Chaque matin, quand je prends la route pour aller au travail, je me demande si elle aura la même apparence que la veille ou si elle sera détruite et reconstruite, à l’image de l’immense chantier qu’est Shanghai.
Je longe Wuding Lu, dans le quartier de Jing’An et un pan de cette rue m’inquiète particulièrement. Vous rappelez-vous des premières lignes des Astérix de notre enfance: quelque chose du genre, toute la Gaule est occupée, mais un petit village résiste encore et toujours face à l’envahisseur? Et bien, ce pâté de maison semble résister encore et toujours face aux bulldozers…
L’ensemble est carrément insalubre avec son toit fait de bric et de broc qui semble s’enfoncer un peu plus chaque jour…
Et les maisons alentour sont déjà condamnées avec le trop célèbre caractère 拆 (chai), qui annonce la destruction imminente de tout endroit sur lequel il est apposé en peinture rouge:
Ce caractère est parfois recouvert de peinture blanche, montrant l’opposition des gens du quartier.
Mais, sur ce pan de rue encore préservé, la vie continue malgré tout, dans une ambiance très conviviale…
Je ne dis pas que ces quartiers devraient être conservés tel quel pour plaire aux Laowai en mal d’authenticité… Mais, vu le poids de l’immobilier à Shanghai, je me demande où vont aller ses habitants, souvent âgés, et quelle sera l’âme de ce quartier quand il ne restera que des hautes tours…