L’Ariège, là où quelque chose d’infime et de majeur se détend en moi
Juil 26, 2023 France No responses

J’en ai un peu parlé sur les réseaux sociaux, ceux qui m’y suivent comme mes proches l’ont déjà compris : mon printemps a été chahuté. Une épreuve est apparue là où je ne l’attendais pas avec des impacts majeurs pour ma vie en cours et à venir, je vous en reparlerai sans doute. J’ai dû me rapatrier plus longtemps que de coutume dans mon Sud-Ouest natal, entre le Nord toulousain et les Pyrénées ariégeoises.

Les montagnes et particulièrement les forêts des montagnes ont l’art de me régénérer. Cette année plus que tout autre, je me suis sentie touchée, émue, supportée et plus que jamais ressourcée à leur contact.
L’Ariège est un des départements les moins peuplés de France. Je calculais il y a quelque temps qu’il y a un peu moins d’habitants dans ce coin de montagne que dans le simple 20ème arrondissement de Paris. Je me suis même imaginé un jour écrire une fiction où l’ensemble des habitants ariégeois se réveilleraient un matin dans les appartements dudit arrondissement et les Parisiens au milieu des paysages d’Ariège. J’irai peut-être un jour au bout de l’idée, mais ce n’est pas notre sujet du jour.

L’Ariège est donc peu peuplée avec ses 150 000 habitants.
Depuis le temps que je l’arpente, depuis toute petite à vrai dire, je l’ai toujours adorée. Au point qu’une balade dans la nature n’a pour moi sa réelle saveur que si l’endroit est peu fréquenté, pour ne pas dire désert. Pas évident pour la Parisienne que je suis depuis quelque temps déjà d’apprécier entièrement les bois ou forêts franciliens que j’estime toujours trop peuplés. En bonne Ariégeoise de cœur, ma jauge est basse, très basse, je tolère de croiser deux ou trois voisins par demi-journée, au-delà, je ne me sens plus en osmose si totale avec la nature.

Cet été, l’effet Ariège a encore frappé. J’ai la chance d’avoir des parents qui possèdent une maison de village au fond d’une vallée encaissée et peu passante. Je n’ai qu’à enfiler mes chaussures de randonnée et me voilà au contact de si beaux paysages, sur des chemins si peu empruntés.

Partout du vert. C’est bien plus de cinquante nuances de chlorophylles que mes pupilles ravies observent à chaque sortie. Jamais loin, le bruit de l’eau. Ruisselet, rivière ou cascade, les cours naturels sont proches des chemins, car ce souvent sont les mêmes sinuosités du paysages qui sont suivies. Et les montagnes elles-mêmes bien sûr. Des pentes raides, des vallées encaissées, des forêts, quelques âmes qui veillent, souvent plus à quatre pattes qu’à deux. Cet été, j’ai en plus eu la chance de converser avec des libellules. Dans le petit ruisseau où nous avons nos habitudes, les jours de chaleur, un buisson est leur domaine. Il suffit de plonger les mains dans l’eau quand l’une passe près de nous et d’attendre que ces dames aux ailes dentelles veuillent bien venir s’abreuver sur notre peau…

Plus qu’ailleurs, mes poumons ici se déploient, mes sens s’aiguisent avec finesse, mon pas s’ancre mieux. Je me dépose. Quelque chose d’infime et de majeur à la fois se détend en moi. Je suis en mes terres, mes racines peuvent se dérouler jusqu’à leurs sources.

Quelle joie de pouvoir mieux partager ces bonheurs année après année avec mes fils. Âgés de 5 et 8 ans, ils goûtent à leur tour pleinement à ces instants savoureux. Quelle joie de les voir prendre leurs propres repères ou de dévaler les montagnes bien plus vite que moi, de s’y inventer mille histoires, de parler eux aussi avec les belles libellules…
J’espère tant qu’un jour ils feront de ces terres leurs propres racines…

Si comme moi vous n’avez pas la chance d’avoir en Ariège un pied à terre, je ne peux que vous conseiller d’y passer quelques jours dans un logement insolite. Dans les si belles vallées au-delà de Saint-Girons, vous trouverez vous aussi un endroit où laisser vos racines se déployer ?

Connaissez-vous la région ?
Au plaisir de vous lire à ce propos !

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