La Chine, l’écologie et la conférence de Copenhague
Déc 07, 2009 La Chine au quotidien 4

Difficile de faire l’impasse sur le sujet: quels seront le rôle et le poids de la Chine, premier pollueur au monde, lors de la conférence sur le changement climatique, conférence la plus important du siècle qui s’ouvre quand j’écris ces lignes?…

ours à Copenhague

Les ours veulent sauver leur peau, vu chez Courrier International

Loin de moi l’idée de vous livrer une analyse superficielle, mes connaissances sur l’écologie en Chine n’étant qu’empiriques, je vous conseille la lecture d’une très bonne interview de Valérie Niquet : Climat : Pékin joue sur les mots et les apparences chez Les Echos. Valérie Niquet est directeur du centre Asie de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI). Avant que je mette ce billet en ligne, l’article est devenu payant.

Voici les extraits qui me paraissent les plus pertinents et qui recontextualisent la position de la Chine pour la conférence:

Pour la Chine, l’environnement est un enjeu parmi d’autres dans les rapports de force qui s’établissent avec les partenaires extérieurs.

La Chine montre qu’elle accepte de reconnaître l’importance de l’enjeu climatique. Cette prise de conscience est importante mais elle correspond aussi à une volonté de Pékin de se positionner sur la scène internationale et en particulier par rapport aux Etats-Unis.

A la question qu’attendent les Chinois de Copenhague, Valérie Niquet répond:

Un engagement financier massif de la part de l’Occident qui lui permettrait de faciliter la transition de son économie vers une économie plus verte avec une montée en gamme technologique. Ce ne sera sans doute pas accepté – en tous cas pas par les Etats-Unis.

Je vous conseille aussi la lecture de l’excellente note de Valérie Niquet, encore: La Chine à la veille de Copenhague, publié en septembre 2009. Prédominance du charbon, concept de sécurité énergétique, problèmes de corruption, efforts tout de même mis en œuvre…, cette analyse plus que pertinente permettra sans doute de comprendre un peu mieux ce que la Chine dira ces jours prochains lors de la conférence de Copenhague !

la Chine à la veille de Copenhague, IFRI

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4 comments on “La Chine, l’écologie et la conférence de Copenhague

  1. L’expression « premier pollueur au monde » appliquée à la Chine n’a pas beaucoup de sens. Comment comparer un pays de 1 milliard d’habitants avec un pays de 60 millions d’habitants ? Si vous voulez comparer la production de CO2 de la France avec un région française, vous allez comparer le taux de production de CO2 par habitant. Et si on regard ce taux, un citoyen chinois émet 5,5t en moyenne/an. Par comparaison, un Australien émet 26,9 t/an, un Américain 23,5t/an et un Européen 10t environ – 11,9t pour un Allemand et 10,6 pour un Britannique, qui s’éclairent encore grâce au charbon et 9t pour un Français. A cela, il faut rajouter la responsabilité historique des pays riches pour avoir commencé de réchauffer l’atmosphère depuis la révolution industrielle.

    Donc, employer l’expression « la Chine, premier pollueur au monde » ressemble à la logique : « c’est pas moi c’est les autres », la paille dans l’oeil du voisin…

    PS : Pourquoi ne lisez vous pas des livres chinois ? Pourquoi n’intéressez-vous pas au point de vue des Chinois. Valérie Niquet ou Domenach sont sympas, mais la vision qu’ils ont de la Chine est quand même idéologique. Demandez à un Chinois ce qu’ils pensent de Domenach et vous serez surpris.

  2. Vous avez tout à fait raison Nicolas, l’expression « premier pollueur au monde » est restreinte, mais la réalité est bien là, en 2009, c’est le peuple chinois qui pollue le plus, et donc le gouvernement chinois qui peut influencer cette réalité. Sur l’impact historique et la pollution par habitant le numéro du Courrier International dédié au climat (daté de 3 ou 4 semaines) présentent de très intéressants chiffres et tableaux qui sont tout à fait éclairants.
    Si vous avez des livres chinois à me conseiller (traduit, mon niveau est encore trop bas pour ce type de lecture), je suis preneuse!

  3. lili, vous trouverez sur mon blog quelques dizaines de fiches de lecture comme celle ci , dont bon nombre sont des traductions du chinois.

    la dernière phrase de votre encadré me semble étonnante.
    Le tiers mondisme n’existe plus (le tiers monde n’existe plus), et le nationalisme n’est pas forcément mauvais ! Tous les pays sont nationalistes ; la france et les etats unis en premier lieu !
    Et surtout, pourquoi devrions nous nous effrayer à l’idée d’un débat de valeurs ? Je vis ce débat en vivant en chine, et je le trouve passionnant (même si ce n’est pas facile de remettre en cause des choses qu’on croyait humaines et universelles alors qu’elles sont largement culturelles)

  4. @ Florent: je suis d’accord avec vous sur le nationalisme, tout est question de proportions et d’équilibre, et encore plus d’accord avec vous sur le débat de valeur. Vivre à l’étranger, et sans doute plus encore en Chine, permet un questionnement et une remise en cause à bien des niveaux…

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