– lundi, retour sur un week-end à la taiwanaise…
Nous prenons la route un samedi matin vers 8h30. Quelques minutes à peine après être partis, premier arrêt pour le petit-déjeuner. Les Taiwanais déjeunent très peu chez eux, et comme pour tous les repas, préfèreront le petit resto en bas de chez eux ou près de leur lieu de travail. Le temps de faire sauter les légumes et la viande hachée qui garniront l’épaisse crêpe, et hop, nous reprenons la route. La boisson ne sera bue qu’une fois la crêpe finie. Thé au lait ou lait de soja.
Nous nous dirigeons vers le sud. De Taipei à Taichung. Du « plateau du nord » au « plateau du centre ». Pas très variés comme noms de ville, mais au moins explicites. Une fois la capitale quittée, la route s’étire le long de la côte. Elle est ici découpée à la manière de nos côtes bretonnes. Nous ne sommes pas totalement dans la nature, la côte étant ponctuée de petites villes.
Au bout d’un moment, une chaîne de montagnes se détache à l’horizon. Les Montagnes Centrales de Taiwan. De nombreux nuages ne veulent pas se détacher de leurs crêtes. Nous roulons encore. Parfois ralentis par de légers embouteillages. Je ne peux m’empêcher de piquer du nez. Quand j’ouvre un œil, Kim et Jerry me commentent les paysages avec entrain « Il y a des cyclistes qui font le tour de l’île. Il leur faut une semaine »… « Ca, ce sont des éoliennes »…
Nous arrivons à Taichung. Kim a prévenu sa grande sœur : je suis de nouveau accueillie au sein d’un foyer taiwanais.
La famille Chen habite un bel appartement d’une centaine de mètres carrés à l’ouest de Taichung. Je suis accueillie une fois de plus avec un grand sourire. Mimi, la fille de 15 ans, me jette un sourire et se replonge dans son jeu d’ordinateur. Son frère ne tourne même pas la tête quand je passe près de lui. 17 ans, en France ou à Taiwan, c’est souvent un âge ingrat…
Mimi vient déjeuner avec nous. Son frère non ! Elle ne décroche pas un instant de son portable. Je sens les parents légèrement mal à l’aise. Timidité sans doute. Le repas se passe poliment – je suis une fois de plus invitée.
On me demande quels sont mes plans de visite pour la suite, j’en ai peu. Je leur parle de mon grand intérêt pour le thé. Ils décident donc de m’accompagner le lendemain à Lugu : « Là-bas tu pourras voir des plantations de thé ! ».
Après le repas, c’est le moment de repos pour le couple Chen. Sieste et lecture de journal sur fond de musique classique.
Je me décide à partir explorer la ville. Sur la carte, la gare et le centre-ville historique semblent éloignés de 2 ou 3 kilomètres. Il me faut en fait une heure pour y accéder en bus !
Le parc de Taichung est très agréable. On y vient en famille observer les écureuils, les tortues ou les poissons, faire du bateau sur le petit lac ou simplement se promener.
Je pars ensuite pour une longue balade. Plus de trois heures à travers les rues de la ville, que je traverse entièrement d’est en ouest. La ville, assez étendue, a une atmosphère très agréable. Beaucoup de verdures la ponctuent. Je tombe sur plusieurs petits parcs et allées arborées. La nuit tombe tôt : dès 18h30, je vois la ville changer de visage et enfiler ses habits de lumière.
L’animation va crescendo. Point culminant autour du marché de nuit de Zhonghua Lu. Les enseignes illuminées de dizaines de petits stands plongent la ville en pleine lumière.
Je croise un petit temple orné de dizaines de lanternes. « On se retrouve ici toutes les semaines avec la communauté » m’explique un jeune homme préparant la table devant le temple.
L’air est léger. Je sens toute l’énergie asiatique que j’affectionne tant m’emplir.
On se couche tôt dans la famille. Vers 22h, les parents dorment déjà.
Le lendemain, nous partons avec toute la famille à bord d’une luxueuse Lexus. Le fils répond (enfin) à mes sourires. La route est très embouteillée. Nous ne sommes pas les seuls à partir de Taichung !
Nous arrivons vers midi à destination, la Gingko Forest. Nous nous installons pour déjeuner. Autour de nous, tout n’est que brume et nuage blanc. En bas des montagnes ; le ciel était clair, mais prenant de la hauteur, nous nous sommes enfoncés dans les brumes.
Après le déjeuner, un vieil homme nous sert le thé. Derrière sa table en bois, il n’est que sourire quand il voit que je parle mandarin. La discussion se fera tout de même dans un des dialectes taïwanais, mais je sens qu’il est très heureux de partager son précieux breuvage avec une Laowai. Paul, le fils de la famille Chen, commence à me photographier derrière ma tasse de thé. Je le comprends très timide, mais content d’être là. Je photographie pas mal la famille en retour.
Nous partons ensuite nous balader à travers les plantations de thés. Moment pas exactement aussi calme que je l’aurais souhaité, mais les champs sont vastes et j’aime regarder les nuages monter autour des plantes odorantes. Parfois des odeurs de fleur, que je suppose de jasmin, emplissent mes narines. La balade dure une heure et nous reprenons déjà la route du retour. J’admire les forêts de bambous. Que j’aime ce vert…
Nous nous arrêtons au marché : la maman veut cuisiner en mon honneur – ce qu’elle me dit faire rarement. Le repas se passe dans une ambiance conviviale : finalement beaucoup de questions me sont posées, la discussion se fait profonde, l’échange a lieu.
Paul ne tarde tout de même pas à table. Je verrai ensuite qu’il m’invite comme «amie» sur facebook. Et sur son profil, il espère «publiquement» que j’ai apprécié le week-end en compagnie de sa famille… A votre avis?!
« Paul est amoureu…eux, Paul est amoureu…eux »
:p
Très sympa comme d’hab, on s’y croirait.
Justement avez-vous eu des nouvelles de ce cher Paul? A-t-il essayé de chater avec vous ou vous a-t-il envoyé des messages? Des questions indiscrètes, mais pour savoir si Tewoz a raison en fait ^^
Oulalala…
Alors, on dira que Paul – ainsi que mon conjoint – sont tous les deux lecteurs de mon blog.
Donc je me permets un « no comment » 🙂
Je blaguais, of course, ca me rappelle en fait les petites cousines de ma femme qui à chaque fois qu’on va à Hong Kong ne me parlent pas, se contentant de me regarder et de me sourire de loin, pour finalement poster des photos sur facebook. 😉
Apparemment, oui!
Ah, ces ados! Quel boulot pour les apprivoiser.
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