(Carnet lisboète 1/3)
Je rentre donc d’un week-end à Lisbonne. Un très court séjour, du vendredi soir au lundi matin, mais séjour tout simplement extraordinaire. Je suis partie seule. J’ai vu de superbes choses, rencontré de belles personnes.
J’ai placé ce voyage sous le signe de l’écriture et, chose inédite, je vous livre sur ce blog l’intégralité de mes notes.
Bonne lecture !
Notes du 24 février
*dans l’avion*
Quelques tristes papillons dans le ventre : mon anniversaire m’a été peu fêté. Ou du moins, pas assez par ceux avec qui je partage le plus de mes journées. Un signal fort, il ne faudra vraiment pas que je reste longtemps là où je suis. Je le savais, je m’y étais préparée, mais je suis quand même un poil déçue…
Heureusement, la chose a été anticipée et plutôt que de célébrer mon anniversaire dans moins de mètres carrés que mon âge… à moi l’océan, la ville des découvertes avec un grand D, à moi la capitale du bout de l’Europe, là où le connu s’arrête et où l’inconnu doit se déployer partout sous nos yeux, vaste océan avec l’espoir et l’envie d’un autre monde derrière.
Peu d’images sur Lisbonne peuplent mon imaginaire et c’est bien ainsi. Une seule image à l’origine : celle d’une pub pour le vin Porto. Puis l’idée du Tage et d’une ville en pente, tournée vers l’eau. Enfin l’idée de ruelles, d’entrelacs, de douceur de vivre, où tout se fait à pied. J’ai à peine plus de 48 heures devant moi pour me construire ma propre idée !
…
Je m’assoupis quand l’avion décolle, comme toujours. Je ne comprends pas pourquoi je m’endors toujours aux phases les plus mouvementées : décollage et atterrissage, où je parviens rarement à rester éveillée.
« Très belle vue sur Paris et le phare de la Tour Eiffel sur votre gauche », le commentaire du pilote me sort de ma torpeur… Je ne m’en lasserai jamais : les vues nocturnes sur les villes quand un avion décolle me fascinent. Puis Paris ressemble à un jouet pour enfants. Quelques grands axes éclairés la partagent. La majestueuse Tour Eiffel domine et donne un repère certain à ce décor : c’est bien notre capitale !
Par contre pour le surnom « Ville Lumière » on repassera : face aux villes d’Asie, la vieille capitale n’a qu’à bien se tenir.
Mais je dépasse Paris depuis longtemps : le temps de relever la tête et je suis déjà plongée dans l’obscurité aérienne… « Nous traversons actuellement la Bretagne… »
…
Faut oser !
Je demande si je peux aller à l’avant de l’avion en ce jour de fête, et je suis exaucée.
« C’est petit ! » telle est ma première exclamation en entrant – je crois que les pilotes n’apprécient guère ! Mais ils sont très aimables et ne laissent rien paraître. Au contraire. Ils m’expliquent leur rôle, comment l’avion calcule sa position par rapport à ses mouvements, les cartes etc… Ils éteignent (pratiquement) toutes les lumières et me font admirer les cieux. « Cette tâche, ce sont les Açores, celle-là le Nord de l’Espagne. »
La lune est magnifique : son croissant n’est pas sur ses gardes comme chez nous, mais couché sur son flanc. Il brille d’une teinte orangée sous la lumière de sa fidèle suivante, l’étoile du berger. On parle un peu d’ici, un peu d’ailleurs, la Chine passe par là. Merci à eux !
…
*à l’étage d’un lit double, Yes Hostel*
Bien sûr, je m’assoupis car la descente de l’avion commence à se faire sentir. On me tape sur l’épaule. Hm, je sens, qu’une fois de plus, je suis en train de somnoler la bouche ouverte.
« Ca vous dirait de voir la descente dans le cockpit ? » Bien sûr !
J’entre.
J’ai l’impression de plonger en plein Lisbonne. Une mer de lumière et derrière, rien. L’océan, pur, noir, immense. Le bout du monde le plus proche de l’Europe se tient devant moi ! On dirait un décor de film. Surréaliste. Des lumières parfaitement dessinées et découpées. Puis l’obscurité nocturne.
J’entends les échanges avec la tour de contrôle, les réglages techniques des pilotes. Je suis bluffée. Je sais que l’aéroport de Lisbonne est tout près de la ville (à moins de dix kilomètres), ce qui explique pourquoi c’est particulièrement beau.
On contourne le bout du monde pour prendre le recul nécessaire vers l’océan avant de redescendre.
Là, c’est l’Europe qui me fait face.
« Vous avez eu de la chance, le ciel est particulièrement clair ce soir » me confie le pilote.
Impressionnée, je ne réponds rien d’autre que Merci. C’est un magnifique cadeau, qui restera gravé dans ma mémoire…
…
Le chauffeur de taxi qui me ramène à l’hôtel est splendide. Un jeune métis que je suppose Capverdien et qui embaume sa voiture. Un envoutant guide de quelques minutes…
Premières impressions sur Lisbonne nocturne : belles pierres, belles pierres, belles pierres. Les trottoirs ont l’air vivant, l’architecture est finement travaillée.
J’arrive dans une soirée organisée par l’ami d’une amie. Je ne connais personne, cet ami je n’ai échangé avec lui que via facebook. Merveilleuse surprise : cinq minutes après mon arrivée, une dizaine d’inconnus me chante Joyeux Anniversaire… vivent les communications modernes: l’ami de mon amie a vu sur mon mur facebook que c’était mon anniversaire!
On passe ensuite au Barrio Alto, un assemblage de rues de la soif, quadrillage de jeunes enivrés…
Je rentre vers 2h du matin à l’hôtel, je veux être en forme pour partir à l’assaut de la capitale demain matin !
Un gâteau d’anniversaire inattendu (brioche + confiture) et un nouveau concept de voyage: fêter son anniversaire avec des inconnus dans une ville inconnue !
Les plus cadeaux sont ceux auxquels on ne s’attend pas. Joyeux anniversaire (en retard), Aurélie!
Merci Mélissa, et oui je suis tout à fait d’accord avec toi 🙂
Passer son anniversaire au Portugal en vacances, on a vu pire !
Bon anniversaire 🙂
Yes, y a pire en effet, enfin là c’était un week-end seulement (avec de furieux airs de vacances en effet). Merci !
très très beau voyage, félicitation
bye
Bon Dia, Lisbonne a une place particulière dans mon coeur. Cette ville, humaine, est sublime et enchanteuresse. Les Portugais sont des optimistes qui s’ignorent, et savent partager, ils aiment leur ville, leur Pays. Bien sûr je crois savoir que les Portugais sont plus nombreux à l’extérieur de leur pays, et nous pouvons comprendre pourquoi en y allant. Mais pour autant ils ne renient jamais cette attache à cette fière terre. Je ne peux que tous vous encourager à vous rendre à Lisbonne, flâner dans les différents quartiers de la ville, et parcourir les extérieurs (les belles plages de sable blanc, et les autres !).
Mouito Obrigada Ye Lilli
Obrigada à toi pour ce beau commentaire…
Je ne connais que Lisbonne du Portugal, mais me suis promis d’y revenir. Un jour, un jour! Vivement.