaieté des marchés; la monotonie aseptisée de ses vitrines qui contraste avec le blanc, l’ébène, le chocolat, le jaune, le doré, le cuivré de ses peaux; le monochrome de ses costumes d’affaire, l’arc-en-ciel des tenues venues d’ailleurs; le bleu de son ciel
Les accents, les langues qui varient, le ronflement monotone du métro qui berce les milliers d’usagers, les oiseaux qu’on se surprend à entendre même au cœur de la ville, les klaxons aux heures de pointe, le calme qui inquiète en fin de soirée et celui qui fait respirer les dimanches matins
Le fumet des boulangeries que le reste du monde nous envie, celui du petit noir avalé sur le zinc avant d’entamer sa journée, l’odeur des bouches de métro dégoûtante et pourtant presque attachante car reconnaissable entre toutes, le parfum lourd des femmes pressées

Et Paris la surprenante, plurielle et unique à la fois : d’une rue à l’autre, on change de continent, de paysage, d’ambiance, de décor, de voisinage, de visage, de regard, ou d’attitude.
Etes-vous déjà passé du pied du Sacré-Coeur à la rue de Clignancourt ? En trois petites minutes, on se retrouve du Paris des cartes postales d’un autre siècle à une chaleureuse ambiance digne d’une capitale d’Afrique…
C’est sans doute cela que je préfère dans cette ville qui m’adopte pour la seconde fois: savoir qu’au bout de toute balade, je serai inlassablement surprise…

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