Retour en mots (surtout) et en images (un peu) sur quelques instantanés de mes dernières superbes journées ariégeoises…
Une soirée entre Terre et Ciel…
La scène se passe en haute Ariège. Mon passionné d’astronomie de père me propose de partager avec moi son amour pour les astres célestes. J’accepte évidemment, et je ne le sais pas encore, mais je vais aller de beauté naturelle en beauté naturelle en cette superbe soirée d’été.
Déjà, en montant vers notre belvédère d’un soir, le couchant sort le grand jeu : boule de feu rougeoyante sur monts azurés.
Arrivés au cœur de l’écrin de montagne qui sera notre terrasse d’un soir, une surprise de taille m’attend : des chevaux comtois élevés en toute liberté viennent se rafraîchir à la mare située à quelques mètres de notre point d’observation…
« Il y en a souvent, me dit mon père, il faut faire attention car parfois ils foncent sur toi, mais ils sont gentils, aussi c’est juste qu’ils ne font attention à rien ».
Pas tout à fait rassurée mais malgré tout attirée je m’approche du cheptel. Douze bêtes puissantes ornées de robes de différentes couleurs. L’une d’elles porte une cloche qui tinte fort dans le silence du début de soirée. Les équidés jouent dans la mare, broutent, semblent s’amuser entre eux. Ils gravissent la pente à la queue leu leu. Je rejoins quelques instants mon père et quand je me retourne les étalons m’offrent un dernier spectacle plus sublime encore : leur silhouette se détache sur la crête d’une colline rougeoyant dans les dernières lueurs du soir. Époustouflant.
L’heure est ensuite à l’observation céleste. La lune pour commencer. Mon père m’a appris le matin même que la formation de la lune serait vraisemblablement due à la collision de la Terre avec Théia, un impacteur de la taille de Mars ! Ce soir je la vois d’un oeil neuf…
J’observe avec une incroyable précision les nombreux cratères. et je réalise à quel point la lune est bombardée d’astéroïdes ! Si la Terre est épargnée d’un similaire bombardement, elle le doit à son champ magnétique. Une fois de plus la subtile alchimie de notre vie sur Terre m’épate…
Je m’allonge dans l’herbe. J’assiste à un nouvel émerveillement : voir se lever les étoiles une à une dans un ciel pur…
Quelques instants plus tard un autre spectacle m’attend : au loin un petit nuage gris s’est formé et je vois des flashs lumineux l’allumer de temps à autre. Nous voyons ici à plus de cinquante kilomètres à la ronde, impossible de voir nettement les éclairs ou d’entendre le tonnerre, mais pas de doute un bel orage s’abat non loin dans la région.
Au-dessus de nous le ciel est pourtant clair et se laisse observer à loisir. Nous repérons la comète Neowise qui traverse actuellement le ciel français. Je ne vois pas sa queue mais une simple tache un peu flou, pourtant là encore je me sens si petite face à l’immensité de la nature…
Le dernier corps céleste que nous observons ce soir est Jupiter. Je la vois très nettement, petite dans le télescope de mon père alors que c’est de loin la plus grosse planète du système solaire. Ce soir je la vois ornée de deux fins nuages qui semblent de drôle de zébrures. Elle est accompagné de trois satellites, comme si la terre avait trois lunes autour d’elle.
En montagne le temps change vite, le petit nuage qui s’éclaircissait en début de soirée a déjà envahi une bonne portion de notre ciel. Nous ne pouvons presque plus voir d’étoiles et surtout il faut ranger le matériel qui n’aime pas la pluie…
La route du retour se fait dans un épais rideau de pluie ponctué d’éclairs et de flashs lumineux plus lointains. Nous sommes au cœur de l’orage.
Une parfaite manière de terminer cette superbe soirée dirigée par les éléments…
Des journées en Ariège, c’est aussi…
Sentir le vent du battement d’un oiseau sur son visage.
Prendre le temps du yoga et de la méditation, chaque matin ou presque.
Renouer avec le plaisir d’une « vraie » randonnée et sentir son corps se liquéfier sous l’effort.
Arriver au-dessus d’une (petite) mer de nuages et voir le superbe panorama sur la montagne.
Sentir une partie oubliée de ses muscles fonctionner.
Se sentir en harmonie totale avec la nature, forêt, eaux, ciel, végétation, roches, oiseaux.
Se faire presque attaquer par des girolles sur le chemin du retour.
Voir ses fils jouer avec les éléments de la nature: les mains dans la terre, les mains les fesses parfois la tête dans le ruisseau, les mains dans les cailloux.
Voir leur peau se teindre joliment au soleil.
Les voir faire leurs premières mêmes courtes randonnées.
Dévorer des romans, beaucoup.
Remercier son père d’être un aussi grand lecteur que soi.
Partager pour quelques soirs la beauté des corps célestes, guidées par des passionnés.
Se pâmer devant la beauté la clarté la vivacité de la lune.
S’envoler dans ses rêveries devant les anneaux de Saturne.
Se sustenter tant et tant avec la bonne chaire de sa mère.
Laisser passer le temps, le voir s’étirer chaque jour longuement à l’heure de la sieste.
Liens utiles:
*Découvrir Ciel d’Occitanie, l’association d’astronomie de mon père
*Soutenir son projet d’observatoire accessible aux non-voyants (si si c’est possible!)
La photo de la lune correspond exactement à ce que j’ai vu ce soir-là dans le télescope, et vient du site pixabay.com.
Quel agréable endroit visité !…Votre jolie “carte postale“ nous invite sans détour à observer le ciel à l’occasion de la nuit des étoiles ! Toujours un émerveillement dans la nuit du 11 août (naissance de mon fils !) quand on peut voir les pluies d’étoiles filantes… Merci à dame Nature pour ce beau spectacle et à vous de nous le rappeler par “bribes“…
Merci beaucoup pour vos mots ici Marie-Thérèse, ravie que mes mots vous parlent !