Catégorie : Voyaaages !

2 superbes « Itinéraires de Voyageurs » // Portugal & Japon

Il est rare de trouver un livre qui donne vraiment envie d’une destination sans pour autant totalement la déflorer. C’est le type de livre que je cherchais avant de partir en week-end à Lisbonne. Et par un heureux hasard, je vois Julie Sarperi quinze jours avant mon départ alors qu’elle avait sous le bras son livre tout fraîchement sorti de l’impression. Je le feuillette, en trois minutes je sais que ce livre sera l’un d’eux…

Vous l’avez compris, il ne faut pas manquer PortugalItinéraires de voyageurs! Que vous connaissiez ou non ce pays, qu’il soit sur votre liste de destinations ou pas, il vous emportera… Je vous avais déjà parlé de Julie et de l’un de ses carnets numériques en ces pages, elle m’avait totalement charmée. Et bien, avec ce petit bijou, le charme opère encore et en plus c’est un bel objet, qu’on garde avec plaisir sur sa table de chevet. Le livre est aux antipodes du guide de voyage, et si l’auteur n’a pas séjourné plus d’un mois dans le pays du bout de l’Europe, elle nous réserve un regard personnel et une magnifique invitation au voyage.

Deux belles petites citations:

Le Portugal est un pays sensible, nostalgique, rêveur. J’ai trouvé qu’on se ressemblait un peu.
C’est son histoire à elle surtout. On dit « prendre la route » mais moi je crois que c’est elle qui nous prend.

Et s’il fallait encore vous donner envie, Julie Sarperi signera son livre le samedi 17 mars à Paris.

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Et si le titre de cet article parle aussi du Japon, c’est car les décidément très chouettes Editions Nomades ont également sorti un livre sur le Japon, dans la même collection. Ayant adoré cette première découverte, j’ai voulu me laisser tenter par le second opus de la collection. Je me suis rendue à une séance de dédicace où les deux auteurs étaient présents. L’occasion de découvrir leur originaux, en grand format, et de rencontrer deux personnes délicates, modestes et inspirantes.

Je suis donc passée à l’acte et je n’ai pas été déçue! Japon, Itinéraires de voyageurs est aussi un pur plaisir en feuilles.

Yann Breton et Masalo Tokuda nous font pénétrer leur univers avec délicatesse. La seconde est japonaise, et le premier, son époux, côtoie le pays depuis plus de 15 ans. Ils nous livrent ici la quintessence de leurs nombreux voyages: des destinations incontournables, comme Tokyo & Kyoto, mais aussi et surtout des petits bouts de paradis dont je ne soupçonnais même pas l’existence.
Ce livre-ci, pour le coup, est presque un guide de voyage tant il est documenté et précis. Et cela n’enlève pourtant rien à sa poésie, notamment grâce aux superbes aquarelles de Yann…

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Et pour continuer ces beaux voyages sur le web, c’est par ici pour l’univers de Julie, et par là pour celui de Yann (et encore par là pour les Editions Nomades)!

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Aaah Lisbonne (et la plage à côté) !

(Carnet lisboète 3/3)

Notes du 26 février

*devant mon petit-déjeuner*
Aujourd’hui, cap sur l’océan ! voir l’océan du bout de l’Europe, celui qui a inspiré tant d’explorateurs… celui qui en a avalé tant aussi. Aucune idée de ce à quoi la cote portugaise va ressembler : déchiquetée ? rocheuse ? de sable blanc, noir ou gris ? une mer mouvementée ? une calme crique ?

*sur la place de l’église des Carmes*
On ne voit pas forcément la mer partout depuis Lisbonne, mais les mouettes nous rappellent sans cesse qu’elle n’est jamais loin.

*praca do Principe Real*
De très gris arbres ponctuent la ville. Les oiseaux accompagnent ma balade matinale urbaine – j’ai une paire d’heures devant moi à Lisbonne avant de rejoindre les amis.
Les Lisboètes ont l’art de suspendre le linge aux fenêtres. Je croise souvent du linge assorti aux murs alentour, comme fait exprès ! Les habits, ou les draps, sont, eux, systématiquement assortis. Blanc, couleurs foncées, ou bleu jeans, le bon sens de la ménagère s’affiche dans le tri des couleurs suspendues aux rues de la ville.

*sur une plage à 40 kilomètres au sud de Lisbonne, près de Cabo Espichel*
Le présent avec un grand P…
Trompette, mer, mouette. Sel et soleil sur ma peau. Mon cœur frétille. Force et douceur.
Le roulis des vagues, le sifflement des mouettes et les notes de l’ami d’ami d’amie chatouillent mes oreilles dans une heureuse harmonie…
Les vagues c’est éloignement – calme – rumeur qui se rapproche – et qui finit en un lourd choc sourd.

Perfection de l’instant… Grains de sable, chaleur, tiédeur, petite mélodie estivale, violonesque, roulis roulis roulis en arrière fond. Cailloux, rochers, océan, gris du sable, bleu de l’azur, bleu océan.

Les mouettes réagissent à la musique, vous le saurez. Quelques unes paraissent même enchaîner quelques pas de danse. Et elles s’éloignent finalement, trouvant le trio musical de mes compagnons normal…

*arrêt de bus, quelque part à Lisbonne*
Superbe journée. Cramée par le soleil, le sel et la mer. Superbe compagnie : quatre musiciens, une Portugaise, un Italien et deux Français.
Journée nature, barbecue, musique, observation des mouettes, de l’horizon et de l’océan.
Petit passage à flanc de rocher bien corsé. Terminé sur les fesses : à deux mains plus deux pieds, je me sécurise. L’Italien aura un très gros moment de vertige.
La nature est belle. Pureté des éléments, soleil, mer et pierre.
Le sable, c’est de la pierre avant tout. Beauté d’un microcosme travaillé sur des centaines d’années.
J’ai aussi pris mon premier bain de l’année!
Lisboa, que fich’ !

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Flâner dans Lisbonne

(Carnet lisboète 2/3)

Notes du 25 février

*Miradorou de santa Luzia*
La Sé ou l’odeur de javel – il n’est pas 9h et le parvis de cette vieille église romane est lavé à grande eau.
Lumière, lumière, lumière. Oiseaux qui chantent.

*Parvis du couvent de Graça*
Envie de me laisser écraser par la lumière, le bleu du ciel, la luminosité des façades, le poli des pierres…
La nature ponctue la ville aussi. Un arbre immense au tronc de deux mètres de diamètre au moins se tient majestueusement en bord de route, en toute normalité…

*Sentora de Monte*
Moi vouloir être chat, la la la lalala…
Le soleil chauffe mon derrière
Les oiseaux chantent

*Escaliers de Sao Miguel*
Enivrée de soleil. De l’église face à moi s’échappe une rumeur comme si des mamas portugaises organisaient un prochain événement religieux… Le portugais sonne comme un chant à mes oreilles. Un père gronde son enfant : ce n’est pas crédible ! Les piaillements des oiseaux, encore. Et la lumière toujours forte, blanche, belle.
Les pierres sont magnifiques, enfin ces Azulejos, ces carreaux de faïence superbes. Originaires d’Andalousie, d’un nom arabe avec une influence chinoise. Ils me plaisent, rendent la ville rigolote, pas sérieuse, colorée, humaine, chaleureuse…

*Au resto sur la rue Augusta*
Très beau chœur étudiant croisé plus haut dans la rue, concentré et détendu à la fois. Belles voix, beaux visages, beaux accords, tous tendus dans un même élan.
Je me laisse avoir par un restaurant attrape-touristes tant sa position plein soleil – rue piétonne me plait…

*Sur la place de l’église des Carmes*
Belle petite place. Le soleil caresse ma peau au travers les branches d’un arbre déplumé…
La quête d’un café au soleil a guidé mes pas jusqu’ici.
Lisboa, up and down. Lisbonne détonne. Ne cesse de monter & descendre. Et sous les semelles, les beaux pavés, colorés, lissés, glissants à l’occasion, irréguliers, ondulés, comme si la mer les poussait par en dessous ! un peu fatigant mais si agréable…
Et particulièrement ce matin, dans le quartier Alfama, si calme. Je m’y suis retrouvée seule bien souvent.
Avec beaucoup de chats autour quand même !

Des envies de poésie…

Lisbonne
Le bleu de la mer jamais loin
L’azur du ciel toujours plein
De haut en bas, de bas en haut
Rues qui zigzaguent
D’autres en quadrillage
Lumières, murs blancs, faïences colorées
Belle peaux métissées
Lisbonne up and down
Lisbonne haute en mon cœur

La douceur
Douceur du soleil de février
Première chaleur de l’année
Une langue qui chuchote, chuinte et chante
Une ville d’architecture émouvante, éprouvante, charmante
Lisbonne au cœur tu m’as touchée
Et toute de douceur enveloppée

Beaucoup de murs, d’appartements, d’immeubles délabrés. Car les loyers sont figés, ce qui a poussé les propriétaires à laisser « pourrir » leurs immeubles, les faire détruire puis revendre les terrains. Ou simplement car ceux qui détiennent ces murs sont introuvables, entre l’Angola, le Cap Vert et autres villes brésiliennes…

Ca donne toujours un charme désuet, le côté mur coloré légèrement (ou carrément) décrépi. Mais c’est aussi inquiétant : beaucoup de travaux, de façades bâchées d’où dépassent des grues qui accoucheront bientôt de hauts immeubles impersonnels. Le charme, tout désuet qu’il soit, sera envolé. Restera une capitale occidentale standardisée, où du moins ce sera le nouveau visage de certains quartiers…

*à l’étage de mon lit double, Yes Hostel*
Belle surprise. Je me retrouve chez un des deux luthiers de la ville de Lisbonne. Ami d’amie, encore, mais un nouveau… je passe une belle soirée avec lui et deux de ses amis.
Ce que je sais de plus sur les Portugais :
– ils n’aiment pas qu’on confonde brésilien et portugais
– ils sont sympas
– ils aiment le football, beaucoup, beaucoup
– certains quartiers de Lisbonne s’arrêtent pendant les matches : les bars du Barrio Alto sont étrangement vides un temps
– certains métis sont ma-gni-fi-ques
– beaucoup de Lisboètes parlent français
– ils sont avenants (un ami me dit « chauds »)
– les automobilistes respectent les piétons
– les Lisboètes aiment aller de bar en bar, le verre à la main
– dans les rues, il y a bien des enfants qui jouent, mais juste un peu, pas autant que les guides peuvent le laisser croire
– comme dans les films, il y a des vieilles dames aux fenêtres, elles interpellent leurs copines dans ces mêmes rues

Il semble que demain, je n’irai pas à Belém, un des incontournables de Lisbonne pourtant… « On va à la mer demain, tu viens ? » un appel de ce type, ça ne se refuse pas !

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Arriver à Lisbonne !

(Carnet lisboète 1/3)

Je rentre donc d’un week-end à Lisbonne. Un très court séjour, du vendredi soir au lundi matin, mais séjour tout simplement extraordinaire. Je suis partie seule. J’ai vu de superbes choses, rencontré de belles personnes.
J’ai placé ce voyage sous le signe de l’écriture et, chose inédite, je vous livre sur ce blog l’intégralité de mes notes.

Bonne lecture !

Notes du 24 février

*dans l’avion*

Quelques tristes papillons dans le ventre : mon anniversaire m’a été peu fêté. Ou du moins, pas assez par ceux avec qui je partage le plus de mes journées. Un signal fort, il ne faudra vraiment pas que je reste longtemps là où je suis. Je le savais, je m’y étais préparée, mais je suis quand même un poil déçue…

Heureusement, la chose a été anticipée et plutôt que de célébrer mon anniversaire dans moins de mètres carrés que mon âge… à moi l’océan, la ville des découvertes avec un grand D, à moi la capitale du bout de l’Europe, là où le connu s’arrête et où l’inconnu doit se déployer partout sous nos yeux, vaste océan avec l’espoir et l’envie d’un autre monde derrière.
Peu d’images sur Lisbonne peuplent mon imaginaire et c’est bien ainsi. Une seule image à l’origine : celle d’une pub pour le vin Porto. Puis l’idée du Tage et d’une ville en pente, tournée vers l’eau. Enfin l’idée de ruelles, d’entrelacs, de douceur de vivre, où tout se fait à pied. J’ai à peine plus de 48 heures devant moi pour me construire ma propre idée !

Je m’assoupis quand l’avion décolle, comme toujours. Je ne comprends pas pourquoi je m’endors toujours aux phases les plus mouvementées : décollage et atterrissage, où je parviens rarement à rester éveillée.

« Très belle vue sur Paris et le phare de la Tour Eiffel sur votre gauche », le commentaire du pilote me sort de ma torpeur… Je ne m’en lasserai jamais : les vues nocturnes sur les villes quand un avion décolle me fascinent. Puis Paris ressemble à un jouet pour enfants. Quelques grands axes éclairés la partagent. La majestueuse Tour Eiffel domine et donne un repère certain à ce décor : c’est bien notre capitale !
Par contre pour le surnom « Ville Lumière » on repassera : face aux villes d’Asie, la vieille capitale n’a qu’à bien se tenir.
Mais je dépasse Paris depuis longtemps : le temps de relever la tête et je suis déjà plongée dans l’obscurité aérienne… « Nous traversons actuellement la Bretagne… »

Faut oser !

Je demande si je peux aller à l’avant de l’avion en ce jour de fête, et je suis exaucée.
« C’est petit ! » telle est ma première exclamation en entrant – je crois que les pilotes n’apprécient guère ! Mais ils sont très aimables et ne laissent rien paraître. Au contraire. Ils m’expliquent leur rôle, comment l’avion calcule sa position par rapport à ses mouvements, les cartes etc… Ils éteignent (pratiquement) toutes les lumières et me font admirer les cieux. « Cette tâche, ce sont les Açores, celle-là le Nord de l’Espagne. »
La lune est magnifique : son croissant n’est pas sur ses gardes comme chez nous, mais couché sur son flanc. Il brille d’une teinte orangée sous la lumière de sa fidèle suivante, l’étoile du berger. On parle un peu d’ici, un peu d’ailleurs, la Chine passe par là. Merci à eux !

*à l’étage d’un lit double, Yes Hostel*

Bien sûr, je m’assoupis car la descente de l’avion commence à se faire sentir. On me tape sur l’épaule. Hm, je sens, qu’une fois de plus, je suis en train de somnoler la bouche ouverte.
« Ca vous dirait de voir la descente dans le cockpit ? » Bien sûr !
J’entre.
J’ai l’impression de plonger en plein Lisbonne. Une mer de lumière et derrière, rien. L’océan, pur, noir, immense. Le bout du monde le plus proche de l’Europe se tient devant moi ! On dirait un décor de film. Surréaliste. Des lumières parfaitement dessinées et découpées. Puis l’obscurité nocturne.
J’entends les échanges avec la tour de contrôle, les réglages techniques des pilotes. Je suis bluffée. Je sais que l’aéroport de Lisbonne est tout près de la ville (à moins de dix kilomètres), ce qui explique pourquoi c’est particulièrement beau.
On contourne le bout du monde pour prendre le recul nécessaire vers l’océan avant de redescendre.
Là, c’est l’Europe qui me fait face.
« Vous avez eu de la chance, le ciel est particulièrement clair ce soir » me confie le pilote.
Impressionnée, je ne réponds rien d’autre que Merci. C’est un magnifique cadeau, qui restera gravé dans ma mémoire…

Le chauffeur de taxi qui me ramène à l’hôtel est splendide. Un jeune métis que je suppose Capverdien et qui embaume sa voiture. Un envoutant guide de quelques minutes…

Premières impressions sur Lisbonne nocturne : belles pierres, belles pierres, belles pierres. Les trottoirs ont l’air vivant, l’architecture est finement travaillée.
J’arrive dans une soirée organisée par l’ami d’une amie. Je ne connais personne, cet ami je n’ai échangé avec lui que via facebook. Merveilleuse surprise : cinq minutes après mon arrivée, une dizaine d’inconnus me chante Joyeux Anniversaire… vivent les communications modernes: l’ami de mon amie a vu sur mon mur facebook que c’était mon anniversaire!
On passe ensuite au Barrio Alto, un assemblage de rues de la soif, quadrillage de jeunes enivrés…
Je rentre vers 2h du matin à l’hôtel, je veux être en forme pour partir à l’assaut de la capitale demain matin !

Un gâteau d’anniversaire inattendu (brioche + confiture) et un nouveau concept de voyage: fêter son anniversaire avec des inconnus dans une ville inconnue !

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Lisbonne !

Voilà qui pourrait bien résumer mon dernier week-end… Les détails cette semaine !

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Voyagez différemment: testez le tourisme expérimental !

Latourex, voyage expérimental… ces mots vous parlent-ils ?
Si non, il est urgent de vous mettre à la page !
Le tourisme expérimental a été créé par Joël Henry et son Latourex, Laboratoire de tourisme expérimental, comme une nouvelle manière plus ludique, d’envisager le tourisme, à savoir utiliser pour concevoir et réaliser des voyages des contraintes volontaires.

D’après son fondateur:

Le tourisme expérimental échappe à la définition. Il peut cependant être approximativement défini comme une façon amusante de voyager, pour laquelle la méthodologie du voyage est claire mais la destination parfois inconnue. Toutes les destinations – de l’îlot de circulation à l’îlot tropical et de la piste de ski à la piste cyclable – sont égales face au tourisme expérimental. Il peut se pratiquer à domicile comme à l’étranger et ne requiert pas de réserves financières importantes. Il ne peut en revanche se concevoir sans un esprit aventureux.

Je suis tombée sur le Guide du Tourisme Expérimental il y a quelques années, et depuis, ma façon de voyager en a été influencée. Cela ne veut pas dire que je pratique systématiquement ce mode de voyage, mais disons, que quand je pourrai m’ennuyer ou quand je suis seule et que j’ai envie de sortir des sentiers battus, je m’y prête avec plaisir.

Par exemple, il y a quelques années, quand j’étais à Kanding, je me suis décidée à suivre quelqu’un pour voir où cela me mènerait. Ce qui est décrit par le Latourex comme l’expérience Comme son ombre, à savoir: Filer discrètement, sans les quitter d’une semelle, des amis partis en voyage. Les photographier souvent au téléobjectif. Organiser à leur retour une soirée diapos surprise : le making of de leurs vacances. Pour plus de confort, il est possible de limiter l’expérience à une excursion d’une journée ou à une simple sortie.
Remarque : Cette expérience étant assez difficile à réaliser pour des amateurs, Joël Henry suggère qu’il est également possible de suivre une personne prise au hasard dans la rue pour voir jusqu’où cela mène.
J’ai pris la version amateur et me suis retrouvée au fond d’une vallée à observer des paysans chinois mener paisiblement leur vie…

Une autre fois, en Thaïlande à Ayutthaya l’été dernier, j’ai testé l’expérience 40, Voyage au bout de la ligne et j’ai pris un bus au hasard, jusqu’au bout de la ligne. La méthode est la suivante : Prendre un train de banlieue et descendre à son terminus. À défaut, avoir recours à un autre mode de transport. Dormir si possible sur place pour avoir le temps d’explorer le lieu d’arrivée.
Bon, dans ce cas précis, j’ai du m’arrêter avant, car j’avais un train de retour le soir. Donc au bout de 40 minutes dans la campagne, je suis descendue et j’ai emprunté un petit chemin qui avait l’air de mener à un village. Au bout d’un moment, je tombe sur une espèce d’effervescence dans ce village, comme si une fête se préparait. Je me balade un peu, avant de me rendre compte qu’il s’agit d’un enterrement. Et que les enterrements en Thaïlande sont gais, colorés et que personne n’avait l’air de trouver ma présence indécente. Je me suis calée dans un coin un peu reculé pour observer cela, avant de prendre le bus d’en l’autre sens…

Vous aussi, vous voulez vous y mettre?
Le tourisme expérimental a son guide papier, il est vraiment très agréable à manier, je l’ai à mon chevet en ce moment et il ne cesse de m’inspirer pour mes prochaines excursions.
A commander sur Amazon!
Cette pratique se trouve aussi sur internet avec un site dédié très bien fait…

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Et s’il fallait encore vous donner envie, je vous invite à visionner des vidéos disponibles sur vimeo, qui retracent quelques unes des expériences faites par le Latourex. Dépaysement garanti !

Connaissiez-vous le tourisme expérimental? Avez-vous déjà essayé? N’hésitez pas à partager ici vos expériences à ce propos !

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Voyage au cœur de la méditation Vipassana #2

Mes impressions de ce stage de méditation Vipassana furent les suivantes :
(NB: voir ici pour savoir comment je m’y suis retrouvée et quel fut l’emploi du temps)

Le jour d’avant – matin :
je prends le métro à l’envers et m’en rends compte seulement 30 minutes après, signe certain d’un trouble, acte manqué sans doute pour essayer de rater mon départ en train.

Le jour d’avant – soir :
quoi on ne mange que deux fruits pour tout dîner ? et le réveil est à 4h du mat’ ?… j’aurai mieux fait de me renseigner un peu mieux. Bon, mon amie de Shanghai l’a fait et a survécu, je devrai pouvoir y arriver aussi.

Le premier jour :
le long de la journée : ok, méditer sur le souffle je peux faire – et ah, coucher à 21h ça fait du bien – réveil à 4h du mat, dur mais pas infaisable – rester deux heures assise, dur mais nouveau donc intéressant. Finalement ça devrait aller.
17h05 : C’est bizarre ces gens sans expression, qui ne se parlent pas ne se regardent pas. On dirait des zombies. Je ne vais jamais tenir dix jours sans parler et sans interagir avec les gens autour de moi.

Le second jour :
4h45 : c’est quoi cette torture, deux heures assises, impossible, j’ai mal, j’ai mal j’ai mal.
6h10 : Et ces chants, on dirait qu’il éructe le monsieur, que ça cesse !
13h et quelques: ça commence à être long d’observer sa respiration et ses narines
14h : Demain à 12h j’aurai fait exactement un quart du séjour. Je peux le faire. Et demain soir un tiers de la période de silence. Je peux le faire.

Le troisième jour :
8h et quelques: je n’arriverai jamais à me concentrer si longtemps reviens mon esprit, reviens – ça fait plus de vingt heures que je passe à observer moins de dix centimètres carrés de peau autour de mon nez, c’est pas possible…
12h : On a vraiment l’air de zombies, moi y compris. Tiens ça m’étonne moins ?! Finalement quand on s’agite à cent personnes dans un open space, si on mettait un extra terrestre ici et là-bas, quel endroit trouverait-il le plus bizarre ? pas sûre que ce soit ici…
16h : C’est magnifique le silence à cent personnes.

Le quatrième jour :
ça y est, on est passés à l’observation du corps, youhou de l’animation… Et nouveau challenge : on doit tenir trois fois une heure entière sans changer de position, je ne vais jamais y arriver…

Les jours suivants :
je tiens sans bouger les trois heures demandées et parfois d’autres sessions de presque une heure – mon corps n’est pas la chose la plus dure à dompter, cela reste sans conteste mon esprit.
Et ça vient, et j’y prends goût, le rythme lent, mais bien calé.
Des fois c’est dur, des fois moins, mais je dors bien, je me sens apaisée, calme.

Apaisée comme je ne l’ai pas été depuis des mois.

De retour depuis trois semaines, je continue  à méditer tous les matins et ressens encore les bienfaits de ce stage. Je pense mieux me connaître et être (un peu) moins victime de mes conditionnements intérieurs. J’ai aussi l’impression d’être moins impatiente. Ca se mesure à très peu de choses, mais je sens que le changement s’opère en moi, lentement, à son rythme.
Et surtout, pour la première fois, il y a quelques jours, je me suis sentie libre. Libre dans ma tête. Sentiment fugace et extrêmement clair à la fois. Et c’est sans aucun doute le premier pas vers la réelle liberté.

Connaissez-vous le Vipassana? Ou peut-être que vous pratiquez une technique similaire?
Votre avis m’intéresse !

Et pour ceux que ça intéresse:
c’est ici que je suis partie
le récit de Sandro, parti dans un centre de Vipassana en Inde.

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Voyage au cœur de la méditation Vipassana #1

Aujourd’hui je vous propose de partager une expérience d’un type nouveau : la découverte de la méditation. Je ne suis pas d’une famille où cette pratique est courante et la méditation est venue à moi grâce à de précieuses personnes qui m’en ont parlé. Une première fois quand je travaillais à Paris, une seconde fois quand une amie de Shanghai m’a parlé de sa pratique, une nouvelle personne qui m’en parla fut mon amie d’Inde et la dernière personne fut une heureuse rencontre à Bangkok. Je remercie ces amis, sans eux je n’aurai pas eu la chance de découvrir ce vaste monde à l’intérieur de moi.
Car oui, même si le stage de méditation que je viens d’effectuer a eu lieu à deux heures de Paris, je peux parler d’un « autre monde » et de voyage pour le moins dépaysant.
Et ayant voyagé dans quelques pays, parfois lointain, je peux dire que ce voyage fut de loin le plus déroutant que je n’ai jamais fait.

Méditation Vipassana

Comment la Méditation Vipassana est venue à moi…

La première amie avec qui j’ai parlé sérieusement de méditation m’a un jour dit que cette pratique s’impose à nous quand c’est vraiment une nécessité. Et c’est ce qui s’est passé pour moi : à mon retour d’Asie, j’ai su que je devais me lancer. Mais n’ayant jamais été en contact avec ce monde, j’avais quelques peurs. Alors j’ai décidé d’appréhender ce stage de méditation comme un voyage en terre inconnue. De la même manière que je n’avais lu aucun guide avant de partir en Inde, je n’ai rien lu sur le Vipassana et j’étais ouverte à tout.
J’avais une confiance absolue en les amis qui m’en avaient parlé. Je me suis donc lancée et suis partie méditer 10 jours pour mettre en pratique la technique du Vipassana.

Pour ceux qui n’en auraient jamais entendu parler, d’après wikipédia, le Vipassana est « une méthode de méditation qui aurait été découverte par le Bouddha. Elle consiste à simplement prêter attention à la réalité ».
Le Vipassana se pratique le plus souvent assis, mais aussi debout, en marchant ou allongé, et suppose une implication totale dans la pratique. Dans ce système, regarder les choses telles qu’elles sont s’accompagne d’une découverte des pensées, sensations, émotions, réactions et d’explorer sa conscience en développant l’équanimité. Cette pratique permettrait de démasquer l’illusion de la permanence de la vie et de son caractère agréable ou de la possibilité de la contrôler. Elle conduirait à une prise de conscience du changement perpétuel, par la vue des trois caractéristiques de l’existence, et à un détachement de ce monde et à la réalisation du nirvāna.

Plutôt que de vous parler des effets que cela a eu sur moi en détails (c’est un poil trop personnel pour apparaître en ces lignes), j’ai choisi de partager ici mes impressions et bribes de pensées « à chaud », qui sont surtout des observations physiques et peu subtiles mais qui pourront aider à comprendre ce voyage à ceux qui ne connaissent pas la méditation.

Méditation Vipassana: le programme d’une journée

Pour que vous compreniez ce qui suit, voici l’emploi du temps qui a strictement été suivi pendant les dix jours :

4h00 — Réveil
4h30 — 6h30 Méditation dans la salle de méditation ou dans votre chambre
6h30 — 8h00 Petit déjeuner
8h00 — 9h00 Méditation de groupe dans la salle de méditation
9h00 — 11h00 Méditation dans la salle ou dans votre chambre, selon les instructions de l’enseignant
11h00—12h00 Déjeuner
12h00—13h00 Repos. Entrevues avec l’enseignant
13h00 — 14h30 Méditation dans la salle de méditation ou dans votre chambre
14h30 — 15h30 Méditation de groupe dans la salle de méditation
15h30 — 17h00 Méditation dans la salle ou dans votre chambre, selon les instructions de l’enseignant
17h00 — 18h00 Thé et repos
18h00 — 19h00 Méditation de groupe dans la salle de méditation
19h00 — 20h15 Discours de l’enseignant sur support vidéo en anglais, et support audio pour les différentes traductions
20h15 — 21h00 Méditation de groupe dans la salle de méditation
21h00 — 21h30 Questions/réponses dans la salle de méditation
21h30 — Repos dans la chambre – Extinction des lumières

Assez pour aujourd’hui: je vous livre mes impressions dès demain

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