Instantanés désordonnés rassemblés depuis un train indien:
L’homme assis en face de moi me fixe, je le fixe à mon tour, on ne se sourit pas. Je lui souris, il me répond légèrement avec ce dodelinement de la tête si classique ici, entre oui & non, comme si la tête dessinait une virgule…
Je suis en route pour Bénarès. Belles rencontres: avec des Occidentaux, mais aussi et surtout avec cet étrange marin Sikh, Varun, qui semble tout droit sorti d’un film. Il voit de nombreux pays, adore voyager, rencontrer des gens. Il est officier sur des bateaux long-courrier. Un très beau visage rempli de barbe et de turban et qui ne sait faire autre chose que sourire…
Quelle chance j’ai de ne pas être en mode « touriste », je n’ai aucun rapport à l’argent, Divya gère. Je n’ai que huit jours ici, mais seulement occupés du meilleur: observer, interroger, rencontrer. Organiser, gérer, ce ne sera pas pour moi cette fois-ci… Par sa gentillesse, sa disponibilité, son écoute, sa générosité, mon amie a rendu ma rencontre avec l’Inde extraordinaire.
Je suis marquée par la spiritualité de mon amie, et du coup tout mon séjour est placé sous cet angle. Nos visites aussi, bien sûr. A New-Delhi, je ne vois que des lieux spirituels: le temple du Lotus, ce temple inter-religieux où tous les hommes du monde peuvent venir prier. Cette tombe Mogohl, dédiée à un défunt époux, si belle, si sobre, si grande. Le parc Lodi et ses autres tombes… Tout pourrait être support à la méditation.
Je visite aussi le temple Hindou Akshardhan. Construit il y a quelques années à peine, ses bâtiments sont splendides: une débauche de sculptures, de marbres, de dalles. Une organisation millimétrée est mise en place pour y pénétrer… A l’intérieur on a droit à une introduction géniale au gourou du temple, et fondateur de ce mouvement deux cent ans auparavant. Les prouesses du saint homme sont comptées, à coup de sons et lumières, de poupées animées, de films. Couleurs, amour et spiritualité. Bienvenue en Inde!
Les gens que j’ai vus dans les parcs sont plus ouverts, plus souriants que dans la rue. C’est une surprise qui m’est faite à Dehli: les Indiens sont extravertis. Ils n’hésitent pas à venir taper la causette, me prennent en photo de face, ici pas de chi-chi…
Je rencontre Ravi, un ami de Divya, qui dédie sa vie à une ONG centrée sur l’éducation. Un être rayonnant, simple, avec une immense volonté de partage, dont émane une grande sagesse. Dans chacune de ses discussions, il veut partager ce que lui même a appris, compris ou reçu. Il parle avec de belles comparaisons poétiques, proches de paraboles.
J’ai vraiment envie de comprendre mieux cette société, son histoire, les gens qui la composent surtout. Et savoir comment cette désorganisation sur patte peut fonctionner. Car oui, l’Inde, c’est le bordel: dans la rue, aucun sens de la circulation, le plus gros ou le plus dangereux étant prioritaire; dans les bureaux ou autres lieux publics, aucune notion de la queue… L’Inde, c’est encore cela: fatigant, pollué, en bazar, grand, éprouvant, dévoreur d’énergie…
Au beau milieu de ce chaos non organisé, les visages que je croise, les regards francs et insistants sont loin de me laisser indifférente et font paraître dérisoire tout le reste et je peux dire que j’apprécie ce voyage en Inde.
alors, envie de retourner… ou pas?
Pas beaucoup de suspense n’est-ce pas… Oui oui oui 🙂
bonjour ye Lili,
Quelle chance de pouvoir visiter un pays comme l’Inde avec quelqu’un qui y habite ! Je ne suis jamais allé en Inde, c’est dans mon top 3 des prochaines destinations. Les clichés dont tu parles dans ton premier récit sur ce pays sont ils vrais (extreme pauvreté dans les rues, hygiène, etc.), toi qui a l’habitude de voyager en Asie ? Cela m’intéresserait d’avoir ton point de vue !
Merci !
Julien, et oui c’est aussi vrai: il y a une grande pauvreté dans les rues et l’hygiène est plus que limite dans certains endroits. Je n’ai vu que New Delhi et Bénarès, mais j’imagine que c’est le cas dans toutes les grandes villes du pays!
Mais comme je le dis plus tôt, l’Inde c’est loin de n’être que cela…