Début novembre, j’ai la chance d’être invitée à Tozeur. Voici les pages de mon journal de bord…
Je me rends à Tozeur pour la réouverture de la ligne directe depuis Paris – l’occasion de plonger dans ce superbe sud tunisien que j’aime tant…
Je fais halte à Dar Tozria à la tombée du jour. Leïla, la directrice de l’Office National de Tourisme Tunisien qui a invité notre petite troupe, nous offre cinq minutes de silence, alors que nous goûtons notre premier thé à la menthe sur le toit de la si belle demeure, avec vue sur les palmiers. Le silence pour réaliser où nous sommes. Cinq minutes de silence collectif, cinq minutes de pleine présence. Quel cadeau.
Je prolonge l’instant en m’isolant plus loin sur le toit, l’appel du Muezzin résonne. Je me sens bien.
Dar Tozria est une vaste et superbe demeure au cœur de la palmeraie. Maison privée transformée avec brio en chambre d’hôtes. Des palmiers partout, les murs ornés de cette brique si caractéristique de Tozeur qu’on la croirait pétrie du sable du désert.
Le soir tombe sur la palmeraie. Les bruits s’élèvent, cris d’enfants ou d’animaux, plus loin. Et le silence se fond en moi.
Je ressens une gratitude absolue pour cette invitation reçue en dernière minute, alors que je traverse une grande épreuve de vie. Cet appel du désert si cher à mon cœur. Gratitude.
**Plus tard…**
Je reviens à l’Eden Palm, cette si belle adresse découverte deux ans plus tôt lors de ma tournée pour écrire le Petit Futé Tunisie. J’en parlais alors en ces termes : « L’endroit pour tout comprendre sur le palmier-dattier et le territoire de Tozeur ! Eden Palm est un concept unique et innovant : la découverte intelligente de l’univers du palmier-dattier et de la datte. La visite se fait en trois temps : une exposition, une visite de la palmeraie, et la découverte du laboratoire. Côté expo, vous découvrirez tout ce qui lie les hommes aux dattiers, dans la palmeraie vous testerez vos connaissances in situ et enfin dans le labo vous découvrirez tout ce que l’on peut créer autour de la datte. Une visite chaleureusement recommandée ! »
Je suis joie de l’arpenter encore… L’endroit parfois pour comprendre tout de cet écosystème unique. Je prends mille notes pour un article à venir sur TV5MONDE. Quand Nabil, le propriétaire, me dit que mes écrits dans le Petit Futé font venir du monde dans cette adresse si porteuse de sens, je suis plus joie encore. Je mesure ici l’impact de mon travail !
**Plus tard…**
Je prends enfin le temps de me déposer sur la feuille.
Les dernières 36 heures ont été éprouvantes en mon corps.
Hier, je dois accepter de lever le pied. Mon corps est clair, je suis malade. Je m’allonge plusieurs fois dans la journée, ce que je n’ai jamais fait en voyage de presse.
J’observe la douceur des palmes qui bruissent au vent. Leur danse timide mais continue.
Je me délecte du repas servi au Sahara Lounge, que je connais également de mon précédent voyage. J’y sieste aussi.
L’après-midi est difficile. Je traîne ma carcasse plus qu’autre chose. La douceur et la beauté de Tozeur me touchent tout de même. Je préfère avoir mal ici, qu’enfermée dans mon appartement parisien. Et j’expérimente le système de santé tunisien et son efficacité.
Ce matin, je souffre moins. Une chance car nous roulons beaucoup. Nous visitons les trois oasis de montagne de la région. Voir ce Moyen Atlas, mi-désert, mi-montagne, baigné dans tant de lumière me ravit. Et au détour d’une route, l’oasis apparait et avec elle, la vie.
Chebika. Midès. Tamezra.
Chebika et son petit parcours ponctué de cascades, quelques touristes, des stands à leur attention, mais la vie tournée à 100% vers la nature y semble belle.
Midès – grande surprise que ce canyon presque asséché. La force des pierres me saisit, me nourrit. Les roches des déserts ont cet effet incroyable sur moi, je ressens littéralement leur force. Je ne peux que m’y arrêter pour méditer.
Tamezra et son oasis me ravissent : tant de vie, tant de vert, au cœur du désert. Émotion de croiser ces quelques destins qui y survivent encore et malgré tout.
**Plus tard encore…**
Îlot Palmier. J’arrive à cette adresse que j’avais tant aimée dans la rumeur du soir qui tombe. Grillons en nombre, chiens au loin, bribes d’arabe des serveurs au bar et le muezzin qui trouble ce calme. Ce site de glamping me plait – que des palmiers pour voisins, une équipe investie et attentive. Et surtout, avoir la joie d’évoluer au cœur du calme de la palmeraie, de la vie de la palmeraie.
Tozeur en novembre rime avec cueillette des dattes. Toute la palmeraie est en émulation et c’est une des raisons pour lesquelles je suis si contente de revenir, moi qui aime tant ce fruit. Mes collègues de voyage se rendent ce matin sur le site de Star Wars. Je l’ai déjà vu par le passé et préfère prendre le temps d’observer les cueilleurs.
Quelle belle idée. Je n’ai qu’à faire quelques pas depuis ma tente et je les vois. Deux équipes de trois ou quatre hommes, affairés au pied ou tout en haut des palmiers. Huit hommes sont en effet nécessaires pour grimper en haut de la plante (car oui, le palmier est une plante et non pas un arbre) et descendre de main en main les régimes des précieux fruits. Ils pèsent jusqu’à dix kilos et seront ensuite triés par une seconde équipe au sol. Les gestes précis sont inlassablement répétés sous mes yeux, palmier après palmier. Je ne verrais plus jamais les dattes pareil !
Ma présence fait rire ou sourire les travailleurs. Je sais que je ne peux passer inaperçu et glisse quelques mots de courtoisie et de grands sourires. J’observe longuement et demande le droit de photographier.
Je reviens à l’Îlot Palmier. Quelle ne sera pas ma surprise de me voir offrir des dattes, de très nombreuses dattes – plus de huit kilos réaliserai-je plus tard en pesant mon bagage à l’aéroport ! Mes sourires et mes quelques mots d’arabe ont visiblement été appréciés…
**Beaucoup plus tard…**
Après m’être régalée d’un excellent repas au cœur de la médina dans la demeure de Dar Tozeur et avoir siroté un thé autour de la piscine de Diar AbouHabibi, la fin de mon séjour tozeurois sera marquée par l’imprévu…
La dernière nuit de notre séjour se déroule dans le superbe Anantara. Ici le luxe s’accorde au sable et aux palmiers. Tout est ocre ou bleu ciel. Mon corps fatigué goûte au trio tombant à point nommé : luxe, calme et volupté.
J’avais pourtant un a priori, comment apprécier un tel luxe aux portes du sobre désert ? A priori balayé par l’accueil sincère et authentique de Wael, le Directeur Général aussi adorable que professionnel, et son équipe, tout à son image. Je dîne à sa table et nous échangeons longuement sur les efforts faits par le groupe pour la gestion de l’eau – question incontournable dans ce site, et plus encore sur la passion de Wael : comment faire grandir ses équipes.
Ici encore, je dois me résoudre à passer une grande partie de mon temps à observer les palmes danser au vent. Mon corps est plus malade encore.
C’est drôle d’être souffrante dans un si bel endroit. Je voudrais profiter des si belles infrastructures, hammam, balade à cheval ou piscine, mais je ne peux. En même temps, profiter de chaque recoin de mon incroyable chambre est déjà une chance.
Je partage une belle photo légendée de ces quelques mots sur les réseaux sociaux « Laissez-moi là ». On devrait toujours faire attention à la puissance de ces intentions. Alors que nous devons nous envoler pour Paris, le siroco se lève. Notre vol ne partira que vingt heures plus tard, nous « obligeant » à passer une nuit de plus à Tozeur. J’aurai la chance d’être à nouveau invitée l’Anantara, où les équipes, mesurant mon état de fatigue, m’attribueront la même chambre que la veille. L’occasion de prolonger un peu plus ma calme et luxueuse expérience. Cette délicate intention me touche…
Un immense merci à Adel et Leïla de l’Office National de Tourisme Tunisien qui ont rendu ce départ possible.
Pour prolonger le voyage :
– vols directs Paris Tozeur
– le superbe Anantara pour goûter au luxe aux portes du Désert
– le génial Îlot Palmier pour dormir au cœur des palmiers
– le musée Eden Palm pour tout savoir sur les palmiers-dattiers
– le Sahara Lounge pour s’essayer à l’accro-palmes et à la tyrolienne
– le bel éco-lodge Diar AbouHabibi
– la très belle Dar Tozeur au cœur de la médina
– et encore pour dormir à Tozeur : Magic Palm Beach et Ras El Ain