Le sel fin, carnet de gratitude confiné
Avr 13, 2020 Le Chemin 6

Je tiens un carnet de gratitude depuis le début du confinement.
L’idée m’a été soufflée par la très chouette autrice de Change Ma Vie dont je vous ai déjà parlé. J’y pensais depuis quelques temps, et le confinement aura accéléré le processus. Comme je le dis parfois à mes amies « le confinement aura au moins permis cela… ».

Selon le dictionnaire, la gratitude est la « reconnaissance pour un service, pour un bienfait reçu ; sentiment affectueux envers un bienfaiteur ». Ressentir de la gratitude en général signifie pour moi me sentir reconnaissante envers la Vie pour les bienfaits, joies et plaisirs du quotidien – vous pouvez remplacer Vie par Dieu avec un grand D ou le dieu de votre choix. Le fait de noter au jour le jour ces bienfaits, petits ou grands, anecdotiques ou fondateurs, permet d’une part de s’en souvenir (vous ai-je parlé de ma mémoire de poisson rouge ?), et aide d’autre part à en prendre plus facilement conscience. Plus on s’entraîne à voir quelque chose, plus on remarque facilement cette chose dans son quotidien.

Et depuis le début du confinement, j’ai décidé, de manière artificielle ou spontanée, de noter tous les soirs au moins trois choses pour lesquelles je peux remercier la Vie. Ce sont quelques-unes de ces petites choses que je souhaite aujourd’hui partager avec vous.

Et si vous vous demandez d’où vient le titre étrange de cet article, il fait référence à un livre que j’ai adoré : Le Sel de la Vie, de Françoise Héritier.
Voici comment ce livre était présenté sur France Inter où je l’ai découvert en 2012 :

« Dormir étalé sur le dos, humer l’odeur des croissants chauds dans la rue, oublier de prendre son courrier, se tenir par la main… » et si c’était ça le sel de la vie ? Ces menus plaisirs, « ces petits riens qui parfois nous sont tout » et qui finissent par tisser la trame d’une existence. Voilà bien ce à quoi nous invite Françoise Héritier dans son dernier livre « Le sel de la vie » : on connaissait d’elle la grande intellectuelle, l’anthropologue, professeure au Collège de France, on la découvre facétieuse et délibérément gourmande de ces saveurs existentielles, à l’image de son livre qui est un rayon de soleil…

Lisez la fin du carnet – vous comprendrez le choix de photo !

Voici donc mon carnet de gratitude du moment

• • • L’espoir retrouvé après la première annonce glaçante du Président grâce à l’anniversaire des 5 ans de mon aîné, célébré « juste entre nous quatre », en pleine joie • Les premiers rayons de soleil du printemps sur la terrasse • Mon petit qui fait ses premières postures de yoga, tout en souplesse • Regoûter au plaisir d’écrire sur ce blog et y trouver de la sérénité • Applaudir les soignants tous ensemble avec ses voisins à la fenêtre • L’apprentissage de la langue et les mots mieux prononcés chaque jour de mon cadet • L’envie d’écrire qui revient chaque instant un peu plus • Me surprendre à observer avec acuité les oiseaux • Inventer un nouveau jeu sur le trottoir pour mes fils, la course poussette versus vélo, et y prendre grand plaisir • Prendre part à l’un des fous-rires de mes fils, quand ils font pour la première fois de drôles de bruits en buvant dans leur verre • La peau si douce de mon cadet • Me faire offrir deux plantes de la jardinerie pourtant fermée, quand un employé sort les plantes pour les arroser • Dégager les mauvaises herbes du jasmin et en prendre soin avec grande attention • Pratiquer chaque matin et chaque soir yoga et méditation • Avoir rendez-vous avec Francis Cabrel sur Facebook après le dîner pour l’écouter nous offrir un titre peu connu • Organiser son premier appel vidéo de groupe sur WhatsApp avec ses meilleures amies d’enfance, et rester près de quatre heures avec elles • Chanter Cabrel pour coucher son fils pour la première fois, et remarquer son écoute attentive • Attendre avec impatience chacun des épisodes du journal de confinement audio de Wajdi Mouawad • Voir son mari porter nos deux-petits sur les épaules tout en pédalant sur un vélo d’enfant dans de superbes éclats de rire • Participer à une visioconférence organisée par Papa pour son club d’astronomie et découvrir tant de choses sur l’Atlantide • Se régaler du délicieux Bissap préparé par ma moitié • Les rires des enfants montant ensemble le grand vélo pour la première fois • S’essayer à la poésie et ciseler chaque mot • Observer les plantes d’intérieur s’épanouir après avoir été arrosées • Écouter une émission radio sur les oiseaux pendant le confinement et lever plus encore les yeux au ciel pour les observer • Voir mon aîné se joindre à une de mes séquences matinales yoga méditation sans piper un seul mot • Appeler plus souvent ses parents, tous les jours désormais et y prendre goût • Rêver à acquérir un arbre pour sa terrasse, pour pouvoir « rester sous les arbres le reste du temps » comme le chante si poétiquement Cabrel • Faire lire ses écrits en avant-première à son mari et attendre avec impatience ses retours • Le merle qui se joint un soir aux applaudissements de 20h en chantant à gorge déployée • Les puissants klaxons du chauffeur de bus qui se joignent aux applaudissements un autre soir • Découvrir dans le rayon culture du Carrefour « Tchoupi à la maison » et se dire que c’est le meilleur livre pour enfant sur lequel on pouvait tomber • Le chant du merle particulièrement puissant un matin, juste au-dessus de ma fenêtre • Le réveil plutôt tardif chaque matin, des enfants • Observer le premier vrai beau coucher de soleil du printemps depuis la terrasse • Guetter chaque brin de nature lors d’une balade dans les ruelles des Lilas • Compter plus de vingt étoiles en quelques secondes dans le ciel parisien • Découvrir émerveillée les commentaires laissés sur l’article fêtant les 11 ans de mon blog • Avoir découvert le Château des chats • Croiser une connaissance du quartier et réaliser qu’elle vit au Château des chats ! • Passer deux heures à bronzer en écoutant un extraordinaire livre audio « Le complexe de la Sorcière » • Avoir trouvé le courage de se tondre en pensant aux femmes accusées de sorcellerie à qui l’on rasait la tête • Entendre son aîné dire « C’est doux comme un lapin quand je te caresse » alors qu’il touche ma tête pour la première fois ce soir • Ces sensations nouvelles au contact de ma tête couverte de 5 millimètres seulement : le hérissement du cheveu au passage de ma main, les chatouilles sous ma paume, le bruit du frottement, et la fraîcheur sur le crâne – le tout très précisément au même instants ! • Tomber sur un olivier de belle taille en allant faire des courses de première nécessité, céder à la folie de l’acquérir • Le premier soir souhaiter la bienvenue à son olivier • Observer le coucher de soleil à travers ses branches • Voir mes enfants jouer à cache cache entre des branches d’arbres en fleurs, lors de l’une de nos balades confinées • • •

L’idée d’un carnet de gratitude vous plait-elle amis lecteurs ?
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6 comments on “Le sel fin, carnet de gratitude confiné

  1. Merci pour ce joli texte Chez nous un petit César est né le jour de Pâques Un signe en plus la mondialisation humaine car il est français de mère hinoise et de père français d’origine chilienne

  2. C’est une très belle idée ce carnet de gratitude ! Adolescente, et par périodes un peu après, je tenais un carnet « des petits bonheurs ». C’était un peu le même principe, et je prenais plaisir à m’y replonger lors des périodes plus sombres.

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