Avant de vous décrire notre nouvelle et dernière journée kyotoïte, commençons par un petit point religieux, utile pour comprendre la suite de ce voyage. Savez-vous que le shinto et le bouddhisme coexistent paisiblement au Japon depuis près de quinze siècles?
Le shintoïsme ou shinto, littéralement « la voie des dieux », est une religion polythéiste, et la religion fondamentale la plus ancienne du Japon, liée particulièrement à sa mythologie.
Le terme « shintō », ou « kami no michi », est apparu pour différencier cette vieille religion du bouddhisme « importé » au Japon plus tardivement. Le concept majeur du shintoïsme est le caractère sacré de la nature. Le profond respect en découlant définit la place de l’homme dans l’univers: être un élément du grand tout. Ainsi, un cours d’eau, un astre, un personnage charismatique, une simple pierre ou même des notions abstraites comme la fertilité peuvent être considérés comme des divinités.
Le bouddhisme, venu par vagues successives de Chine, s’est développé au Japon à partir VIe siècle.
Le zen est une forme de ce bouddhisme introduite au japon au XIIe siècle et qui insiste sur la méditation, ou « illumination intérieure » et particulièrement sur la posture dite de « zazen ».
Nous démarrons cette journée sous un angle shinto avec la visite du sanctuaire Fushimi Inari, dédié au dieu Renard, autrefois dieu des récoltes. Aujourd’hui ce sont plutôt les hommes d’affaires qui viennent l’honorer. On accède au haut du sanctuaire en empruntant un tunnel composé de dizaines de torii, ces portiques vermillon construits grâce aux offrandes des fidèles. Les statues du renard sont omniprésentes. On a l’impression qu’un esprit pourrait surgir de la forêt à tout instant…
On se dirige ensuite ver le Gingaku Ji, le Pavillon d’Argent, qui, lui, n’est pas en argent: le général qui le construit voulut concurrencer le Pavillon d’Or mais il mourut avant d’accomplir son projet, et seul le nom resta. Le jardin est de toute beauté, mais, étant samedi, les allées étaient assez peuplées et la magie du lieu opère moins sur moi ce matin-là…
Après le déjeuner, on emprunte le célèbre Chemin de la Philosophie, qui doit son nom aux moines des temples environnants qui viennent s’y promener depuis des siècles. Aujourd’hui, ce sont surtout des touristes qui s’y promènent, mais ce jour-là, la voie était déserte, nous laissant tout le loisir de philosopher. Le chemin est bordé de temples, de petits autels, de belles maisons à jardins charmants… Un bonheur!
La balade se termine au Nanzen Ji, un monastère datant de 1291 et un des cinq plus grands temples zen du Japon. On se perd dans ses parcs et jardins, un délice…
On a du mal à retrouver notre chemin pour notre dernière balade à Kyoto: on trouve par hasard un magnifique petit café fait de blanc et de bois. Regarder la serveuse battre le thé macha est déjà un bonheur en soi…
Pour notre dernière balade Kyotoïte, nous choisissons de traverser à nouveau la ville du nord de Ponto Cho au quartier de la gare. Kyoto nous manque déjà…
Merci pour cette jolie serie qui met l’eau a la babouche. Et aussi pour la contrepetrerie des journees kyotoites 😀
Merci Chris… et pour la contrepèterie elle n’était pas tout à fait volontaire – à vrai dire il m’a fallu un peu de temps pour la comprendre 🙂