Pyramides, mastabas, portes vers l’au-delà… sous le charme de l’Egypte des pharaons !
Août 22, 2023 Egypte No responses

Je suis partie en Egypte le printemps dernier, pour une mission pour les guides Petit Futé. Mon journal de bord est partagé en quatre parties, le début du récit est ici. Place au deuxième épisode :


Lundi 22 mai, Cosmopolitan hôtel, Le Caire

Tôt ce matin, cet oiseau si africain que je n’avais entendu qu’à Bamako hulule depuis ma fenêtre. Derrière, Le Caire déjà se réveille, il est à peine 6h30.
Samedi soir, je suis partie à Wakala el Gouni pour un spectacle de derviches tourneurs. Pas évident de les trouver seule, dans la vibrante foule du Caire, mais j’y parviens finalement.
J’assiste à un incroyable tournoiement, une heure et demie de spectacle, où force, douceur, spiritualité, rythme et vertige se mêlent. Un danseur tournera une heure entière sans s’arrêter. Intense vertige ressenti, même du côté des spectateurs.

Hier dimanche, je replonge dans l’Égypte des pharaons dans les environs du Caire. Je suis à nouveau stupéfaite.
Ma guide Maggie m’offre une découverte chronologique. Saqqarah, cette première nécropole de l’ancienne capitale Memphis.
Je découvre les « mastabas », ces édifices funéraires rectangulaires qui furent les demeures des défunts pharaons et personnes illustres avant les pyramides.
Dans la mastaba du vizir Kagami, je me pâme devant les hauts-reliefs en nombre et en nombre. Ils sont si détaillés : des récits de plus de 4000 ans sont transmis avec tant de richesse. Je pourrais y rester des heures.
Dans la pyramide de Téti, je fais face aux premières inscriptions des pyramides, ces textes sacrés rédigés pour aider le défunt à traverser l’épreuve des douze heures qui mène à l’au-delà. Je suis seule, dans la chambre mortuaire couverte de hiéroglyphes sacrés. Et je comprends mieux ma propre traversée de l’épreuve. Je me libère au profit de la lumière, et ces pierres mythiques m’y aident.


Puis, la pyramide à degré est devant moi, celle de Djozer. Il s’agit en fait d’adjonctions de mastabas. Le site est visité, mais relativement calme, je ressens une profonde émotion face à l’immensité de l’œuvre. Maggie est une remarquable passeuse de culture ancienne.


À Dachour, je la vois, elle, la première vraie pyramide. La pyramide dite rouge : massive, superbe. Et surtout, le site est désert. Je gravis les 130 marches pour arriver à mi-hauteur de la pyramide et là, j’emprunte le couloir si long, 65 mètres dans l’obscurité, qui mène aux deux salles funéraires. Bouffée d’effroi au milieu de la descente. Je respire, elle est là depuis 4000 ans, elle va bien attendre que je ressorte et ne va pas s’effondrer avant. J’arrive au bout du couloir, puis à remonter, heureuse. Un thé à la menthe me permet de me remettre de mes émotions. Je m’offre une superbe méditation à son pied, entièrement seule sur le site.
Je me gorge de soleil, de chaleur, des pierres, de l’idée que 4000 ans d’histoire m’entourent me porte tant.
La pyramide rhomboïdale est belle aussi. Moment photos dans la joie.
À Memphis, Maggie me fait encore voyager dans le temps en faisant parler les pierres et notamment le colosse couché de Ramsès II, de 13 mètres de haut. Massif et magnifique, encore.


Mardi 23 mai, Cosmopolitan hôtel, Le Caire

Le choc est venu de l’inattendu. Je ne savais même pas que le monastère Saint-Macaire figurait à mon programme. C’est sur place que je découvre son importance pour les Coptes. C’est encore sur place que les mots Pères du Désert résonnent si fort en moi.
Un père francophone me fait la visite. Il est choqué par les quelques lignes à peine écrites dans le guide que je mets à jour. J’apprends grâce à ses mots l’importance de ce monastère : c’est un des premiers monastères au monde, il date du 4e siècle, si près de la vie de Jésus-Christ, il contient des reliques de Saint-Jean-Baptiste…
Devant le tableau dédié aux 49 martyrs du Scété, je réalise que les Coptes pratiquent aussi la balance des cœurs, tout comme les pharaons.
Quelque chose commence à fondre en moi. Ce quelque chose qui a fondu une première fois dans la chapelle principale, où je reviens après la visite. Je pleure tant et tant. Je prie, je récite le Notre Père, je pleure encore. Je me libère. « Et nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » Je ne suis que pleurs. Et je sens la consolation, je me sens enveloppée. J’aperçois mieux l’autre côté de la rive. Les pleurs abondent pendant 10, 15 ou 20 minutes.
Une piqûre de moustique me sort de mon recueillement. Recueillie le mot est juste, je pars plus sereine, détendue, pour la première fois depuis si longtemps.


D’Alexandrie, j’aime le mythe qui l’accompagne, l’ambiance décatie, désuète, vivante qui se dégage des rues, le front ouvert sur la Méditerranée, l’art à mi-chemin entre les pharaons et l’art gréco-romain sur les statues des catacombes, la superbe bibliothèque, immense et à la hauteur du mythe de la première…


Mardi 23 mai, 17h30, Cosmopolitan hôtel, Le Caire

La visite tant attendue par tant de voyageurs se déroule ce matin pour moi : la rencontre avec les grandes pyramides, celles de Chéops et Kephren entre autres.
Il y a du monde, trop de monde, beaucoup trop de monde. Je trouve le site mal géré, empli de voitures et de vendeurs en tout genre.
Pourtant, une énergie unique se dégage de ce site hors du commun. C’est la seule merveille du monde encore debout !
Ô miracle, je parviens à dénicher une face de pyramide au calme, au pied de la pyramide de Kephren, avec vue sur les pyramides dites des princesses.
Silence, sérénité, chaleur. Je m’offre un moment méditation. Je demande du soutien, j’éprouve la force de la pierre, je me sens bien.
Devant le sphinx, c’est pire, il y a plus de monde encore… et aucune considération pour le sacré du lieu. J’essaie de ressentir l’âme de sa construction et me contorsionne pour le photographier sans la foule…


Du monde il y en a aussi dans le musée que je visite ensuite, mais, peut-être car je n’avais aucune attente, cela ne me gêne en rien : mon coup de cœur est absolu pour le Musée Egyptien du Caire…
Il présente tant et tant de pièces, dont plus d’une est à couper le souffle. Maggie m’apprend que si l’on passait trois minutes devant chaque œuvre, neuf mois seraient nécessaires pour toutes les voir !
J’ai des frissons et des larmes aux yeux face aux Fausses Portes menant vers l’au-delà. 4000 ans d’espoir d’une vie éternelle se tiennent droit devant moi avec des hiéroglyphes superbissimes encore.
Statuts, trésors funéraires, sculptures, bas-relief, momies… tant de choses à voir et à comprendre. Et les papyrus, certains ont 3000 ans ! Trois millénaires d’écriture si bien, si parfaitement conservés…
Je suis sous le charme parfait de ce musée.


Je passe ensuite une très sympathique soirée avec Maggie et deux de ses deux amies. Toutes trois sont francophones et si ouvertes. Je me croirais presque dans la série Sex and the City, mais en version nord-africaine et sans sexe. Elles sont toutes séparées, divorcées, ou en froid avec leur conjoint. Elles sont toutes de belles femmes. Je partage en leur compagnie un excellent moment.

Mercredi 24 mai, Café Naguib Mahfouz, Le Caire

C’est déjà la fin de la seconde de trois parties de mon voyage. Je prends quelques instants pour me déposer en ces lignes.
Ce matin, nouvelle visite du Caire islamique, mosquée, mosquée, souk Khan El Khalili et encore des mosquées. C’est un tout autre Caire que celui des pharaons, un Caire qui ne cesse de me surprendre.
Ce visage de la capitale est plein de finesse, de raffinement et pourtant si peu valorisé. Savoir qu’une partie des pyramides et autres tombes a été utilisée pour construire ces maisons et mosquées me touche. J’aime tellement cette idée de continuité de l’art au-delà du temps, sur quatre millénaires pour être exacte. C’est fascinant.


Quand je salue Maggie,  mon cœur est serré. Je me sens proche d’elle, en confiance, avec des repères. Quelques jours à peine passés près d’elle et je la sens familière. C’est une femme forte, une battante, extrêmement cultivée et dotée d’un savoir-être immense. Une très belle personne.
Mon cœur se serre aussi de fatigue sans doute et je sais qu’une nouvelle aventure m’attend sur le Sinaï. Nous verrons laquelle. J’ai perçu tant de signes sur cette partie de mon voyage, j’essaie de n’avoir pas trop d’attente pour autant.
J’ai vécu déjà tant de belles choses, tant d’émois, reçu tant de surprises, tant de cadeaux.

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La première partie de ce journal de bord est en ligne ici, la suite arrive bientôt…

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Un immense choukran à Cherif de Cheops Travel qui m’a aidée dans l’organisation de ce voyage – sans lui, rien n’aurait été possible ! Je vous recommande chaleureusement les services de cette agence, si vous aussi vous souhaitez arpenter l’Egypte…

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