Nouakchott – 8 ans avant… #2
Fév 10, 2012 AfriqueMauritanie 27

Pour lire le début et le contexte dans lequel cet article a été écrit, lisez ici !

Deux jours après notre arrivée a eu lieu une tentative de coup d’état. Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, le président en place depuis vingt ans a failli se faire mettre dehors par le chef de son état major (on est alors en 2004 et c’est en 2005 qu’il se fera vraiment éjecter). Les policiers étaient donc remontés et nerveux, car en cas de coup d’état échoué, tout le monde est sur ses gardes, les coupables étant traqués. Ces policiers (tous des Maures blancs) font preuve de racisme évident envers les Noirs, et c’est d’eux dont j’ai eu le plus peur pendant mon voyage.
Car être une Blanche avec un Noir est vu comme un dégradation pour « notre race » et donc, c’est la mauvaise combinaison, surtout que les Européens sont vus comme des porte-monnaies ambulants – c’est sans doute pourquoi on a du donner 20€ à peine arrivés à l’aéroport de Nouakchott pour qu’on nous rende nos passeports… bienvenue en Mauritanie !
L’ambiance dans la rue n’était donc pas très détendue. Les frontières de la ville étaient bloquées par des barrages de ces mêmes policiers, on n’a donc pas pu sortir de la ville de peur de se faire raquetter ou piquer nos passeports.

Mes rêves de désert se sont donc effondrés deux jours après notre arrivée, au vu de notre impossibilité de se déplacer… J’ai eu droit à quelques instants de beauté quand un ami de la famille travaillant à l’ambassade de France est venu nous chercher avec sa voiture – avec sa plaque de l’ambassade on a pu sortir sans problème de la ville.
Première dune aperçue au loin, derrière les dernières maisons de la ville. Des frissons. Eblouie. Et puis on est descendu. Beau, pur, doux, le vent avait fait des marques dans le sable. Le soleil de 18h faisait de beaux dessins dans le paysage. Ce fut malheureusement très court. Mais déjà très très très fort.

J’ai surtout eu l’occasion d’observer la capitale : les rues, les gens de la famille, les amis…
J’ai eu l’occasion de rencontrer une voyante, j’ai eu envie de faire une photo, mais je me suis retenue… Grand boubou avec coiffe assortie, grosses lunettes aux verres fumés des années 60, téléphone portable à la main. Si on rajoute toutes les bières enfilées et cachées sous le boubou (c’est ici interdit de boire de l’alcool)… Une personne hors du commun. Difficile à concevoir par les Toubabs.

J’ai pas mal bougé dans la ville en taxi, la chaleur ambiante (40°C en moyenne) et la saleté ne m’encourageant pas à marcher…
Ca ne coûte pas cher : 200 Ouguiyas la course, soit 60 centimes d’euros. Il y en a tellement. En tant que Blanche, ils me klaxonnent dès que je suis dans la rue pour savoir si j’ai besoin d’eux. Tout conducteur est potentiellement taxi. Les voitures sont parfois dans un état de décrépitude avancée… Certaines n’ont pas de phares, sont très retapées. On se demande si d’autres arriveront encore à redémarrer.
Mais une course en taxi apprend toujours quelque chose. La conversation s’instaure rapidement. Souvent les conducteurs sont noirs. Les critiques sur les Maures fusent.
Et en taxi, je découvre la ville. Les banas-banas : ces petites gens qui commercent dans la rue (petite alimentation, cartes téléphoniques – à tous les carrefours, elles sont vendues au bout de branche tenue à longueur de journée par des Maures – ou viande à l’étalage avec son lot de mouches). Les gens dans les voitures : les taxis où s’entassent parfois 6, 7 ou 8 personnes, les Maures qui font leur business dans les grosses voitures… Les Mauresques qui roulent à 2 à l’heure. « Un million de conducteurs ne connaissent pas le code de la route. » Voilà ce que nous disait un vieux taximan sur Nouakchott. Sachant qu’il y a 2,8 millions d’habitants ici, que tous ne conduisent pas, il n’en reste pas beaucoup qui connaissent les règles de conduite.
La rue : du sable, des hommes qui dorment au bord des routes, des ferrailleurs qui y travaillent, des ânes qui embouteillent (qui sont à l’origine des nombreux embouteillages de la ville), des policiers tous les 200 ou 300 mètres. Et la saleté, la poubelle, c’est aussi la rue ; les égouts, c’est encore la rue. Et les WC, c’est parfois la rue aussi…

Je ne pourrai pas parler de mon séjour sans évoquer les Français de Nouakchott. Ceux qui vivent ici bossent en général pour l’ambassade ou sont dans la religion. L’esprit général semble bel et bien néo-colon. Ils sont à des kilomètres des préoccupations de base de la population. Pas un ne doit savoir comment se passe la vie quotidienne des gens d’ici. Ils ont de l’argent (salaire français et primes d’expatriation) et donc la vie facile et le comportement qui va avec… Histoires de coucheries, on n’imagine pas. Ils donnent en plus une image très pédante des français : ceux qui se croient supérieurs. Des missionnaires néo-colons quoi ! En plus ils sont considérés comme des porte-monnaies ambulants. D’ailleurs, ils se rendent en général ici uniquement pour l’argent. Quelle non-expérience d’échange…

Le dernier jour en Mauritanie fut celui du voyage retour vers la France. Une fois à l’aéroport, toute la rage que j’avais s’est réveillée en voyant comment se passent les départs. S’enregistrent d’abord ceux qui connaissent quelqu’un, qui paient des policiers ou qui ont quelqu’un qui fait les démarches pour eux. Cette ambiance a révélé en moi de mauvais sentiments à l’égard de la plupart des Maures de Nouakchott : beaucoup sont racistes et affichent un air satisfait, supérieur et pédant. Particulièrement ces petits policiers qui ne se sentent plus car ils possèdent un peu de pouvoir. Même jusqu’aux employés de l’aéroport. Ils sont sales, presque en guenilles et ont cet air malsain de ceux qui réussissent sur le dos des autres…
En montant dans l’avion, je cause avec un Maure doctorant en France. Je lui demande son avis sur l’avenir du pays. Il est optimiste. Il y a des gens qui aiment leur patrie. Ce ne sera pas par les urnes selon lui. Et ce changement se fera contre tous ceux qui volent l’argent public. Il parle aussi d’investisseurs privés qui peuvent aider. Mais il n’est pas aveugle face au système de piston (qui est roi ici). Il parle d’une qualité des Maures : la solidarité familiale. Il y en a qui s’enrichissent sur le dos du pays pour nourrir plusieurs familles.
Mais c’est cette même solidarité qui mène directement au système du « piston roi » et qui empêche donc d’avoir une élite réelle aux postes importants pour faire avancer le pays. Et puis, quand il parle de patrie, j’ai du mal à voir ce qu’il veut dire : ça ressemble plutôt à des gens réunis ici par hasard et qui s’en sortent en luttant les uns contre les autres, car tous leur business fonctionnent par la magouille… et donc l’entube des gens. Quelle patrie pour tant d’ethnies différentes ? et tous ces gens ne parlant ni le français, ni l’arabe.
Dans l’avion qui me ramène en France, j’essaie de mon convaincre que ça ne pourra que s’améliorer…

A la lecture de ces lignes, huit ans plus tard donc, je souris, face à mon étonnement sur l’attitude de certains Français expatriés par exemple. C’est généralisé dans de nombreux pays, et cette attitude est tellement « habituelle » que je pense ne l’avoir jamais évoquée à propos des expats’ de Chine par exemple…
L’ensemble de ce texte est plutôt noir, une fois n’est pas coutume. Je l’avais écrit à destination de ma famille et amis, et je suis retombée dessus ces jours-ci et j’ai donc pris le parti de le conserver tel quel.
Qu’en pensez-vous? si vous êtes passé par Nouakchott, quel est votre avis, notamment sur les problèmes de relations Maures – Noirs?…

Votre avis m’intéresse ! 

Mise à jour de février 2014 : j’ai eu des commentaires très pertinents (et parfois passionnés) suite à ces deux articles sur la Mauritanie (voir ci-dessous), et je réalise que mes propos ont pu blesser et paraître superficiels.
Alors, oui, comme Moa me l’a fait remarquer, je suis passée à côté d’un pays. Ma vision était biaisée par les conditions d’accueil expliquée ici. Je précise à nouveau qu’elles ont été rédigées « à chaud » et par une jeune femme de 21 ans, qu’elles sont totalement subjectives et ne reflètent en rien la réalité de la Mauritanie dans son ensemble.

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27 comments on “Nouakchott – 8 ans avant… #2

  1. C’est vrai qu’une femme blanche avec un noir c’est pas très bien mais pour ma part, quand j’étais au Togo avec mon meilleur ami qui est burkinabé, un blanc avec un noir donc, cela m’a permis d’avoir une expérience beaucoup plus authentique qu’en mode touriste.

    Pour revenir sur les expats, c’est malheureusement très courant. Dans le même genre, on avait mangé un jour à l’hotel Mercure de Lomé et en 1h j’ai vu plus de blancs qu’en 2 semaines à Lomé… Ils viennent à Lomé pour aller dans la piscine…

  2. A Djibouti il y a carrément un quartier réservé aux blancs expatriés. Ils vivent entre eux, parlent quasiment qu’entre eux sauf quand ils donnent des ordres à leurs bonnes. Ils se comportent comme des propriétaires et ne bougent qu’en troupeaux pour aller à la plage ou dans le désert. Je suis persuadée qu’ils ont l’impression de vivre pleinement leur expérience de « voyageur ». C’est juste triste.

  3. « et qui empêche donc d’avoir une élite réelle aux postes importants pour faire avancer le pays. »mmmh, cela reste son avis vu le pillage naturel que fait chaque élite, éduquée ou non, en Afrique (et ailleurs).

  4. Je trouve que ton récit manque de politesse et d’objectivité a l’égard des maures.Si tu veux nous donner une leçon sur le racisme,je dirais que tu es mieux placée pour le savoir surtout en France ou les arabes sont victimes de la stigmatisation et du racisme. Merci!

  5. @Sammi: ce récit est très loin d’être objectif et n’en a nullement l’ambition… Dans la 1ère partie (voir lien au début de l’article), j’écris  » je souhaite partager avec vous ma rencontre avec la Mauritanie. Ce n’était pas la première fois en Afrique, mais c’était une expérience forte. J’avais 21 ans, j’étais partie rendre visite aux parents de mon ami d’alors, qui était lui même Béninois. Ces entrevues, impressions sont celles de l’époque. Même si cette expérience a été difficile, je n’aurai sans doute pas le même regard aujourd’hui, mais j’ai pris le parti de rester fidèle à ces écrits d’il y a huit ans… »
    Aucune envie de donner quelque leçon que ce soit dans ces lignes, je partage simplement mon point de vue…

  6. Pourquoi tous ces clichés, ces jugements à l’emporte pièce. Vous vous permettez de mettre tous les expat dans le même sac mais sur quelle base, de quel droit? Contrairement à ce que vous dites heureusement que les seuls expats ne sont pas que les fonctionnaires de l’ambassade ou des religieux?! Il y a aussi des gens qui bossent avec des entreprises locales sur des projets de routes, d’alimentation en eau, des médecins ect… Pour ma part je travail en Afrique depuis plus de 10 ans (j’ai également grandi en côte d’ivoire jusqu’à l’âge de 10 ans) sur des projets d’hydrauliques rurales et suis à la fois en capitale et en brousse au contact avec les vrais gens, la vrai vie qu’évidemment vous touristes ne pouvaient pas voir, ni comprendre. Vous ne vivez pas l’Afrique vous la fantasmez. Comment pouvez vous espérer comprendre un pays, ses populations en y restant quelques jours, quelques semaines? La Mauritanie est un immense pays et on ne peut comprendre les valeurs Maure simplement en restant à Nouakchott, non pour cela il faut se frotter au sahel, vivre sous une Raima dans un campement nomade… J’ai travaillé à l’extrême est du pays sur le camp de réfugié de Bassikounou en 1996, pas loin du Mali à plus de 1000km de Nouakchott et je connais un peu ce pays. Vous ne faites que passer avec vos idées reçus, vos à priori. Vous êtes en quête d’exotisme de sensations fortes, mais tout cela reste extrêmement superficiel, vide en somme. Croyez moi pour connaitre un pays le mieux c’est d’y vivre, d’y travailler, c’est le meilleur moyen de rencontrer des gens, de se faire accepter et apprécier. Et surtout ne jugez pas aussi vite les gens. Bps d’expart ou blancs, dont je fais parti, aiment l’Afrique et les africains et ne méritent pas d’être insultés comme vous l’avez fait par une vision aussi réductrice et caricaturale. Je peux comprendre qu’à 18 ans on ai ce genre d’attitude un peu méprisante vis à vis des autres, car on est toujours un peu c… à cet âge (besoin de s’affirmer sans doute de se sentir différent, supérieur) mais au-delà d’un certain âge c’est la preuve d’un manque d’humilité. Qui est le néo colon dans cette histoire ? On dit que les voyages ouvrent l’esprit, et pour ma part je le pense, mais malheureusement il faut croire que ce n’est pas toujours le cas. Après une mission de 2 ans au burkina Faso, je viens de rentrer en France et bien je peux vous dire que les métros ne sont pas toujours mieux que les expats, en fait pour tout dire ce sont les mêmes, il y a des gens biens et d’autres bps moins dont par exemple le seul moteur est l’argent comme vous dites.
    J’espère que ce mail vous fera réfléchir et évoluer dans votre manière d’aborder les choses, de voir les gens.
    Pour ma part je compte bien continuer a vivre en Afrique car si je suis français mon cœur est partagé entre ici et la-bas

    1. Fred,
      j’ai gardé longtemps votre commentaire dans mes mails avant d’y répondre, ne sachant pas comment y répondre.
      Je lis beaucoup de passion pour ce pays dans vos mots et c’est bien. Je lis aussi beaucoup d’énervement et d’impolitesse à mon égard. Je pense que vous n’avez pas lu d’autres articles de ce blog, et peut-être n’avez-vous pas lu que je suis passionnée de culture africaine depuis des années, que je suis désormais à moitié malienne car mariée à un Malien. Je ne chercherai pas à me justifier point par point, surtout que le contexte de ce voyage était très très précis et expliqué dans la partie 1 de ce récit « je souhaite partager avec vous ma rencontre avec la Mauritanie. Ce n’était pas la première fois en Afrique, mais c’était une expérience forte. J’avais 21 ans, j’étais partie rendre visite aux parents de mon ami d’alors, qui était lui même Béninois. Ces entrevues, impressions sont celles de l’époque. Même si cette expérience a été difficile, je n’aurai sans doute pas le même regard aujourd’hui, mais j’ai pris le parti de rester fidèle à ces écrits d’il y a huit ans… »…
      J’espère que vous pourrez lire un peu plus mon blog et vous refaire un avis sur la personne qui le tient. Si ce n’est pas le cas, le web est un vaste espace et ne vous sentez pas obligé de revenir ici !

  7. Bonjour Ye Lili
    Vous nous invitez à donner notre avis sur votre propos et sur le « malaise » entre mauritaniens blancs et noirs que vous auriez constater lors de vote séjour. Alors c’est ce que je vais faire.
    Tout d’abord, je tiens à dire, que je suis de ceux qu’on appelle communément les »maures blancs ». Ou pour être plus exact, je le suis à moitié de par mon père.
    Je trouve votre regard sur la Mauritanie très superficiel. Cela ne m’étonne pas, vu l’âge que vous aviez, quand vous avez écrit ces lignes, mais ce qui m’étonne , c’est que 8 ans plus tard , vous ne prenez pas de la distance avec ces propos…
    OUI la Mauritanie est un pays du tiers -monde, il y’a donc des bidonvilles,de la magouille, des taxis dans un état de décrépitude avancé, du racket policier et j’en passe… Et effectivement il y’a du racisme; mais pas plus qu’ailleurs!( la France étant dans le top 10 des pays les plus racistes du monde en 2013, même si je n’accorde aucun crédit a ce genre classement)
    Quand vous vous en prenez aux » maures blancs » tout le long de votre post en disant qu’ils sont pédants, magouilleurs ,esclavagistes, assassins; en somme le mal incarné, ce n’est pas très grave. Parce que le manque d’objectivité décrédibilise le propos. Mais le fait que vous qualifiez ce pays de <> ou que vous apportez votre assentiment à cette affirmation (de la part d’un camerounais dont le but dans la vie est probablement d’être au mieux un smicard Europe) voila ce qui insultant pour tout les mauritaniens dont ce <> est la patrie !!! Mais aussi pour tant d’autres, qui à l’instar de Fred ont adopté ce pays et le connaissent à sa juste valeur…
    Sachez donc madame, que la famille chez laquelle vous avez séjourné, (et que je connais très bien par ailleurs) ou plutôt leur maman vous a raconté des contre-vérités (si vous avez fidèlement restituée la teneur de vos conversations) sur les événements qui se sont déroulés de part et d’autre du fleuve, c’est à dire en Mauritanie, mais aussi au Sénégal et c’était en 1989 et pas en 1985.
    Il y’a eu des exactions et des abominations de part et d’autre… mais il est bien plus aisé je l’avoue d’avoir une vision manichéenne, qui consiste à opposer les pauvres (intrinsèquement bons) noirs, aux riches (foncièrement méchants) « blancs ». que d’essayer d’appréhender tout ça dans sa complexité.
    La Mauritanie est comme tous les pays multi-ethniques en proie à des tensions et des mesquineries entre les différentes communautés ( ethnies,tribus, castes, races) qui composent la communauté nationale. Pas besoin d’aller plus loin que l’hexagone pour voir de quoi je parle…
    Cette femme qui vous a induit en erreur plus par manque de culture que par malhonnêteté , aurait pu vous dire si elle l’avait su qu’il y’a encore plus d’animosité entre les différentes tribus de maures blancs, qu’il peut y en avoir à l’égard des maures noirs ou des autres communautés négro-africaines peuplant la Mauritanie. Elle aurait pu vous dire qu’il y’a des noirs (notamment peuls et soninkés) qui ont des esclaves de la même couleur de peau qu’eux.
    Et que donc cette approche racialiste est foncièrement occidentale ou dans l’esprit de ceux qui veulent transposer un cas étranger à notre « mal local ». Et n’a absolument rien à avoir avec la réalité qui est toujours plus complexe, que la vision simpliste que peut avoir une restauratrice à la sauvette ou une jeune fille , qui se base sur des racontars ( toujours d’une seule communauté) pour se faire une idée sur un pays aussi dense que la Mauritanie. Il y’a tellement de choses que je pourrais encore dire sur le sujet. Mais je doute vraiment que toute cette « soupe locale » vous passionne…
    Alors je finirais par les expatriés; et je dirais à leur décharge, que la Mauritanie ne se laisse pas spontanément apprivoiser .Il faut du temps et une bonne dose d’humilité. Et on peut comprendre que bon nombre d’entre eux font le choix de la facilité (en vivant en communauté). Mais comme partout il y’a du bon et du moins bon…
    Je terminerais en disant que vous êtes la bienvenue en Mauritanie quand vous voulez( et ce ne sont pas juste des mots) je serais ravi de vous recevoir votre époux et vous , pour vous faire découvrir toutes les belles facettes de ce pays que vous avez visiblement manqué.
    Cordialement
    Moa

    1. Bonjour Moa,

      avant tout un grand merci pour votre commentaire très précis.
      Je ne voulais en aucun cas paraître donneuse de leçon. Ces lignes, comme le reste de mon blog, ne reflètent qu’une expérience personnelle et vécue.
      Suite à votre commentaire, j’ai tout de même reprécisé le contexte et mon avis à ce propos, en introduction et fin de texte…

      Contrairement à ce que vous avancez, cette « soupe locale » m’intéresse fortement. Et si vous en avez l’envie et le temps, je vous propose de répondre à cet article, sur ce blog-même en présentant la Mauritanie à mes lecteurs de la manière qui vous paraîtra la plus juste. Cela vous intéresse-t-il?
      Je serai en tout cas ravie d’en lire plus, et surtout d’apprendre mieux sur ce pays.

      Par ailleurs, connaissez-vous vraiment la famille dont je parle? Vous parlez de Camerounais à un moment, or c’était une famille béninoise. En tout cas si tel était le cas, on pourrait vraiment dire « le monde est petit ».

      Dans l’attente de lire votre réponse à cette proposition,
      Aurélie

  8. Bonjour Aurélie,
    Merci pour la contextualisation que vous avez apportée a votre post. Et je vous remercie également pour la proposition que vous me faites, c’est une invitation que je ne peux qu’honorer; néanmoins je ne saurais par où commencer… Alors si vous avez des questions sur ce pays, n’hésitez pas à les poser , (j’essaierai d’y répondre si cela est dans mes cordes) cela constituera pour moi un angle d’attaque.
    Par ailleurs,je tiens à vous féliciter pour votre blog, que je viens tout juste de parcourir, et qui est très intéressant… Étant moi même passionné de voyages, je ne peux qu’en apprécier la teneur et l’initiative. Je lui souhaite donc longue vie…
    Cordialement
    Moa

  9. bonjour
    j ai aimé votre article car en peu de temps vous avez vu les points faibles de la mauritanie…alors oui vous avez du heurtez les maures blanc car ils ne sont pas habitués à etre devalorisés puisque ce sont eux qui tiennent le pays!!!le piston est roi,les pots de vins princiers…..
    Mais sincerement avec toutes les ressources de ce pays il aurait pu etre autre chose depuis le temps….mais ils sont trop occupés a s’en mettre plein les poches plutot que de faire avancer le pays!avec tout ce que l’occident donne pour le développement de ce pays,un systeme de canalisation aurait au moins pu voir le jour….
    alors pour « moa »:ne sois pas piqué lorsqu on parle de l esclavage chez les maures blancs,il est réel et mis à jour à present…..mais venir dire que les soninkés et les peulhs ont des esclaves c’est vraiment parler pour ne rien dire!!!!il y a des castes certes mais aujourd hui personne ne peut dire qu il est asservi et en situation d’esclavage,pas libre de ces mouvements…j(ai vu des descendants d esclaves avoir des maisons plus belles que des « nobles » ils voyagent se marient,gagnent leur propre argent….est ce de l esclavage?
    un hartani dans une maison de maures peut il le faire?vont ils à l ecole?sont ils libre de voyager de sortir,d’etre independants?
    je tiens tout de meme à preciser que je ne suis pas mauritanienne,ni africaine…au cas ou des soupçon de chauvinisme viendrait se propager dans vos tetes…
    merci de m avoir lu!!et encore bravo pur ce blog!

  10. Oualala ! Tu ne fais pas dans la nuance toi 😀
    Je ne sais pas si tu connais Théodore Monod ? A lire, c’est passionnant ! Et il donne une vision un peu plus glorifiante des Maures 😉
    D’ailleurs, ton billet me donne envie de m’y remettre ! Ah le désert, c’est quelque chose… Je comprends l’orgueil qu’on peut ressentir à « maîtriser » un tel environnement.

    1. On dira que j’ai appris la nuance (et la diplomatie) avec l’âge…
      Et Monod, je ne connais pas trop, par lequel me conseilles-tu de commencer?
      Merci 🙂

  11. Juste une interrogation, pourquoi certains touristes « blancs » et parfois des expatriés « blancs » mettent autant d’accent a parler de problème maure-noirs?

    Le choix des mots n’est pas anodin. En effet, il y a des « rapports » complexes entre les différents groupes sociaux mauritaniens. Il serait naïf de tenter d’étudier la complexité de ces rapports sur l’unique fond de « couleur » car il y a beaucoup de paramètres qui interagissent.

    De toute façon, c’est incorrect de dire rapport maure-noirs comme si « maure » et « noir » étaient deux groupes distincts pour la simple raison que l’ethnie maure a, en son sein, plusieurs nuances de couleur en lien aux influences arabo-berbères qui la caractérisent.

    Enfin au sein de la population noire (toutes les ethnies), il existe des classes et des rapports de force qui en découlent qui sont tout aussi discutables, du moins qui poussent a la réflexion.

    S’il vous plait pensez-y.

    Un citoyen du monde de couleur noire

    1. Bonjour Emmanuel,

      merci pour votre commentaire. Comme je l’ai écrit en intro de la première partie, ce texte est naïf et rédigé à un moment très particulier de ma vie (voir ici https://www.curieusevoyageuse.com/nouakchott-8-ans-avant-1/).
      Je suis tout à fait d’accord avec ce que vous écrivez, les rapports entre les différents groupes de la population sont loin de se limiter à des questions de « couleurs ».
      Je ne partage ici qu’un petit point de vue (le mien) et c’est (très) loin d’être une analyse de qualité…

  12. Coucou! C’est marrant, je tombe sur ton article alors que je faisais des recherches sur la Mauritanie, tu parles de la tentative de coup d’état de 2004, j’y étais pendant celle réussie de 2005, puis j’y suis retournée l’année suivante durant la période de transition, pour connaître en 2007 le président suivant. C’est un pays dans lequel j’ai vécu plusieurs mois, dans une famille peuhle. Je suis un peu étonnée de lire tes propos assez négatifs sur les expats, effectivement comme partout les mauvais exemples existent, mais beaucoup bossent aussi pour des ONGs et font ce qu’ils peuvent pour aider la population et s’intégrer à la vie locale. C’était du moins le cas de tous mes amis français sur place. D’autre part, être une blanche en compagnie d’un homme du pays, ce n’est pas forcément mal vu, pour ma part j’ai au contraire vécu cela comme un honneur et mon voyage n’en a été que plus beau. La Mauritanie est pour moi mon plus grand coup de coeur, et je te souhaite de pouvoir y retourner pour donner une seconde chance à ce pays formidable qui nous ouvre les bras (contrairement à nous lorsque nous accueillons les mauritaniens en France), ce pays qui a beaucoup à nous apprendre, et ce pays qui, même s’il possède peu de richesses (en fait il en possède beaucoup mais nous les pillons, ceci explique cela), offre tant au voyageur qui fait le premier pas. Bonne continuation à toi, et au plaisir d’échanger sur le sujet si tu le souhaites 🙂

  13. Je pense que des intellectuels et des français expatriés doivent s’unir et contribuer a ce pays divisé. Ils doivent challenger ce système corrompu. Avec l’éducation et le solidarité ces mauritaniens peuvent vaincre le racisme et le subornation.

  14. Bonjour,

    La Mauritanie ne se résume pas à Nouakchott.

    Le Maure ne résume pas à raciste, corrompu et hautain.

    Le Noir ne résume pas à faible, idiot et exploité.

    Vos commentaires sur la Mauritanie font pitié.

    Merci.

  15. bonjour, votre regard sur les expatriés français ou autres manque sacrément de recul…..C’est comme partout, pas besoin de vivre à l’étranger pour s’en rendre compte, il y des personnes qui ne s’interressent qu’à leur petite personne et d’autres, plus ouverts, plus sensibles….vous qualifiant de « curieuse voyageuse », je me demande bien quelle est votre conception de la relation à l’autre, tant dans un contexte de voyage, que dans la vie dans laquelle vous avez choisi de vous ancrer…. vivre à l’étranger, s’integrer, partager, n’est pas toujours chose simple… Il faut certainement une bonne dose d’humilité et de patience…..

    1. Bonjour Virginie,
      Je vous invite à relire le dernier paragraphe de cet article de blog…
      et pour connaitre ma conception de la relation à l’autre, je vous invite à lire quelques uns des 800 articles de ce blog : vous en saurez plus.
      Cordialement

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