Porter la plume dans la plaie
Comme Albert Londres le disait
Aujourd’hui manier la plume
Pour alléger en moi cette enclume.Quand le drame est trop fort
On ne sait plus comment penser
Partout, autour, la mort
Et tant de plaies à panserA ces amoureux de la liberté
Morts aujourd’hui pour leurs idées
A ces talentueux manieurs de crayons
Ces brillants empêcheurs de tourner en rond,
Votre mort ne sera pas vaine
Nous ne retiendrons pas que la haineFace au péril, la décadence,
Je crie l’urgence d’inventer une résistance
J’ai mal à la France, je crains qu’elle ne devienne ranceGare aux amalgames
Musulmans, jihadistes, ce n’est pas une seule gamme
Dits ici terroristes
Là-bas infidèles
Tout comme aux chrétiens, juifs ou bouddhistes
Je souhaite aux musulmans des heures plus bellesQue ces journées soient porteuses
Que plus de fraternité s’éveille
Loin des communautarismes qui dépareillent
Une humanité unique et chaleureuseQue d’un monde nouveau
Ces funestes journées soient le terreau
Qu’ensemble tous nous construisons
Des lendemains qui nous enchanteront
Ces lignes ont été écrites le 10 janvier 2015, trois jours après le drame de Charlie Hebdo, au lendemain de trois journées de cauchemar. Je ne me voyais pas vous parler de mon voyage au Canada en ces colonnes, le cœur n’y était pas, même si depuis, la marche républicaine m’aura mis un peu de baume à l’âme…
Voici comment j’en suis venue à écrire ces quelques mots :
J’ai mal à la France, j’ai mal au monde, j’ai mal au cœur, j’ai mal au ventre.
Tristesse, pleurs, malaise, mal-être.
Impuissance.
Et je tombe sur ces lignes de Grand Corps Malade, ces lignes qui sonnent et résonnent en moi.
Les artisans d’la liberté ont rencontré leur destinée
Ce soir, j’écris pour eux parce que je n’sais pas dessiner
Soyons soixante-six millions à avoir la même idée
Pour que leurs cartouches d’encre à eux ne soient plus jamais vidées
Laissons des traces indélébiles pour que l’avenir puisse savoir
Que leur talent et leur courage ne vivent pas que dans nos mémoires
La meilleure chose qu’il me reste à faire est d’écrire. Noircir quelques lignes, m’indigner, partager et espérer. Ne pas perdre espoir, ne pas les laisser gagner sur ce terrain.
…
Je vous encourage à écouter et partager ces sublimes mots de Grand Corps Malade…
La vraie question est, à mon avis, qu’est-ce qu’on va faire maintenant? Que fait-on de ces évènements? est-ce qu’on les oublie ou est-ce qu’on change vraiment?
Anne, vous avez tout à fait raison. Qu’est-ce qu’on va faire maintenant? chacun devrait se poser la question…
Je pense quant à moi être un meilleur témoin de la double culture, que je vis au quotidien aux côtés de mon mari musulman…
J’aimerais croire qu’ils ne soient pas morts pour rien. Malheureusement je me sens très pessimiste et assez impuissante quand je lis ça et là des propos tellement nauséabonds qu’ils me donnent la gerbe (désolée de ces mots mais il n’y a que ceux-là). J’aimerais savoir ce qu’on pourrait faire vraiment pour ne pas laisser encore faire ces horreurs.
Je ne sais pas quoi te répondre chère Delphine…
Mais une idée est en moi tout de même: occupons le terrain, nous qui sommes censés et non fermés. Sur nos blogs ou même dans nos cercles sociaux, chacun à son échelle, témoignons du monde dans lequel nous voulons vivre…
Depuis presque une semaine je suis toujours attachée au streaming de France Info.
C´est ainsi que je me trouve plus proche des parisiens et les francais.
Je ne connaissais même pas les journalistes et j´ai eu l´occasion (grâce au journal argentin Perfil.com) de décharger un exemplaire de Charlie Hebdo. Je le lis peu à peu, je veux savoir, je veux connaîtres ces hommes.
Ici, en Argentine, nous sommes Charlie aussi.
La cause de la liberté est universelle.
Amitiés
Elisa
Bonjour Elisa, et merci pour ce beau témoignage…
« La cause de la liberté est universelle », je ne saurais dire mieux!
Bonjour ma bien sérieuse curieuse,
Je passais par hasard.
Je suis heureuse de lire que tu ne faiblis pas, que tu ne cèdes rien à l’ombre.
La prochaine fois nous parlerons poésie …. et politique.
Je t’embrasse. Tendresse d’ici.
Merci ma belle… quel plaisir de te lire ici !
A très vite 🙂