Canicule pékinoise

Un bus a fondu sur lui même à Pékin la semaine dernière, probablement en raison de la récente canicule, il faisait plus de 40° ce jour là… Et oui, il n’y a pas qu’en France qu’il fait très chaud ces temps-ci : une vague de chaleur anormale s’est abattue sur le centre et le nord de la Chine; à Shanghai, nous ne sommes peut-être pas concernés, mais entre l’alternance de chaleurs étouffantes et de pluies diluviennes, je me pose tout de même des questions… Qui doute encore du dérèglement climatique?

(Photo: REUTERS/Stringer)

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Une vie chinoise, mànhuà à ne pas manquer

J’ai fini récemment la lecture de ma première bande dessinée chinoise (genre encore assez marginal ici), ou mànhuà 漫画, suite au retour très élogieux découvert sur ce blog. Pour le petit point linguistique, le manga japonais et sa version chinoise s’écrivent de la même façon, 漫画 donc, le chinois ayant emprunté ce mot au japonais, mais signifie images enchaînées en chinois. Intéressant retour linguistique, car comme vous le savez peut-être, historiquement ce sont les Japonais qui ont emprunté les Kanji (caractères identiques à ceux utilisés en Chine) à leurs voisins…

Pour en revenir à notre lecture, je suis totalement enthousiaste suite à cette lecture: Une vie chinoise, de P. Ôtié et Li Kunwu est tout simplement bluffant.

Bande dessinée en 3 tomes, je n’en ai pour l’instant lu que le premier Le temps du père. Comme son nom l’indique tout à fait, ce livre raconte une vie chinoise, mais à une époque souvent peu abordée ou déformée: celle de avènement de la email hidden; JavaScript is required dans les années 1950. Avez-vous déjà essayé d’aborder cette période avec un Chinois de Chine? pas vraiment facile n’est-ce pas… Le dessinateur-narrateur éponyme (Li Kunwu) est né en 1955 et raconte l’histoire de sa vie, en commençant par la rencontre de ses parents, fervents défenseurs de la email hidden; JavaScript is required. Dans ce premier tome, on suit l’enfance de ce Chinois parmi des milliers d’autres, enfant formé, modelé et déformé par les politiques de Mao: email hidden; JavaScript is required pour ne citer que les plus connues. Les premiers mots du petit Xiao Li furent Que notre président email hidden; JavaScript is required

Que vous connaissiez cette histoire de Chine ou non, c’est une fascinante description réaliste, vue avec les yeux d’un enfant, sans concession aussi, dont les indescriptibles détails restent soutenables par le vecteur du dessin. C’est d’ailleurs un dessin assez particulier, qui plaira ou non, mais auquel je me suis finalement fait.

Point fort supplémentaire de la BD: beaucoup de slogans et autres expressions sont laissées en caractères chinois, puis traduites. Les sinologues en herbes ou confirmés apprécieront; et les lecteurs mesurent mieux encore la email hidden; JavaScript is required de l’époque.

Lu en une journée, il  me tarde que de ma procurer le tome 2, déjà sorti… Vous l’aurez compris: Une vie chinoise est à mettre dans toutes les mains!!! Vous pouvez d’ailleurs en lire les premières pages ici.

Acheter ce livre sur Amazon: Une vie chinoise, Tome 1 : Le temps du père

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Médecine traditionnelle chinoise: j’ai testé les ventouses

*bienvenue sur ce blog*

Si vous souhaitez découvrir mon travail, je vous invite à lire mon premier roman : Amadou, L’étoile du Nord !

Livre Amadou L'étoile du Nord

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Je partage avec vous une expérience unique: l’application de ventouses !

Comment je me suis retrouvée avec des ventouses sur le dos…

Par un doux soir de printemps shanghaïen, je n’étais pourtant pas partie pour l’inconnu, au contraire: je voulais simplement reprendre ma bonne habitude de massage hebdomadaire.
N’ayant pas été me faire masser depuis mon retour de France, je me suis joint à mes collègues chinoises qui partaient pour ce qu’elles m’ont dit être un très bon salon, où les masseurs ont une approche thérapeutique.

Sauf que… depuis quelques semaines j’ai une petite douleur au dos, et j’en ai informé mon nouveau masseur: il a donc passé plus de la moitié de la séance (d’une heure) à s’acharner sur une toute petite partie de mon corps, au niveau du bassin. Et quand il m’a proposé (en mandarin) l’application de ventouses, je n’ai pas réalisé exactement ce que c’était, et vu son ton convaincant du type C’est exactement ce dont vous avez besoin pour ce genre de douleur, je n’ai pas pu refuser…

Savez-vous ce qu’est une ventouse?

L’application ressemble à ça:

ventouses_chinoises

La ventouse est un récipient en verre et en forme de cloche destiné à soigner grâce à un effet de succion sur la peau. Pour chauffer l’air et induire un vide lors de son refroidissement, on y insère une compresse imbibée d’alcool à brûler et enflammée dans le récipient – et c’est impressionnant quand ça se passe à 2 centimètres de votre dos. La flamme s’éteint spontanément quand l’air est consommé. La ventouse est alors appliquée sur le dos de la personne à traiter, de manière à ce qu’en refroidissant, par sa contraction il produise un puissant effet de succion. Nos grands-mères l’utilisaient pour soigner des bronchites…

En médecine traditionnelle chinoise, les ventouses sont appliquées à des endroits précis correspondant à des points d’acupuncture choisis en fonction du trouble à soigner, ou bien les ventouses sont mobilisées sur des zones situées le long des méridiens énergétiques. Et oui, pour la médecine chinoise, la maladie ou la douleur est un signe de blocage : cela signifie que l’énergie fondamentale ne circule plus ou mal. La ventouse chinoise rétablit la circulation du sang et, par conséquent, l’énergie.

Mon masseur m’a traité de la sorte car j’aurais pris un coup de froid dans le dos, et j’aurais trop d’humidité à l’intérieur de mon corps. Avec l’humidité ambiante de Shanghai et les clim’s allumées à fond en permanence, ça me parait bien possible… Sauf que je n’ai pas mesuré l’entrain de mon masseur-thérapeute: il m’a mis pas moins de 12 ventouses, appliquées seulement 5 minutes, mais qui m’ont laissé de belles traces violettes – qui partiront en une semaine. Et l’effet dans tout ça? pour l’instant, dur à dire. J’ai très bien dormi suite à ce massage, et le lendemain, la douleur semble moins aigüe. A voir sur le moyen terme…

Et vous, connaissez-vous? Y aurait-il des adeptes qui souhaitent partager ici leur expérience?!

Pour en savoir plus sur la personne qui m’a appliqué ces ventouses, allez lire cet entretien avec celui qui devint finalement « mon » masseur attitré pendant de longs mois, entretien édifiant !

Par ici pour acheter des ventouses.

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Mort d’une héroïne rouge, Qiu Xiaolong

Comme promis, je me suis remis à la lecture de Qiu Xiaolong, dont j’avais beaucoup aimé De Soie et de Sang. Sur le conseil d’un lecteur de Vues de Chine, j’ai lu Mort d’une héroïne rouge, roman écrit bien avant De Soie et de Sang car c’est le premier de l’auteur. Publié en 2000, il a été très bien accueilli par la critique américaine – l’auteur, ayant fui aux Etats-Unis après 1989, écrit en anglais.

C’est donc la première enquête de l’inspecteur Chen, héros qui deviendra fétiche à Qiu Xiaolong. L’histoire porte sur l’enquête du corps d’une femme retrouvé dans un canal de Shanghai. C’est l’inspecteur Chen et son adjoint Yu qui sont chargés de l’enquête. Très vite, ils découvrent la victime: Guan était une travailleuse modèle de la nation, une Héroïne rouge, et l’enquête prend rapidement une envergure politique…

L’histoire est à mon avis un peu moins haletante que celle de De soie et de Sang, mais tout l’intérêt de ce roman est qu’il est le premier d’une série. Il campe à merveille les personnages: on découvre l’origine et le milieu de l’inspecteur Chen, de son adjoint Yu et sa femme Peiqin, de l’ami Lu Chinois d’outre mer… avec une galerie de descriptions fascinantes. Le poids de la politique de l’époque et tous les changements qui ont lieu à Shanghai sont aussi très finement dépeints. En plus d’une histoire à laquelle on se laisse tout de même bien prendre, c’est à mes yeux un portrait juste de la vie de Shanghai au début des années 1990. Années si importantes dans la construction de la mégalopole internationale qu’est aujourd’hui devenue Shanghai.

Ce qu’en dit Elle sur la quatrième de couverture:

Des livres comme celui-ci, fins, érudits, on n’en a pas lu cinquante sur le Chine d’aujourd’hui. En y ajoutant l’excellent suspense, on obtient de quoi passer deux ou trois soirées passionnantes.

Je n’ai qu’un regret : j’aurai préféré lire les histoires de l’inspecteur Chen dans l’ordre… Si vous ne connaissez pas encore Qiu Xiaolong, je vous conseille donc de commencer par ce livre-ci!

Acheter ce livre sur Amazon: Mort d’une héroïne rouge

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Marché aux antiquités

Au marché aux Antiquités, Dongtai Lu à Shanghai, on croise: des attrape-poussières plus répliques qu’antiques…

Des vendeurs itinérants…

Et encore de nombreuses répliques d’antiques…

Qui ravissent touristes chinois ou étrangers, sous l’œil moqueur ou incrédule des habitants du quartier !

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Rencontre avec Catherine, fin

Vous pouvez retrouver le début de cette rencontre ci-dessous ou en cliquant ici.

A ton retour en France, après ces 11 mois passés en Chine comme prévu, as-tu eu envie d’y revenir ?

Pas tout de suite. J’ai repris mon travail de reporter à la radio. Je n’appartenais pas au « service étranger », donc je ne me suis plus occupée de l’actualité chinoise. J’ai pensé que la Chine s’était refermée sur elle-même, pour quelques années. J’ai pris mes distances.

Tu y es revenue quelques années plus tard ?

Oui, en 1994. J’ai accompagné pendant une semaine, le ministre français de l’industrie. A l’époque, c’était Gérard Longuet. Ce qui m’a le plus marquée, c’est l’effervescence  économique. A Shanghai, j’ai rencontré des officiels de la municipalité. Ils nous ont montré leur projet de développement urbain à Pudong (l’actuel cœur financier de Shanghai) ! Nous y sommes allés: ce n’était alors que des routes mal carrossées et des maisons basses sans confort. La campagne, quoi…

Je suis revenue à Pékin  en 1999, pour le 50ème anniversaire de la République Populaire de Chine. J’ai revu les gens que j’avais connus 10 ans plus tôt et j’ai constaté que leur niveau de vie s’était amélioré. J’ai été frappée par l’ouverture du pays à la culture occidentale. Des restaurants  étrangers – je me souviens avoir mangé des huîtres importées de France par avion ! – de nouvelles boîtes de nuit, des hypermarchés, le premier magasin IKEA… Je ne reconnaissais plus Pékin : les immeubles d’habitation avaient poussé comme des champignons, on en était au 5ème périphérique autour de la ville… De plus en plus de voitures et d’embouteillages alors que 10 ans plus tôt, tout le monde se déplaçait à bicyclette!

Et en 2010, les changements doivent te sembler encore plus spectaculaires ?

C’est une autre Chine. Une Chine gagnée par la frénésie de la consommation. J’en étais informée avant de venir mais j’ai eu quand même un choc. Les centres commerciaux de Shanghai sont stupéfiants. J’ai découvert de jeunes Chinois plus individualistes. Ils soignent leur look, les filles s’habillent très courts, portent des talons hauts. Bien sûr, Shanghai est une ville où vivent beaucoup d’étrangers et les cultures se mélangent facilement donc c’est moins étonnant. L’exposition universelle semble donner des ailes aux Shanghaiens, un sentiment de confiance en soi et dans l’avenir  du pays.

Et au niveau politique, il y a une évolution ?

Non, pas vraiment. Les jeunes surtout  me disent: « La email hidden; JavaScript is required, ce n’est pas mon truc ». Il n’y a aucune aspiration à participer à la vie publique, à vouloir changer les choses. L’organisation du email hidden; JavaScript is required, très pyramidale, est très abstraite. Les citoyens s’occupent exclusivement de leurs affaires personnelles, ils ne s’engagent dans aucune cause, ils ne sont pas militants. Seule exception, peut-être, une élite qui s’intéresse à l’environnement. La majorité de la société estime sans doute que puisque le pouvoir actuel réussit à maintenir la croissance, on peut le laisser tranquille…

Il existe des problèmes sociaux dans le pays, penses-tu que ça va exploser ?

Les écarts de revenus entre les plus pauvres et les plus riches s’accentuent. C’est de là sans doute que viendra email hidden; JavaScript is required. Quel en sera le déclencheur ? Je suis incapable de le dire. Les événements de email hidden; JavaScript is required et mon erreur d’appréciation à l’époque m’ont rendue plus prudente dans mes pronostics.

Tu me disais, il y quelques jours, que tu trouves des similitudes entre la Chine de 2010  et celle que tu avais découverte, il y a 20 ans…

Comment dire… Je trouve que certaines traditions chinoises se perpétuent. Par exemple,  la vie de quartier. Les gens jouent entre voisins au mah-jong le soir, entourés de badauds. C’est convivial encore dans les quartiers populaires ! J’ai l’impression  aussi que  la cellule familiale reste toujours une valeur sûre : le sentiment filial, le respect pour les anciens. Même si je constate l’esprit rebelle de certains jeunes qui s’affranchissent de leurs parents. Je retrouve dans la société la même admiration qu’avant, pour ceux qui réussissent : les petits malins, ceux qui arrivent à entrer par la fenêtre quand on leur ferme la porte. Pour les businessmen qui affichent leur réussite sociale. Autre constante: un certain fatalisme face à la vie. Le genre de phrases « C’est comme ça, on ne peut pas changer les choses ». Beaucoup d’acceptation et peu d’esprit de révolte.

Et le rapport à l’argent ?

Il y a une continuité dans le désir d’ascension sociale, gagner plus pour pouvoir voyager, s’offrir des objets de luxe… C’était déjà le cas avant l’ouverture.

Finalement, je découvre une autre Chine, mais pas un autre peuple.

Catherine est restée quelques temps à Shanghai pour l’Expo, vous pouvez retrouver ses articles sur www.exposhangai2010.info.

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Portrait de Chine (3): rencontre avec Catherine

Pour ce troisième portrait de Chine, ce n’est pas un Chinois qui a bien voulu répondre à mes questions, mais Catherine, journaliste française, qui côtoie la Chine depuis plus de 20 ans. Son histoire avec la Chine et son regard sur les Chinois m’ont tout de suite plu, et je voulais partager cette rencontre ici:

Qui es-tu ?

Je suis une aventurière, au sens noble du terme. Le goût de l’inconnu, se laisser surprendre. Mes modèles : les grands explorateurs, les découvreurs du 19ème siècle, Albert Londres (l’aventurier- journaliste).

Peux-tu me raconter ta première rencontre avec la Chine ?

Le déclic, c’est la lecture d’un livre d’Alexandra David-Neel sur sa traversée de la Chine, en 1937, de Pékin à Lhassa. J’ai commencé par prendre des cours particuliers de chinois. C’était en 1986, j’avais du temps libre et  le goût des langues. J’ai appris le chinois à l’oreille, je n’ai jamais réussi à l’écrire ni à le lire.

En email hidden; JavaScript is required, j’ai pris une année sabbatique. Le choix de la Chine s’est imposé à moi. Après m’être initiée  à cette  langue, il me paraissait logique de vouloir connaitre la civilisation chinoise. J’ai préparé mon voyage pendant 3 mois. A l’époque, je travaillais pour la radio, je pensais que je pourrais faire des reportages sur la Chine, de manière approfondie, des sujets magazine.

Je suis arrivée en janvier email hidden; JavaScript is required à Pékin. J’ai été tout de suite accueillie par la famille de mon professeur de chinois en France, la famille Wu. Elle m’a hébergée dans l’appartement du fils. C’était une « hutong », une cour à l’ancienne, où habitaient plusieurs familles dans de toutes petites pièces. Je partageais un robinet d’eau dans la cour,  il n’y avait ni toilettes, ni salle de bain. Je chauffais la pièce principale avec un poêle à charbon. C’était l’hiver, il faisait très froid, je n’ai pas tenu longtemps ! Par la suite, j’ai déménagé une douzaine de fois. La famille Wu m’a toujours assistée, conseillée, c’était mon ancrage à Pékin.

Comment as-tu vécu les fameux événements de email hidden; JavaScript is required ?

Les premières manifestations d’étudiants ont commencé mi avril, email hidden; JavaScript is required. La place est vite devenue un lieu de débat, de email hidden; JavaScript is required En mai, les jeunes ont décidé de faire une grève de la faim. Ils étaient exaltés, passionnés, ils semblaient n’avoir peur de rien. Les étudiants  d’autres villes chinoises sont arrivés par centaines à Pékin: ils prenaient le train sans payer ! La place a pris les allures de campement permanent, avec ses bâches en plastique, sa distribution d’eau, ses jeunes qui passaient la nuit à la belle étoile…

As-tu senti que la répression allait arriver ?

A force d’aller tous les jours sur la place, je me suis laissé emporter par l’enthousiasme général. Les jeunes, malgré leurs revendications excessives et naïves, étaient considérés par une partie de la population, comme des héros. Le discours politique était  peu structuré chez l’étudiant de base, ils faisaient confiance à leurs leaders. Les slogans concernaient  la lutte email hidden; JavaScript is required, le désir de davantage de démocratie. La email hidden; JavaScript is required a été instituée le 20 mai, les militaires ont tenté d’entrer dans la ville mais ils ont été repoussés de manière pacifiste par la population. Le 30 mai, les étudiants des Beaux Arts érigent sur la place, une Déesse de la Démocratie qui rappelle la statue de la liberté à New-York.

Et comment le reste de la population a ressenti ce printemps?

Je me souviens très bien d’une email hidden; JavaScript is required au mois de mai à Pékin. Un million de personnes ont défilé dans les rues. Etudiants, ouvriers, employés. Les habitants, au passage des manifestants, applaudissaient depuis les fenêtres des immeubles ! Une partie de la  population de Pékin a soutenu le mouvement de manière active en montant par exemple des barricades à partir du 1er juin pour empêcher l’arrivée des email hidden; JavaScript is required jusqu’à la place !

Comment as-tu vécu cette fameuse nuit du email hidden; JavaScript is required ?

En début de soirée, j’ai assisté à l’arrivée d’un email hidden; JavaScript is required, finalement immobilisé par une foule très dense. Je suis revenue à mon hôtel informer ma rédaction et envoyer mon témoignage en France. J’ai mis  plusieurs heures avant d’obtenir la communication téléphonique. Lorsque j’ai voulu revenir sur la place, vers 4 heures du matin, tous les accès étaient déjà contrôlés par les email hidden; JavaScript is required. Je n’étais pas présente au moment où l’armée a délogé les étudiants mais j’ai entendu les coups de feu et vu les premiers blessés sortir de la place sur des brancards.

Tu ne pensais pas que le mouvement des étudiants allait se terminer ainsi ?

La email hidden; JavaScript is required avait été instaurée le 20 mai, j’avais bien senti la menace se rapprocher mais je partageais le quotidien des étudiants, j’étais portée par leur élan. Je n’avais aucune information sur les discussions au sommet du pouvoir. Une seule personne a tenté de calmer mon enthousiasme avant le email hidden; JavaScript is required. Le patriarche de la famille Wu. Avec l’expérience de ses 70 ans, ce vieux monsieur, membre du parti communiste, observait  les événements avec scepticisme. Il ne croyait pas que des étudiants puissent faire tomber le régime. Il connaissait la Chine mieux que moi !

Et après ? quelle a été l’ambiance à Pékin ?

C’est comme si  la cocotte-minute s’était refermée d’un coup. Black-out total sur le sujet … Plus personne ne voulait  parler aux étrangers. Mes amis m’ont tous demandé : pourquoi tu restes à Pékin? Comme journaliste, j’ai eu quelques difficultés à travailler. Je me rappelle avoir interrogé en juillet un étudiant de Shanghai sur sa participation au mouvement de email hidden; JavaScript is required. Il a accepté de me répondre , mais  en pédalant à vélo pendant 30 minutes  dans la ville pour que le vent couvre notre conversation… Le email hidden; JavaScript is required a tout repris en main: email hidden; JavaScript is required des meneurs, publication de listes de personnes recherchées, séances d’email hidden; JavaScript is required pour les étudiants qui s’étaient laissés entrainer email hidden; JavaScript is required, envoi des étudiants de quatrième année à la campagne… Le mouvement  a été qualifié de «email hidden; JavaScript is required». La propagande a duré des mois. Malgré tout,  je n’ai pas voulu quitter la Chine. Je suis restée jusqu’en novembre. Puisque plus rien ne me retenait à Pékin, j’en ai profité pour explorer quelques provinces chinoises où je me suis aperçue que la connaissance des événements de la email hidden; JavaScript is required était très partielle.

La suite très bientôt !

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La fête des Bateaux-Dragon

La fête des Bateaux-Dragon ou duān wǔ jíe (端午節) est une fête chinoise, elle a lieu le 5 du 5ème mois lunaire – cette année, aujourd’hui, le 16 juin. L’occasion de vous parler de cette fête traditionnelle de Chine autour de laquelle existe beaucoup de légendes – et qui permet d’avoir un jour férié de plus depuis 2008, chose moins fréquente ici qu’en France !

L’origine de cette fête a plusieurs versions, parmi lesquelles, honorer la mémoire de Qu Yuan est la plus connue, c’est par exemple l’explication que m’a donnée l’une des mes collègues. Qu Yuan était ministre du royaume Chu,  à l’époque des Royaumes Combattants (475-211 av. J.-C.), il était aussi un poète patriote. Face à la pression du royaume de Qin, il proposa de faire prospérer le pays et de renforcer les forces militaires afin de résister à la menace de ce royaume. Mais sa proposition fut refusée, Qu Yuan fut destitué de ses fonctions et expulsé. En exil, il composa plusieurs poèmes sur le sort de la nation et du peuple. Lorsque l’armée du royaume de Qin s’empara de la capitale de Chu, Qu Yan écrivit son dernier poème et se suicida le 5 du 5ème mois lunaire en se jetant dans le fleuve Miluo.

Selon la légende, après la mort de Qu Yuan, les gens du peuple de Chu affluèrent au bord du fleuve pour lui rendre un dernier hommage et les pêcheurs conduisant leurs bateaux firent des va-et-vient dans le fleuve pour chercher sa dépouille, mais sans résultat. Pour éviter qu’il fut mangé par les poissons, on jeta alors des boulettes de riz gluant dans le fleuve. Un médecin y versa même du vin de riz pour soûler les animaux aquatiques. C’est pourquoi, la course de bateaux-dragon (une sorte de pirogue en fait) et les boulettes de riz gluant – zongzi (粽子) sont devenus les emblèmes cette fête, et les zongzi sont aujourd’hui encore beaucoup consommés en ce jour.

Une autre explication serait que la course des bateaux dragons fut une activité à la fois religieuse et divertissante née à la même période que la légende ci-dessus.

Le moment l’année où est célébrée la fête des Bateaux-Dragon marque aussi l’entrée dans les chaleurs de l’été et la saison des épidémies, et selon d’autres sources, à l’origine les courses de Bateaux-Dragon visaient à chasser les mauvais esprits et les épidémies, ainsi qu’à trouver la paix intérieure.

(sources: wikipedia, nciku & xinhua)

Quelle que soit votre version préférée, je vous souhaite à tous une joyeuse fête des Bateaux-Dragon!

端午節快乐!

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