Catégorie : Voyaaages !

Une première interview ratée, ou comment une Chinoise de Paris devait se raconter…

Je n’étais pas censée retranscrire cet entretien.

Petit retour en arrière : j’ai récemment eu la chance de faire une interview avec Sébastien de MixCity Radio. Le contact passe très bien, dans la discussion je lance l’idée de reprendre mes interviews de Chinois, mais avec les Chinois de Paris et en version sonore, pour les diffuser sur sa web radio. Il trouve l’idée chouette.

Je décide donc de faire le pilote avec Cécile, ma « non-professeur » de mandarin – contactée il y a quelques mois pour qu’elle m’enseigne le chinois, nos emplois du temps n’ont pas concordé, mais nous nous revoyons toujours avec plaisir.
Je m’entraine le matin même à faire plein de petits enregistrements. Je prépare mes questions, je suis au point. Je teste le son, tout fonctionne.
J’enregistre l’émission, tout semble marcher. Je termine l’enregistrement sur un merci Cécile. J’écoute aussitôt pour bien vérifier.

Et pof.

La machine s’éteint et redémarre avec un enregistrement d’une seconde là où on a parlé une dizaine de minutes (j’apprendrais plus tard que le niveau de batterie était plus bas que celui indiqué sur l’écran, ceci expliquant cela).
Je n’avais pas senti Cécile très enthousiaste au départ – je n’avais pas précisé que ce serait enregistré, je lui avais juste parlé d’interview de manière générale. J’y vois un certain signe… Je ne refais donc pas l’enregistrement.
J’y vois aussi un besoin de mieux introduire mon sujet pour la prochaine fois: la prise de son, ça impressionne plus que la prise de notes… et je découvre surtout un nouvel univers et ses contraintes techniques, car comme me dit Sébastien, « c’est ça aussi la radio, ça ne fonctionne pas toujours »…

Mais l’échange était riche, et je voulais en partager ici les grandes lignes.

Quand je lui demande qui elle est, elle me répond « je suis Chinoise, je suis Cécile ».
Cécile est arrivée en France il y a une dizaine d’années et « se permet d’avoir un nom français ». Elle a également un nom chinois, Fen, qui signifie arôme.
Elle est venue en France pour apprendre le français. Elle est originaire du centre de la Chine. Elle est aujourd’hui enseignante de chinois et étudiante en FLE (Français Langue Etrangère) et prépare une thèse.
Quand je l’interroge sur ce qu’elle préfère de sa vie en France, elle me dit qu’ici elle peut faire ce qu’elle veut, qu’elle est libre. Avant en Chine, elle ne sentait pas cette absence de liberté, car elle n’avait pas de point de comparaison. Mais maintenant, elle se sent libre, et la liberté c’est avant tout dans la tête qu’elle la ressent. Elle m’explique qu’on se pose des cadres dans la vie, et que, où qu’on soit, ces cadres on peut les faire disparaître, ça ne tient qu’à nous…
Elle pensait être venue en France pour étudier le français, mais dix ans plus tard, elle sait qu’elle est venue ici pour « continuer son évolution ». Ca, elle ne pouvait pas le savoir en partant.
C’est la culture chinoise qui lui manque le plus de son pays, la littérature par exemple.
Les feuilles des arbres tombent à leur racine lui a récemment dit un ami français qui traduisait un proverbe chinois. Son pays lui manque et c’est là-bas qu’elle ira vieillir, elle est Chinoise quand même !
A la question où elle se voit dans dix ans, elle répond en rigolant: elle ne sait même pas où elle sera dans un an. Elle ne fait pas de plan de la sorte, elle voit plutôt ce que la vie lui réserve. Et je lui demande tout de même si elle a un rêve, elle me parle alors de ce qui est « réalisable » : elle aimerait développer des techniques d’apprentissage du chinois.

Je lui demande quel serait le message qu’elle aurait à faire passer aux personnes qui écouteront cet entretien : « profitez de la vie » étaient ses derniers mots sur cette bande qui ne verra jamais le jour!

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Je pars à Stockholm !

Stockholm, ou la ville dont j’ai aucune image.

Rien que le nom de cette ville, il m’a fallu m’y prendre à plusieurs reprises avant de savoir l’écrire sans faire d’erreur.
Que vais-je y faire ? Rien ! ou du moins, je n’ai absolument rien de prévu : je pars seule, je n’ai pas de programme, et je ne me suis pas encore décidée à ouvrir un guide…
Alors pourquoi j’y pars ? Car j’ai vu sur le (très bon) blog Vagabondes, il y a de ça pas mal de temps, qu’un hôtel avait dédié une chambre aux bloggers de passage dans cette ville et que tout un chacun, en tant que blogger, pouvait candidater pour y séjourner gratuitement. Opération de communication, sans aucun doute, mais aussi belle idée neuve, et dans une des capitales les plus chères d’Europe, une raison suffisante pour motiver un voyage à mes yeux!
Ne reculant devant rien pour noircir les colonnes de ce blog, j’ai donc rempli le formulaire facebook du Scandic Grand Central. Et rien n’est venu, jusqu’à trois jours avant la date initiale voulue, celle de mon anniversaire. Que j’ai finalement passé à Lisbonne, car le responsable du programme s’est rendu compte trois jours avant donc que la réponse positive était bloquée dans sa boîte aux mails!
Il m’a donc dit être prioritaire pour le week-end de mon choix, qui sera donc celui de Pâques. Trois jours et quatre nuits pour découvrir une ville dont je n’ai aucune idée!

Et j’en suis là.

Ce matin, en essayant d’animer (un tout petit peu) ma page twitter (j’ai vraiment du mal avec ce média là, dont je trouve mon utilisation tant superficielle, mais ça c’est une autre histoire) j’ai vu que le site visitsweden.com me suivait.
Je n’ai pas pu ne pas y voir un signe et j’ai commencé à surfer doucement sur ces pages et à remplir un tout petit peu mon imaginaire.
Ce que je retiens ? Stockholm, Capitale verte : 40 % de la ville est constituée de parcs et d’espaces verts ! Ca me suffit, j’arrête ici ma lecture.
Je sais au moins que je dois prendre une bonne paire de chaussure de marche.

Et mon programme prend forme : voir le temps s’étirer au bar de l’hôtel (qui a l’air design, rétro et cosy à la fois), et user mes semelles entre parcs, îles et réserves naturelles.
Et sans aucun doute laisser mon inspiration se nourrir par cet ailleurs dont mon imaginaire est totalement vierge pour remplir mes carnets…

Et peut-être m’aiderez-vous à compléter ce début de programme grâce à vos coups de cœur (pas les incontournables, non, ceux-là je les retrouverai s’il le fallait, mais vos petits endroits où vous auriez aimé que le temps s’arrête, vous voyez ce que je veux dire…)?

Il me reste quelques jours pour fantasmer ce voyage, et je sens que l’envie de rêver d’ailleurs commence à pointer son nez. Car, comme le dit si bien Marek Halter, un rêve de voyage c’est déjà un voyage, non?

*visitsweden.com / * Grand Central Stockholm / *pour candidater / *vagabondes parle de l’hôtel des blogueurs

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Interlude parisien #2

En ce second samedi de mars, je traverse le « Beau Paris ». Paris la belle, l’expression ne sied guère à ces quartiers. Ce qui m’entoure est fier, haussmanien, chic, presque viril. Je passe près du Grand Palais. En le contournant par la gauche, je trouve une sorte de parc qui mène à une promenade le long de la Seine. J’ai l’impression d’être à l’étranger: architecture massive, oiseaux qui chantent bruyamment dans les arbres, je ne reconnais en rien les ruelles du 18ème…

La balade est agréable dans ce côté de la ville que je connais si peu. Je suis dans l’Est Parisien, entre les 8ème et 16ème arrondissements. La Dame Eiffel se dresse près de moi en permanence. Un phare. Une inspiration. Une compagne, comme une amie connue dans ces trop chics quartiers.

Sur le parvis du Trocadéro, bonne humeur communicative des touristes qui se font photographier en son pied. Tant d’idiomes étrangers sont ici entendus, au moins une dizaine différents en autant de minutes.

Je me pose ensuite du côté du Palais de Chaillot, avec une vue hors du commun. Splendide demoiselle de fer qui de nuit s’habille de lumière, et même de mille étoiles, lorsque les heures sont pleines. Derrière ma tasse, j’ai l’impression d’être à la hauteur de cette tour. Ces ferreries semblent de dentelles. Uniques fééries de ferrailles toutes illuminées…

Le bon plan*
Etre à 19h pile au bar du théâtre Chaillot / s’installer à une table face à la Tour Eiffel / se régaler d’une petite soupe maison pour 5€ seulement avec une vue inégalable ! (infos ici)

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Interlude parisien #1

Je suis parisienne depuis huit mois déjà, que le temps passe vite, j’ai encore l’impression que je suis rentrée d’Asie il y a à peine quelques semaines… Comme vous le savez peut-être, je ne suis pas originaire de Paris et cette ville m’adopte pour la deuxième fois, j’y avais vécu près de deux ans avant de partir vivre en Chine. A l’époque, je vivais et travaillais entre les 5ème, 6ème et 13ème arrondissements. Aujourd’hui, j’ai mis le cap au nord et ma vie s’articule entre les 9ème, 10ème et 18ème. Et, beaucoup plus que je ne le pensais avant d’y vivre, j’ai eu et j’ai à nouveau une vie de quartier. J’aime faire un maximum de déplacements à pied, et tant que mon but se situe à moins de 45 minutes à la ronde, je me refuse métro, bus et autre Vélib…

Petit préambule pour en venir au fait de mon article: je me suis récemment aventurée dans des endroits en dehors de mes régulières balades et je suis tombée sur quelques pépites que je voulais partager avec vous.

La première est la visite de l’Opéra de Paris. Certes, je suis encore dans le 9ème, mais même si je passe très souvent devant, je ne savais pas qu’on pouvait de visiter, et il me faut une visite parentale pour pénétrer cet antre de la culture. Pour la petite histoire, la construction de cet opéra fut décidée par Napoléon III dans le cadre des grands travaux de rénovation de la capitale menés par Haussmann. L’Opéra fut mis au concours et Charles Garnier remporta l’épreuve. Les travaux durèrent quinze ans, de 1860 à 1875.

Je suis tout simplement bluffée par la poésie et la majesté de l’endroit.

Les foyers, espaces de balades prévus pour le spectateur pendant les entractes, sont notamment splendides. Je me crois dans un château et ne serais pas étonnée de voir un emperruqué pourvu de grises anglaises pointer le bout de son chausson!

Et, plus encore, ce qui me touche et me surprend au plus haut point est la coupole de la salle de représentation qui fut dessinée par Marc Chagall, sur demande d’André Malraux, alors ministre de la culture. Un assortiment de couleurs, de bonne humeur et de poésie là où je m’attendais à un plafond tristement classico-doré!

Et pour finir ce premier interlude: une sympathique labyrinthe sur lequel je tombe au centre Pompidou. Les souris sont animées au grand bonheur des enfants qui leur courent après. Simple jeu de lumières, j’aime beaucoup l’idée et passe un bon moment à observer ces jeunes chats d’un jour !

(plus d’infos sur l’Opéra Garnier ici)

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Je fais la Une de MixCity Radio !

Connaissez-vous MixCity Radio? Non? et bien il est peut-être temps de dépoussiérer vos vieilles habitudes radiophoniques!

MixCity est LA web radio du voyage, et son très sympathique fondateur, Sébastien m’a récemment interviewée à propos de mon livre et de ma vie en Chine.
J’ai trouvé cette web-rencontre vraiment intéressante: j’ai pu prendre le temps de m’exprimer et je trouve que ce qu’il ressort de mes 13 minutes blablaphoniques est proche de ce que je pense – ça sonne bizarre dit comme cela, mais c’est loin d’être toujours évident, croyez-moi!
Et je réalise à chaque fois un peu plus: la radio est vraiment un média que j’apprécie au plus haut point – tellement que je pense sérieusement à intégrer du son en ce blog, reste à voir sous quel format…

Je vous invite bien sûr à écouter cette interview, mais aussi à découvrir la station en général, qui a, à mon humble avis, un très fort potentiel!
Vous pourrez découvrir les voix de collègues et copains blogueurs voyageurs (Adeline de Voyages etc…, Julie des Carnets de Traverse ou Fabrice d’Instinct Voyageur par exemple) et bien d’autres pépites!

Bon voyage…

(et si ma voix ne vous lasse pas, vous trouverez derrière ces liens mes passages sur les ondes nationales: France Inter, France Info, Le Mouv’ et France Bleue)

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3 ans déjà !

Mon blog souffle aujourd’hui sa troisième bougie.
Ecrire ce blog depuis 3 années… a apporté dans ma vie:

1. du côté Plume…

– l’envie d’écrire, de raconter, de témoigner, de partager – envie qui croît jour après jour, semaine après semaine, mois après mois

– un style d’écriture un brin meilleur (en amélioration constante – c’est en forgeant qu’on…)

– un éditeur et mois tard, un livre (et l’occasion d’en parler dans de grands médias)

– l’envie de voyager pour avoir toujours quelque chose à écrire (une sorte de serpent qui se mord la queue)

2. du côté Gens…

– de nouvelles rencontres, par écran interposé souvent et dans la vraie vie parfois

– l’envie de rencontrer plus de personnes pour qu’elles entrent en ces colonnes (avec notamment la série de Portraits de Chine réalisée quand je vivais à Shanghai)

– des sources d’inspiration sans fin (avec notamment les autres bloggers voyageurs que je lis/suis/rencontre)

3. du côté Reconnaissance & Partage…

– l’immense et très narcissique satisfaction d’avoir plus de 3 x 100 lecteurs par jour en moyenne (chiffre modeste mais qui ne cesse d’augmenter, lentement mais sûrement)

– la possibilité de tenir une conférence sur un thème fascinant, Passions et travail pour la journée de la Femme

– de magnifiques témoignages d’inconnus, merveilleuses missives qui illuminent ma boîte email et donnent une raison d’être à ce blog

– la non moins immense satisfaction d’avoir à mon tour pu inspirer certaines personnes, les avoir aidées à voir les choses différemment, leur avoir donné envie de découvrir de nouveaux cieux

– des remises en question et des interrogations sur ma manière de voyager et ma place en tant que voyageuse, et peut-être même sur ma place tout court

– la possibilité de partager ma vision du monde: certes la vie est dure et beaucoup de choses vont à l’envers, mais les hommes peuvent être beaux, la Terre est magnifique, et nous nous devons d’honorer la vie avec un grand V!

Alors, un immense merci à vous de l’autre côté de l’écran… Sans vous, rien de tout cela n’aurait été possible!

Et pout la suite? continuer le chemin, pas à pas, avec une idée fixe: partager, partager et partager!
J’espère que vous continuerez à faire un bout de route en ma compagnie !

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Que la folie cesse…

J’avais prévu de vous parler de la troisième bougie de ce blog en ce matin de printemps. Mais je remets cet article à plus tard, et laisse vierge cet espace, une sorte d’article de silence.

Toutes mes pensées vont vers les victimes de la folie survenue à Toulouse.

Je prie pour que cet événement réveille consciences et solidarité, que cette tragédie soit la dernière et que la folie cesse.

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Pékin Underground, un autre visage de la Chine !

Pékin Underground, La rébellion des enfants du capitalisme rouge est un webdocumentaire que je vous recommande chaleureusement!
Que vous connaissiez la Chine ou non, que vous soyez sensible à la culture punk ou pas, lancez-vous et pénétrez cet étrange univers… On accompagne le réalisateur Alain Le Bacquer dans sa plongée sous-terraine: il suit les artistes chinois underground depuis 2001. C’est décalé, optimiste et déjà historique par certains aspects.

Pour ceux qui connaissent déjà Pékin, cela les aidera à comprendre ce qui se cache derrière le complexe artistique aujourd’hui le plus célèbre de Chine (pour ne pas dire le centre de la nouvelle industrie artistico-financière) qu’est 789.

Et pour tous, ce webdocu permettra de voir la Chine sous un autre angle: plus de dix ans de culture underground pékinoise synthétisées en trente minutes, c’est un beau challenge qu’a réussi à tenir Alain Le Bacquer!

A lui la parole:

Pékin est pour moi l’antithèse de Shanghai. Plus dure, plus authentique, elle est surtout devenue ces dernières années, le lieu de prédilection de l’Avant-garde chinoise. Depuis mon premier voyage en 2001, elle a bien changé! Pressé par l’enjeu des JO de 2008, le gouvernement chinois veut en faire la vitrine architecturale de la Chine de demain. Mais derrière cette façade en travaux, je suis allé à la rencontre d’une autre Chine plus poétique et populaire au sens noble du terme. Ces protagonistes : des artistes, des musiciens de Rock, des écrivains, des lolitas technoïdes, des filles de bars, des étudiants, de jeunes migrants… font le Pékin d’aujourd’hui. Un mélange hétéroclite qui donne son caractère à cette mouvance « underground ». Issus de la politique de l’enfant unique, les « petits fils de Mao » goûtent aux joies et aux déconvenues de l’individualisme sur fond d’internet, de musique techno, de fringues, de business et de sexualité. En devenant beaucoup plus individualistes que leurs aînés, les « enfants du Capitalisme Rouge » ont inventé un mode de vie qui leur est propre.

Pour voir le webdocumentaire, c’est par ici (il dure 30 minutes).

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