Lecture: Fleur de neige

Fleur de Neige de Lisa See est la fresque de la vie de deux femmes chinoises au cours du 19ème siècle : une magnifique histoire d’amitié, mais aussi un témoignage sur la triste place des femmes chinoises dans la Chine impériale.

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Fleur de Lys, la narratrice, d’origine paysanne, et Fleur de Neige, d’origine aristocratique, sont nées la même année, le même jour, à la même heure. Elles sont « laotong », âmes sœurs pour l’éternité. On suit leur destin croisé pendant  400 pages : l’ascension sociale de la première et la déchéance de l’autre. En dépit des difficultés de la vie, leur amitié perdurera …

Ce livre est une ode à ces deux femmes chinoises : on découvre la force et la beauté de leur caractère malgré  leur position sociale inférieure, en tant que femmes, elles se considèrent elles mêmes comme des « branches inutiles », dont l’ultime but dans la vie est d’avoir des fils.

Lisa See est d’origine chinoise, elle est née à Paris et vit aux Etats-Unis. Elle s’est rendue dans la province du Hunan, où le récit se situe, et a mené une enquête auprès des vieilles femmes de la région. Ce livre a une très grande valeur documentaire sur la place des femmes dans la Chine impériale.

On y découvre le « nu shu », ou écriture secrète des femmes, qui lie les deux héroïnes pendant tout le récit. Il s’agit d’une langue écrite et chantée uniquement utilisée par les femmes Yao. En effet, dans la Chine féodale, les femmes n’avaient pas accès à l’éducation et étaient condamnées à l’isolement social. Le nu shu se serait transmis de mère en fille dans des régions rurales coupées du monde. Croyant les femmes inférieures, les hommes ne se sont pas intéressés à ces codes secrets qui sont ainsi restés inconnus pendant des siècles, jusque dans les années 1960.

La tradition des pieds bandés est aussi au centre de ce livre. Véritable torture qui a perduré jusqu’aux années 1960, cette tradition a mutilé des milliers de femmes : on leur bandait les pieds quand elles avaient moins de 10 ans pour obtenir des « lys dorés » qui ne devaient pas dépasser la dizaine de centimètres. Cette pratique les condamnait à rester cloîtrer chez elles toute leur vie en plus des souffrances insoutenables qu’elles subissaient pendant 2 à 3 ans (le temps que tous leurs os se brisent). La lecture du chapitre qui traite du bandage des pieds de l’héroïne m’a touchée au plus haut point : un témoignage rare reflétant une douleur subie par les femmes chinoises pendant plusieurs siècles.

Fleur de neige est un fascinant voyage dans la Chine du 19ème siècle, un livre instructif et touchant à la fois, à découvrir !

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400 millions en moins

Vous avez sans doute lu ici ou là que la politique de l’enfant unique était en train de s’assouplir à Shanghai, car la ville est vieillissante.

Mais avez-vous noté ce chiffre hallucinant: la politique de l’enfant unique en Chine a permis d’éviter 400 millions de naissance ! Même si je le compare avec les 1,3 milliards de Chinois, je n’arrive vraiment pas à mesurer ce qui, une fois de plus en Chine, est démesuré…

Vous en saurez plus sur les mesures en cours à Shanghai ici.

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Le plaisir d’écrire en voyage

Comme je le dis souvent, je me sens toujours en voyage, même si je vis en Chine; « voyageuse sédentaire » est l’expression qui définit le mieux ma situation du moment… Je souhaite vous dire aujourd’hui pourquoi je tiens ce blog et pourquoi je ressens l’envie et même le besoin d’écrire quand je suis en voyage.

Ecrire est surtout un moyen de prendre du recul vis à vis des événements que je vis. J’ai commencé à écrire lors de mon premier voyage à l’étranger, j’écrivais alors un simple journal de bord, par pur plaisir de faire coller des mots à une réalité fraîchement découverte.

Lors de mon premier voyage en Chine, j’ai senti le besoin de partager mes écrits et j’ai alors écrit de longs mails à une mailing-list de proches. C’était bien sûr l’occasion de garder le contact, mais aussi de partager ce que je vivais sans eux et que je ne pourrais jamais leur raconter en détails à mon retour. Ces mails ont été la matière de mes premiers billets, et c’est de là qu’est née l’envie de tenir un blog, pour simplement élargir les personnes avec lesquelles je partage mes récits et impressions.

L’écriture pour le plaisir et pour le lien donc, mais aussi et surtout pour réaliser moi-même ce que je vis. Je n’ai jamais aimé l’attitude blasée, et écrire me permet de garder un regard attentif et curieux sur ce que je vis. Un regard avec un peu plus de distance aussi. Je réalise ainsi la chance que j’ai de pouvoir voyager, de vivre à l’étranger. J’essaye pour autant de ne pas m’enorgueillir ni de ce que je vis, ni dans ce que j’écris. Je souhaite juste laisser une trace. Une trace dans ma mémoire qui a tendance à trop me faire défaut naturellement; et aussi une petite trace dans l’esprit de mes lecteurs, brin de reconnaissance espéré, ce qui reste un sacré challenge…

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Nankin: la randonnée inattendue…

… ou comment, partie pour une petite escapade urbaine à Nankin, je me suis retrouvée perdue en pleine forêt !

Nankin n’est qu’à une heure de train de Changzhou et je me suis décidée pour une petite escapade en ses murs la semaine dernière. Dans le train, je potasse rapidement le guide Shanghai du National Geographic qui consacre quelques pages à Nankin. Je me décide pour une visite de Zijin Shan (la montagne de Pourpre et d’Or), où se situent notamment le mausolée de Su Yat-sen et les tombes Ming. Nankin a déjà été capitale de la Chine, et son riche patrimoine architectural a été assez bien sauvegardé.

Me voilà donc partie pour Zijin Shan, situé pas très loin de la gare. Sachant que le parc fait 20 km2, je me décide à atteindre le mausolée en funiculaire. C’est déjà un premier choc: je m’attendais à un parc ultra-aménagé et bondé – comme c’est souvent le cas en Chine – et je me retrouve en fait perdue dans la nature, les pieds juste rasant la cime des arbres. Moi qui me languit de calme verdure depuis mon arrivée en Chine, je suis ravie.

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Arrivée au somment, toujours du calme. Je décide donc de profiter de la nature plutôt que de visiter les sites historiques. Sauf que je ne trouve ni carte ni panneau en chemin, que la carte de mon guide n’est pas précise et que je ne comprends rien à l’accent des Chinois de Nankin… Je passe donc 3 heures à descendre de la colline, en essayant de trouver mon chemin rythmée par le chant des cigales et le bourdonnement des libellules.

Au bout de deux heures de balade, je tombe sur ce panneau providentiel: on dirait qu’il a été planté là pour moi !

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(Visitors going down the mountain from here)

J’aurai finalement passé une demi-journée perdue au milieu d’une forêt, ne croisant que quelques rares touristes-randonneurs, un comble quand on est au coeur d’une ville de 6 millions d’habitants !

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Le reste de mon escapade s’est déroulé de manière plus classique à la recherche des traces du Nankin historique : muraille Ming, tour du tambour et temple de Confucius…

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Petit plaisir !

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Petit plaisir gustatif… Mangues, litchis, mais aussi pastèques ou bananes bien mûres, ce sont les fruits que je m’offre chaque jour pour quelques centimes d’euros. Un plaisir quotidien rafraîchissant que je me refuse rarement !

Dans les jours à venir, je vous propose une série de petits plaisirs chinois : des petits détails qui font que ma vie en Chine, même si c’est un voyage sédentaire, reste toujours un voyage, avec ces petits détails qui font toute la différence !

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Shanghai vu d’en haut

Lors de ma dernière balade dans le quartier Pudong de Shanghai, je suis montée en haut de la tour Jinmao.

Culminant à 421 mètres, c’était jusqu’à il y a peu le gratte-ciel le plus haut du pays – il a été récemment devancé de 71 mètres par le World Financial Center. Il faut moins d’une minute pour monter au 88ème étage de la tour Jinmao pour atteindre la plate-forme d’observation. La vue sur Shanghai justifie le prix relativement élevé de l’entrée (88 yuans).

Jugez plutôt:

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La tour Jinamo abrite aussi l’hôtel Grand Hyatt. Il a la particularité d’avoir un atrium central qui s’élève sur 33 étages au-dessus de l’entrée: attention au vertige !

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Eclipse éclipsée par les nuages

Quelques images de ce que j’ai pu voir ce matin lors de l’éclipse solaire… Malheureusement, le beau temps n’était pas au rendez-vous, nous n’aurons pas pu voir le disque de la lune dessiné sur le soleil…

A 8h50, le ciel est gris, impossible de savoir si c’est dû à l’éclipse grandissante ou aux nuages:

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A 9h35, la luminosité baisse de manière plus nette:

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Mais quand l’éclipse a été vraiment totale, peu après 9h35 (du matin, donc), c’était tout de même impressionnant, la région a été plongée dans le noir pendant plus de 5 minutes:

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Vous verrez ici ce que j’aurais pu voir. Dommage que le soleil n’ait pas brillé pour nous aujourd’hui, il faudra attendre l’année 2132 (!) pour qu’une éclipse de cette ampleur soit de nouveau visible depuis la Terre…

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Shanghai, petite vue d’une grande ville

Dans la série musée à Shanghai, j’ai également visité le musée de l’urbanisme.

Ce musée ne m’a pas autant plus que le musée de Shanghai dont je vous parlai alors, notamment car l’exposition temporaire présentant l’exposition universelle prend trop de place à mon goût.

J’ai tout de même apprécié les photos « avant-après » présentant les métamorphoses de Shanghai à quelques dizaines d’années d’écart; et surtout, surtout, la maquette représentant la ville de Shanghai est étourdissante.

Cette maquette ressemble à une forêt d’immeubles, de gratte-ciels et nous aide à mesurer la démesure de la ville !

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Je vous proposerai dans un prochain article des vues réelles de cette démesure toute shanghaïenne…

Connaissez-vous ce musée, vous plait-il?

En pratique: Musée d’urbanisme (Shanghai Urban planning exhibition center)
100, Renmin Dadao Place du peuple – Tél : 6372-2077

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