Ma première bonne impression sur le village de Tad Lo ne fait que se confirmer. Il y a ici des allures de bout du monde et de petit coin de paradis: juste ce qu’il faut d’aménagements touristiques pour se sentir à l’aise, quatre ou cinq guesthouses-restaurants, un petit point accès internet et c’est tout. Tout le reste est « local », calme, rural, endormi, naturel et vert comme on l’aime.
De superbes cascades coulent au milieu du village.
Le premier soir, on dort « chez Po », une petite auberge à six chambres tenu par un Lao pas avare en paroles et qui aime partager son expérience dans un anglais très honorable. On dîne avec la famille de Po et une tablée de Français. C’est presque dépaysant de ne pas entendre trop d’anglais, l’ambiance est bonne.
Le lendemain, nous partons en trekking avec pour guide l’oncle de Po. Il parle lui aussi un anglais assez bon et nous mène entre petits villages et nature perdue. Grosse chaleur, terre rouge, villages animistes, nature luxuriante… C’est une belle matinée.
On vit une expérience photographique intéressante: je ressors notre polaroïd, étant un peu mal à l’aise avec ce nouvel outil que j’hésite à utiliser depuis le début du voyage (nos amis nous l’ont offert la veille de notre départ de Shanghai).
L’effet est pourtant toujours assuré: les enfants pris en photos qui voient leur image sur le papier affichent toujours de l’étonnement puis d’immenses sourires. Je suppose que ça leur donne un peu de fierté, de confiance d’être valorisé dans l’oeil de l’étranger. Mais ils sont en général nombreux et il n’y a jamais assez de photos pour tous. Du coup l’expérience perd tout son sens, et j’imagine que disputes et jalousies s’ensuivent à peine avons-nous détourné les talons.
Mais cette fois-ci, les choses se passent différemment. Par le truchement de notre guide, nous passons un peu de temps à papoter avec une (large) famille dans un des villages. C’est la maman que nous polaroïsons. Elle n’est pas peu fière de présenter son dernier-né sous notre curieux objet. A peine avons-nous laissé sécher le premier tirage qu’une autre maman se présente à nous avec un nourrisson et nous demande de la photographier.
Le mot passe dans le village, une autre, puis deux, et trois mamans se présentent ainsi à nous, nous transformant en éphémères photographes de famille… Magie du moment présent…
D’autant plus appréciable quand notre guide nous explique que ces familles-ci ont été relogées de force par le gouvernement, et qu’elles n’ont ici ni eau courante ni électricité. Cette fois-ci j’en suis sûre, le pola n’aura pas fait de dégâts mais apporté un brin de fierté, d’humanité ou de joie.
Ahhhh, la magie du polaroid ! Très jolie expérience, merci Ye Lili 🙂
Merci Julie, venant de toi, j’apprécie d’autant plus!!!
Il faut que tu mettes des photos plus grandes ! Là, j’avais envie de voir de plus près la tête des gamins de la dernière image !
Et voilà qui est fait: dernière image agrandie…
J’ai un peu de mal à me décider en général pour la taille des images, question d’équilibre entre texte et photos…
Ah, les polas, ça fait toujours son petit effet 😉