Catégorie : France

Paris sera toujours…

Paris la belle

Paris qui vit
Paris qui brille
Paris qui court et fait courir
Paris qui prend de haut ou qui ramasse d’en bas
Paris qui chante, dans les couloirs des métros, aux terrasses des cafés, sur les esplanades ou les trottoirs
Paris qui déchante aussi, dans ces mêmes couloirs et sur ces mêmes trottoirs
Paris qui ne peut se définir en quelques mots, mais en couleurs, en sons et en odeurs

Le blanc de sa pierre, le gris bleuté de ses toits, la gaieté des marchés; la monotonie aseptisée de ses vitrines qui contraste avec le blanc, l’ébène, le chocolat, le jaune, le doré, le cuivré de ses peaux; le monochrome de ses costumes d’affaire, l’arc-en-ciel des tenues venues d’ailleurs; le bleu de son ciel
Les accents, les langues qui varient, le ronflement monotone du métro qui berce les milliers d’usagers, les oiseaux qu’on se surprend à entendre même au cœur de la ville, les klaxons aux heures de pointe, le calme qui inquiète en fin de soirée et celui qui fait respirer les dimanches matins
Le fumet des boulangeries que le reste du monde nous envie, celui du petit noir avalé sur le zinc avant d’entamer sa journée, l’odeur des bouches de métro dégoûtante et pourtant presque attachante car reconnaissable entre toutes, le parfum lourd des femmes pressées

Et Paris la surprenante, plurielle et unique à la fois : d’une rue à l’autre, on change de continent, de paysage, d’ambiance, de décor, de voisinage, de visage, de regard, ou d’attitude.
Etes-vous déjà passé du pied du Sacré-Coeur à la rue de Clignancourt ? En trois petites minutes, on se retrouve du Paris des cartes postales d’un autre siècle à une chaleureuse ambiance digne d’une capitale d’Afrique…
C’est sans doute cela que je préfère dans cette ville qui m’adopte pour la seconde fois: savoir qu’au bout de toute balade, je serai inlassablement surprise…

Lire la suite
La belle idée mélomane…

La musique adoucit les moeurs, n’est-ce pas?!

J’ai mis cet adage en application, et ce, à plusieurs reprises, grâce à un jeune homme qui a eu l’idée la plus brillante qui m’a été donnée de voir depuis mon retour en France : installer un piano au beau milieu d’une rue d’un quartier parisien extrêmement passant et jouer pour le plaisir des badauds mélomanes d’un jour.

La musique dans la rue, c’est assez commun, mais un instrument aussi majestueux qu’un piano, c’est plus rare, et dans un quartier aussi anonyme, stressé et parisien pur jus que celui des Grands Magasins, ça tient carrément du miracle !

La scène se passe au croisement rue Joubert et rue de Caumartin. La rue Joubert est condamnée aux voitures en journée, et ce qui devrait être un slalom permanent entre anonymes pressés se transforme alors en pause magnifique.
Je travaille dans le quartier, mes journées sont en ce moment longues, chargées, et parfois stressantes, et les quelques fois où ce talentueux pianiste a rencontré ma pause sandwich, ce n’ont été que de pures minutes de bonheur, de relaxation, de voyage dans une autre dimension, très très éloignée de ma réalité.

Je ne peux que vous souhaiter de croiser au hasard de vos passages dans le 9ème arrondissement parisien, Steve Villa-Massone, ce pianiste de rue, embellisseur du quotidien…

Et n’hésitez pas à aller sur www.stevevillamassone.fr, vous pourrez y goûter à quelques unes de ses notes…

Lire la suite
C’est la fête au village…

Ce doit être le dernier dimanche de juin dans ce petit village du sud de l’Europe… Il fait doux, et le soleil tape juste comme il faut pour donner envie de prendre un verre à l’apéro offert par la mairie à la sortie de la messe dominicale, sans doute la messe la plus remplie de l’année. L’ambiance est bon enfant: enfants, parents, petits vieux et amis plus ou moins proches se retrouvent, s’étonnent de ne pas s’être revus depuis si longtemps, se donnent des nouvelles… Le village doit compter moins de 500 âmes, dont une bonne partie a répondu présent à ce rendez-vous annuel: c’est la fête du village!

Un orchestre de cuivres entonne déjà un air qui semble familier à tous. Le temps passe vite dans cette si bonne atmosphère. Vers 13h30, chacun repart vers chez soi et on se donne rendez-vous pour le soir-même et sa fameuse soirée moules-frites en plein air.

Tout juste revenue d’Asie, les proches que je suis venue rejoindre ici m’ont fait la surprise de m’inscrire pour la soirée. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre, ça fait longtemps que je ne pratique plus les fêtes de village. Et bien, la surprise s’avère être bonne. Une brochettes de jeunes dynamiques assurent le service. La nourriture est simple et de bon goût. Les longues tables couvertes de papier blanc sont remplies de sourires jusqu’aux oreilles. A nouveau, toutes les générations se mélangent dans une ambiance très enjouée.

L’orchestre nous fait le plaisir de revenir dès le début de la soirée. La bonne vingtaine de musiciens a une pêche d’enfer. On me dit qu’ils ne sont censés assurer que la première partie, un orchestre plus « classique » (comprenez genre musette) doit assurer la relève. Que nenni, les cuivres endiablés durent pendant tout le repas, et même plus, incitant le public à reprendre les airs connus, ajoutant souvent quelques pas de danses à leur répertoire.
Les moules passées, les musiciens arrivent même à faire lever la majorité des tables, entraînant tout le monde dans une joyeuse frénésie. Il est bon de voir se mêler les gens et les générations, sans complexe et sans peur du regard de l’autre, je vois ça trop rarement sur notre Vieux Continent. A la fin du repas, les 200 personnes sont pratiquement toutes debout, tapant dans les mains et levant leurs verres dans un seul et même élan.

J’assiste à tout cela le coeur léger et pourtant je ressens à la fois un petit pincement sur ce même organe: ce village, c’est celui où j’ai vécu jusqu’à mes 17 ans, les proches autour de moi ne sont autres que mes parents. Et je réalise que je n’ai pas assisté à une fête de mon village depuis plus de dix ans au moins.
J’admire une paire de gamines improviser une timide chorégraphie sur la piste. Il y a une vingtaine d’années, j’étais exactement à la même place avec ma meilleure amie de toujours… et pour rien au monde on aurait pu me faire manquer cet événement annuel !
Aujourd’hui, je m’y sens plus que jamais dépaysée, dans le bon sens du terme: c’est un immense bonheur de redécouvrir ces lieux si connus d’un oeil neuf, de rencontrer à nouveau des proches que le temps et la distance ont trop éloignés…

Vous aurez compris que nous avons fait un saut dans le temps, passant de l’Asie à la France, mais je reviens dès jeudi sur la suite de mes aventures laotiennes…

Lire la suite
Retour en France : deux mois plus tard, petit bilan d’étape…

J’écris ces quelques lignes alors que nous sommes le 14 août, soit deux mois pile jour pour jour après avoir posé mon sac à dos à Paris (alors que je rentrais de deux ans de vie en Chine et d’un petit périple asiatique).

Pas simple de résumer la situation… Bordélique, si je puis me permettre, serait sans doute le mot qui correspond le mieux à ces deux mois passés. Alors allons-y pour un inventaire fourre-tout, qui sans être exhaustif, vous donnera un petit aperçu de la situation…

Ces deux derniers mois, j’ai…

– trouvé un nouveau travail

– démissionné au bout d’une semaine de ce travail

– trouvé un nouveau nouveau-travail

– repris (un peu) goût au travail

– fait un tour du sud de la France pour me ressourcer auprès de la famille et des vieilles amies

– renoué de chouettes liens avec les gens sus-cités

– fait un très court voyage en Finlande pour retrouver mes amies Erasmus, pas vues depuis six ans (j’y reviens avec un article dédié prochainement)

– vécu quelques semaines chez mon meilleur ami

– réalisé une fois de plus à quel point le marché immobilier parisien était indécent, fou et/ou impitoyable (ou plutôt les trois à la fois)

– trouvé un minuscule et cher mais non moins charmant appartement (et encore, je pense être chanceuse de pouvoir ajouter le troisième adjectif qui est souvent en option)

– vidé mes cartons de Chine, quatre mois et demi après les avoir fermés

– remis en cause bon nombre de plans personnels établis

– eu de la nostalgie pour ma vie en Chine

– recommencé à parler chinois et trouvé un prof de cette même langue tant aimée

– renoué avec une de mes grandes passions : la danse africaine – tout un voyage au détour d’une salle de cours, j’en parlerai un jour dans ces colonnes

– usé le pavé parisien et mesuré la beauté de notre capitale, de son architecture, de ses simples rues, du bleu de son ciel

– apprécié beaucoup plus qu’avant les touristes à Paris. Avant : les touristes, c’est ennuyeux car ça n’avance pas vite sur les trottoirs. Aujourd’hui : j’aime entendre des langues étrangères et j’aide parfois spontanément des personnes perdues au-dessus de leur carte.

– fait de nouveaux et nombreux projets de voyage…

Qui a dit qu’il ne se passait rien pendant les mois d’été à Paris?…

Lire la suite
Vues de Chine est Mort, Vive Curieuse Voyageuse…

Ca fait longtemps que j’y pense…

Depuis que j’ai décidé de quitter la Chine, en février dernier, et que je suis passée à l’acte, un certain 4 avril, je me suis dit que le nom et même le thème de ce blog deviendraient très vite obsolètes…

Nous y voilà, aujourd’hui, je l’écris noir sur blanc: c’est la fin de Vues de Chine.

En d’autres mots, c’est la fin du récit de ma vie quotidienne en Chine, la fin d’une superbe aventure, que vous avez été nombreux à suivre – je vous en remercie chaleureusement d’ailleurs. Et c’est le début d’une vie quotidienne en France. Est-ce pour autant la fin de mes voyages et de leurs récits? Et bien non!

Ce blog évolue aujourd’hui, avec ce nouveau titre Curieuse Voyageuse et cet en-tête différent qui, j’espère, vous plairont.

Et surtout, plus de deux ans après mes premiers articles, c’est aussi le ton qui a changé, et le propos qui a évolué.

Nous continuerons à parler voyage, c’est certain. D’abord, il me faudra quelques semaines pour venir au bout du récit de mes périples en Asie du Sud-Est et en Inde. Et par la suite, je continuerai à voyager, que ce soit en France, en Europe ou ailleurs, et je compte bien partager cela ici.

Mais surtout, je souhaite parler ici de voyage, mais sous un autre angle:

Comment garde-t-on un oeil voyageur dans son propre pays?

… résumerait peu ou prou l’idée!

En d’autres termes:

Comment ne pas retomber dans la glu du quotidien, de l’esprit tristement critico-rabâcheur franco-français?
A-t-on nécessairement besoin d’exotisme pour voyager?

Donner une réponse à ces questions, c’est le challenge que je souhaite relever ici. Alors bon, ce n’est pas un pari aisé, et l’avenir seul nous dira où cela nous mènera. Sans doute, dans les rayons des librairies, sur les banquettes de cinéma, mais aussi dans les coins et recoins de nos chères villes, et surtout à la rencontre de « nos » gens…

Vues de Chine est mort, vive Curieuse Voyageuse !

J’espère que vous m’accompagnerez dans cette nouvelle aventure.

Et en attendant que tout suive niveau technique, je m’excuse pour les gênes occasionnées – flux RSS, pages facebook ou twitter…

Lire la suite
De la schizophrénie post-voyage et autres petits étonnements…

Dans le post annonçant mon arrivée en France, Sandro me demandait quel était mon « ressenti » suite à mon retour à la maison mère… Je profite de l’occasion pour ne pas être logique du tout: plutôt que de commencer par le récit chronologique de mon voyage, faisons un saut dans le temps et passons directement à mon actualité…

Neuf jours après avoir atterri à Charles de Gaulle, elle pourrait se résumer en un seul mot: SCHIZOPHRÉNIE, au sens étymologique du terme (pas encore pathologique, enfin du moins je l’espère).
Schizophrénie signifie à l’origine fractionnement de l’esprit, tout un programme me direz-vous… Voici, entre autres, pourquoi:

– ma tête passe de l’Asie à Paris ou de Paris à l’Asie environ (dix, vingt, ?) de trop nombreuses fois par jour.

– mon esprit fait précisément des allers-retours constants entre mes souvenirs de voyage (et envies d’écrire à ce propos) et mes réflexions sur ma vie professionnelle à construire.

– j’ai passé un entretien d’embauche moins de 20 heures après mon atterrissage.

– j’ai très envie de raconter mon expérience passée mais les mots me paraissent si fades que j’ai du mal à dire quoi que ce soit…

– Shanghai et la Chine me manquent (plus que je ne l’aurai cru) mais je suis plus qu’heureuse d’avoir retrouvé ma famille et mes amis ici.

– j’ai très envie de redémarrer une vie posée à Paris et pourtant je réfléchis déjà intensément à ma prochaine (lointaine) destination !

– Paris semble ne pas avoir bougé d’un iota en deux ans, ressemble plus que jamais à un village et pourtant je n’y ai plus de repères…

– Shanghai, quittée le 4 avril, me parait si lointaine, et elle s’approche pourtant le plus de ce qui pourrait aujourd’hui être mon home sweet home

Et à part ceci, quelques uns des autres sympathiques étonnements d’un retour en France après deux années de Chine et 72 jours de route sont les suivants:

– je n’arrive pas à me faire à la lumière du jour qui dure jusqu’à 22 heures passées (dans l’Asie où je me suis baladée, à 19 heures, la nuit tombe, même en juin) !

– je me surprends à écouter avec attention toutes les discussions en français autour de moi (déformation de la voyageuse qui recherche/évite des compatriotes)…

– je me surprends aussi à apprécier les touristes anglophones et à me sentir beaucoup plus proches d’eux qu’avant mon départ.

– je suis ébahie par la non-sympathie des commerçants français !

– je suis épatée par la politesse des Français de la rue (et du métro).

– à propos de métro, les stations parisiennes me paraissent toutes petites et collées les unes aux autres.

– je sais que je suis différente mais je suis un peu moins sûre de savoir qui je suis…

Lire la suite
Un voyage en Asie plus tard – me revoilà !

Je rentre tout juste de mon long voyage en Asie. Comme vous savez, c’était aussi mon voyage « d’adieu » à la Chine (ou peut-être d’à bientôt?), que je quitte après deux années de vie sur place. Un voyage très fort comme vous pouvez vous en douter…

J’ai tellement de choses à raconter: je vous réserve des articles détaillés sur chacune des destinations croisées, mais la liste étant assez longue, j’ai besoin de temps pour tout mettre en ordre, digérer mes émotions, trier mes photos et vous proposer des articles dignes de ce nom…
Et puis je suis en plein ré-organisation de ma vie parisienne (pas une mince affaire), et je dois penser priorités !

En attendant – pas trop longtemps je l’espère – d’entrer dans les détails, voici un petit inventaire de ces semaines sur les routes asiatiques :

Pays visités: Thaïlande, Laos, Cambodge, re-Thaïlande, Inde (par rapport à mon plan initial le Japon a disparu, et l’Inde s’est ajoutée)

Jours voyagés: 72 (au lieu de 99 initialement prévus – 53 jours en couple, 3 jours entre amis, 10 jours seule, 6 jours avec d’autres amis)

Moyens de transport utilisés: avion, bus, train, moto, éléphant, bateau, vélo, taxi, tuk-tuk, pieds.

Et aussi:
. photos: plus de 2.000 prises !
. temples visités: beaucoup, et plus encore…
. fleuves: Mékong très longuement longé, Gange entrevu
. 1 épais carnet de notes achevé
. 1 sac à dos qui est passé de 12,5 à 11 kg
. 1 cérémonie de désenvoûtement-retour de l’esprit effectuée
. des dizaines de cieux observés
. je peux dire bonjour-merci-combien-aurevoir (et parfois un peu plus) en 4 langues de plus
. j’ai de nouveaux amis dans ce bout du monde-là…
. ma conception des voyages est en plein évolution… !

A bientôt, pour plus de détails, et avec pas mal de changements pour ce blog : à suivre!

Lire la suite