Le Dahar tunisien – désert de montagnes chair de mon cœur
Fév 21, 2024 Tunisie No responses

En début d’année, je m’offre un retour dans ce superbe désert de montagnes qui m’a tant marquée. Un réel cadeau après tant d’épreuves traversées. Je goûte d’une liberté nouvelle… Alors que j’écris ces mots sur la liberté, un petit oiseau vient sur la terrasse piailler près de moi. Les oiseaux ont toujours été symboles de liberté pour moi…
C’est bien la liberté que je suis venue goûter ici. Simplement profiter, marcher, méditer. Respirer et prendre mon temps. Dormir dans la roche même, ici, à Kenza Chenini, cet hébergement qui m’a tant plu lors de mon dernier passage en 2022.

Cette nuit, j’ai dormi dix heures d’affilée dans ma grotte. Alors oui, je sais maintenant que cette roche a ce pouvoir sur moi : le Dahar semble parler directement à mon cœur et à mon corps. Il me touche dans chaque partie de mon âme.
Formes, couleurs, énergie, tout me plaît ici. Les montagnes qui se couvrent de rose au couchant et d’or oranger au levant. Les vallées, canyons immenses. Les monts au sommet aplati. Les citadelles, Ksour, Ghorfa, ces greniers centenaires ciselés, accrochés au flanc des plus hautes crêtes. La pierre partout et sa puissance immense.

Chenini, Douiret, Ksar Beni Barka, Ghermassa, Chenini encore : les lieux de mes balades en ces jours. Chapelet de beautés, accrochées aux crêtes, ciselées par la puissance de la nature et des hommes.
Hier, Boubaker, mon guide du voyage passé que je retrouve en ami m’accompagne à ravir toute la journée. Nous partageons une belle méditation au-dessus de Douiret.
Ce matin, je suis seule. Boubaker me laisse avec quelques indications au pied d’une montagne. Je crains de me perdre. Je me laisse absorbée par l’énergie des montagnes. Mais quand je ne retrouve pas « les biquettes et leur enclos » où je dois virer à droite, je préfère revenir sur mes pas. Je sais depuis longtemps que les éléments seront toujours plus forts que moi. Je rentre par la route et profite des si belles montagnes tout autour. Dans la petite oasis que je traverse, je pense voir des traces de loups. Hier, j’ai vu leurs crottes, avant-hier leurs traces. Je leur demande de l’aide. « Rester dans l’amour est dans l’unité ». Je chante et médite à tue-tête entre les traces de loup sur mon chemin retour. « Je crée l’amour et je rayonne l’amour », inspiration et expiration.

Ressentir le Dahar dans tous les pores de ma peau. Être régénérée, ressourcée, aérée au plus profond de mon cœur et de mon corps.

Anis sera la belle rencontre du séjour. Je le retrouve un après-midi à la mosquée des Sept Dormants. Je n’ai pas de programme. Simplement le saluer. Il est heureux de me revoir. Je prie à la mosquée et nous partageons un bon thé. Je parle avec son frère Mohamed aussi. Ce dernier doit rentrer les moutons un plus tard. Je propose de me joindre à lui. Enthousiasme.
Je me retrouve ainsi bergère d’un jour, enfin bergère d’un soir. Moment époustouflant de beauté et de simplicité. Les lumières du jour se font roses. Mohamed rejoint Yannis, le berger du village. Je gambade derrière chèvres et moutons.
Je rejoins Anis et son père à leur maison, ils sont passionnés par leurs bêtes. Le père semble une belle âme. Je partage un bout de leur quotidien avant de rejoindre ma grotte…

Que le Dahar m’inspire…
Roche du fond des âges.
Montagnes élevées il y a des centaines de millions d’années.
De là viendrait-elle, cette énergie unique que je capte ici et qui n’a pas fini de m’attirer ?
Beauté pure et insolente, puissance absolue, rayonnement magnétique.

Roches roses, ocre, orangées, jaunes, selon l’heure du jour.
Immensité aride, ponctuée de montagnes majestueuses aux sommets scalpés.
Aridité plantée de palmiers, oliviers et figuiers. Trinité arborée.
Aridité défiée et façonnée par l’homme. Roche par la même main sculptée, creusée, arrangée, aménagée.

Chapelet ciselé sur crête rocheuse.
Dahar cher à mon cœur.
Beauté époustouflante.
Dahar magnifié aux premières comme aux dernières heures du jour.
Dahar où je viens cultiver l’amour, où je viens élever mon âme, où mes plaies semblent plus faciles à panser.

Désert de roche, le sable du Sahara n’est jamais loin.
Même épure. Identique sobriété. Similaire, retour à la Source, ici cherché, éprouvé et retrouvé.
Désert de roche, désert de montagne, mais jamais désert de mon âme.
Désert, cher à mon cœur. Désert chair de mon cœur.

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