« L’autre moitié du soleil », de Chimamanda Ngozi Adichie: coup de coeur lecture…
Avr 17, 2016 AfriqueArt 4

J’écris ces lignes face à l’azur de la mer mauricienne.
Je vis les dernières heures d’une très belle semaine à mi-chemin entre vacances et voyage, une réelle semaine de vacance. Et je viens de passer deux journée entières absorbée par « L’autre moitié du soleil » de l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie.
Chris me l’avait conseillé alors que je cherchais de la littérature namibienne (il ne connaissait pas d’auteur de Namibie) et me disant « tu vas adorer et tu ne pourras pas refermer le livre avant de l’avoir fini ». Qu’il avait raison. Chers amis lecteurs, je ne peux que vous en faire la recommandation : lisez « L’autre moitié du soleil » de Chimamanda Ngozi Adichie, vous allez adorer…

L’autre moitié du soleil

Malgré ma forte attraction pour l’Afrique, je ne connais rien ou presque du Nigéria. A peine quelques idées: une ancienne colonie anglaise, la secte de Bokoh Aram, les 200 lycéennes enlevées il y a deux ans et le mouvement « Bring Back Our Girls » qui a médiatisé le désespoir des proches desdites lycéennes.
De désespoir, il en est question dans « L’autre moitié du soleil » de Chimamanda Ngozi Adichie. Mais pas seulement, loin de là. Dans ce roman plus que réaliste, l’auteure fait le récit de la vie de deux sœurs jumelles juste avant et pendant la guerre du Biafra dans les années 1960. Le nom du roman tire son nom du drapeau de la nation du Biafra, nation qui ne dura que quelques mois.

Dès les premières pages j’ai été happée par le style de Chimamanda Ngozi Adichie.
Elle nous emmène au cœur de ce Nigéria des années 1960, nous permet d’y prendre nos repères et de nous familiariser avec ce lointain ailleurs. Amours, guerre, désespoir et espoir rythment les pages de « L’autre moitié du soleil ». On vit ces incroyables années, la réalité de la guerre qui devient le quotidien, par le regard de trois personnages aux perspectives bien différentes : Olanna, l’une des jumelles, riche intellectuelle, Ugwu, un boy venu de la brousse, et Richard, un Britannique amoureux de la culture locale. Les nombreux personnages du roman sont aussi variés qu’attachants et décrits avec empathie et finesse. Leurs rêves et leurs destins broyés par l’histoire me hantent pendant mes heures mauriciennes…
Ce récit envoutant est d’une force inouïe.

La quatrième de couverture :

Lagos, début des années soixante. L’avenir paraît sourire aux sœurs jumelles : la ravissante Olanna est amoureuse d’Odenigbo, intellectuel engagé et idéaliste ; quant à Kainene, sarcastique et secrète, elle noue une liaison avec Richard, journaliste britannique fasciné par la culture locale. Le tout sous le regard intrigué d’Ugwu, treize ans, qui a quitté son village dans la brousse et qui découvre la vie en devenant le boy d’Odenigbo.
Quelques années plus tard, le Biafra se proclame indépendant du Nigeria. Un demi-soleil jaune, cousu sur la manche des soldats, s’étalant sur les drapeaux : c’est le symbole du pays et de l’avenir. Mais une longue guerre va éclater, qui fera plus d’un million de victimes.
Évoquant tour à tour ces deux époques, l’auteur ne se contente pas d’apporter un témoignage sur un conflit oublié ; elle nous montre comment l’Histoire bouleverse les vies. Bientôt tous seront happés dans la tourmente. L’autre moitié du soleil est leur chant d’amour, de mort, d’espoir.

Je vous laisse avec la vidéo d’un TED Talk tenu par Chimamanda Ngozi Adichie. Vu il y a quelques mois, avant de lire ce roman, il m’avait beaucoup marquée…

Les histoires sont importantes. De nombreuses histoires sont importantes. Les histoires ont été utilisées pour déposséder et pour calomnier. Mais elles peuvent aussi être utilisées pour renforcer, et pour humaniser. Les histoires peuvent briser la dignité d’un peuple. Mais les histoires peuvent aussi réparer cette dignité brisée.

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4 comments on “« L’autre moitié du soleil », de Chimamanda Ngozi Adichie: coup de coeur lecture…

  1. J’ai découvert cette autrice comme beaucoup peut être avec Americanah que j’ai aimé mais en ayant le sentiment d’être passé à côté de beaucoup de références. Puis j’ai continué avec L’hibiscus pourpre, Autour de ton cou, Nous tous des féministes mais de loin le livre qui m’a le plus touché est “L’autre moitié du soleil”. Je ne savais pas du tout au départ qu’il parlait de la guerre du Biafra, j’ai démarré ma lecture sans savoir où j’allais être embarquée et j’étais propulsée dans cette histoire avec force et émotion. Quel chef d’œuvre

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