Amis lecteurs, voici la suite de mon journal de bord de ma semaine malgache. Après avoir rencontré mes premières beautés tropicales, je continue mes découvertes à Anjozorobe…
(Et cliquez par ici pour connaître le contexte de mon voyage à Madagascar !)
Mardi, une belle journée à Anjozorobe
Après la balade nocturne d’hier soir, c’est ma première balade diurne à Madagascar qui m’attend ce matin. Jules & Valisoa sont mes guides. Ils sont originaires du village situé à quelques pas de mon hôtel.
L’objectif de nos trois heures de randonnée dans la forêt tropicale est simple : croiser et observer les fameux lémuriens ! Nous sommes dans le parc Antsahabe Miray, à proximité d’Anjozorobe.
Premier arrêt à une cascade. Valisoa m’apprend que cette cascade est sacrée. Deux fois par an, la moitié du village, soit 500 personnes, vient ici pratiquer le culte des « Zanahari », les ancêtres. Des animaux sont sacrifiés par le « devin » du village, et chaque famille repart avec une bouteille d’eau mélangée au sang de l’animal sacrifié…
Nous reprenons notre balade. Moins d’une heure après mes guides sont en alerte. Nous hâtons le pas : un lémurien n’est pas loin. Nous l’atteignons. C’est un lémurien indri-indri, le plus gros lémurien de Madagascar. Il pèse 9 kilos et peut vivre jusqu’à 45 ans ! Il est aussi monogame. Nous voyons un second lémurien. C’est un couple qui se tient devant nous. Ils nous observent de leurs grands yeux ronds.
Soudain des puissant cris « ouhouhouhou ». Ce sont deux autres lémuriens qui veulent marcher sur le territoire du couple qui me fait face. Ces derniers foncent à toute allure en direction des cris. La scène est magnifique : ils se propulsent de branche en branche à l’aide de leurs bras et jambes immenses. Tout s’est passé en moins de 10 secondes, j’en ai la chair de poule…
Nous ne reverrons pas ces beaux mammifères, mais nous entendrons à nouveau les deux couples se disputer le territoire.
La balade se termine, entre observation de plantes et de petits animaux. Je dois préciser ici que j’ai vu la plus vieille espèce d’arbre au monde : la fougère arborescente, qui date de l’époque des dinosaures !
Immersion communautaire dans un village malgache
La seconde étape de la journée est « l’immersion communautaire ». Nous débutons par la visite de l’école du village. Nous sommes très attendues. La scène me rend mal à l’aise : nous visitons les cinq classes primaires, et sommes à chaque fois accueillies par des enfants qui semblent aussi curieux que stupéfaits de nous voir face à eux. Rien n’est prévu pour ce face à face, et ma comparse et moi sommes gênées. J’ai heureusement imprimé quelques photos de « chez nous » avant de partir, et je les présente dans chaque classe. L’effet est immédiat : tous les yeux s’ouvrent plus grands, certains pouffent, d’autres sourient, d’autres encore me fixent plus encore. Cette rencontre particulière se clôt par un hymne national chanté avec grand entrain par toute l’école réunie.
Quand nous faisons part à la guide de notre malaise, elle nous rassure, avec honnêteté je crois. Peu de Vazaha (comme on nomme les Blancs ici) se rendent dans ce village, et les enfants comme les instituteurs étaient contents de nous avoir vues.
(c) Jennifer
Nous partons ensuite pour notre déjeuner : on nous a préparé un très bon repas typiquement malgache. Je suis étonnée de voir une maison certes petite (deux pièces à peine) mais tellement propre. Notre hôtesse se fait plus que discrète : c’est la première fois qu’elle reçoit des Vazaha chez elle.
Nous repartons pour un tour à travers le village. Les enfants sont tour à tour fascinés ou effrayés par notre venue. J’arrive à en faire rigoler quelques-uns en les prenant en photo et en leur montrant leur image sur le petit écran de mon appareil…
Le moment dans le village est simple, sans protocole ni programme, mais je sens les villageois joyeux et contents de nous voir parmi eux.
C’est un bon moment.
Un immense misaotra à Charles & Marie-Andrée de Village Monde pour cette belle initiative Exploration en terres solidaire (dans le cadre de l’Année du tourisme durable pour le développement), et à Santatra & Stéphane de Mahay Expédition ainsi qu’à notre exceptionnel chauffeur-guide Damianth.
Passer du temps dans un petit village, c’est une manière authentique de découvrir ce qu’est Madagascar…
Oui c’est une excellente manière… à Madagascar et dans bien d’autres pays !
J’ai enfin le temps de pouvoir lire la suite de ton aventure. C’est toujours un plaisir d’ailleurs. Tu as eu de la chance d’avoir aperçu les lémuriens dans leur habitat naturel, j’ai eu l’opportunité d’en voir quand j’étais petit mais les souvenirs sont très vague 🙁
Oui j’ai eu beaucoup de chance avec les lémuriens…
As-tu lu cet article et vu la vidéo que j’ai pu prendre https://www.curieusevoyageuse.com/lemurien-madagascar/
J’ai été vraiment chanceuse !