Un (petit) voyage autour d’une publication
Jan 29, 2012 France 13

Je ne pouvais pas faire l’impasse sur ce nouvel univers que m’a ouvert la publication de La Chine à fleur de peau. Cet article est très tourné vers ma petite personne, mais j’ose espérer que cette plongée de l’autre côté d’un livre vous intéressera tout de même…

Ce que publier un livre de récits de voyage chez un petit éditeur ne changera pas dans votre vie:

– vous ne serez pas plus sûr qu’avant d’être un auteur
– vous ne serez pas riche
– vous ne serez pas reconnu dans la rue
– votre quotidien sera le même qu’avant à 99,9% du temps

Ce que publier un livre de récits de voyage chez un petit éditeur pourra apporter à votre quotidien:

– vos proches qui n’aiment pas lire sur écran n’auront plus d’excuse pour ne pas s’intéresser à votre vie
– vous pourrez partager beaucoup plus avec ces derniers, car ils comprendront ce que vous avez fait si loin de chez vous
– vous rencontrerez peut-être de nouvelles personnes
– vous aurez peut-être des marques de reconnaissance inattendue
– le fait de tenir un livre entre vos mains avec votre nom dessus sera dans tous les cas une énorme marque de reconnaissance en soi
– vous pourrez toucher plus de monde et imaginer que vous peuplez désormais l’imaginaire d’inconnus
– vous aurez le sentiment d’avoir participé à la lutte sans fin contre les préjugés et le pré-pensé

Au delà de cette petite liste, comment décrire cette aventure?… Pour ceux qui auraient raté le début, je précise que c’est Jacques Flament (mon éditeur) qui est venu vers moi – voir ici pour les détails. Je pars donc du principe que tout ce qui m’arrive est de l’ordre du cadeau. Et j’ai envie de partager cette belle surprise de la vie avec vous.

Abordons l’aspect pratique: un contrat me lie avec mon éditeur, qui régie la production de l’ouvrage, sa publicité, et les fameux droits d’auteurs. Ces derniers se situent à 10% dans mon cas, et sont taxés. Je gagnerai donc au plus haut 1€50 par livre… Je ferai fortune mille fois plus vite en transformant mon blog en sapin de Noël publicitaire. Et 10%, c’est assez élevé, en général c’est plutôt autour de 7%. Le fait que mon éditeur diffuse uniquement sur internet explique sans doute ce point. Donc on ne peut pas vouloir publier un premier livre pour l’argent – je pense même que les auteurs français qui vivent uniquement de leur livre doivent se compter sur les doigts des deux mains (ou avec ceux des pieds éventuellement).

En ce qui concerne la « publicité » de ce livre, je m’en suis chargée, mon éditeur m’ayant expliqué clairement ce point dès l’origine. J’ai renoué avec ma spécialité universitaire: la communication. Et hop, je rédige un petit baratin à mi-chemin entre le communiqué et le témoignage, et hop j’envoie à un vieux fichier presse, datant de mon premier emploi. Là, quelques retours toulousains. Là, Madame Oreille me suggère de contacter Eric Lange. Quelle lumineuse idée a-t-elle eue… Je le contacte et me décide d’envoyer par la même occasion mon baratin à tous les supports radiophoniques que j’apprécie – j’ai alors l’impression d’envoyer une bouteille à la mer. La mer fut porteuse, la suite vous la connaissez, j’en ai parlé ici notamment. La reconnaissance de Radio France est ma plus belle gratitude dans cette aventure (et j’en ai eu une de plus depuis…). Penser que ma voix a pu toucher des milliers de paires d’oreilles me met le coeur en joie… Un seul mot à ajouter sur ce point: merci!

Et si on parle de ce qui n’est ni purement matériel, pratique ou mesurable… quelle joie de pouvoir partager avec un lectorat plus grand son expérience, sa vision des choses, ce qu’on aime…
Un des moments les plus touchants pour moi a été le repas de Noël où toute ma famille était réunie et où chacun a eu droit à un exemplaire, offert par ma mère et dédicacé de ma main. Oncles, tantes et cousins ont tous été très attentifs à ce cadeau, et c’est peut-être la fois où j’ai le plus partagé avec eux ce que j’ai pu vivre en Chine depuis plus de cinq années.
Un autre beau moment a été la rencontre avec Michel, passionné de Chine et inconnu jusqu’alors, qui a traversé tout Paris pour que je lui signe un livre. On a eu une belle discussion autour d’un thé en ce dimanche pluvieux et c’était bien.
Et pour finir, une dernière anecdote de l’ordre du cadeau que cette publication m’a apporté… Depuis plusieurs semaines, je travaillais aux côtés d’une personne avec qui je n’avais pas eu l’occasion d’échanger. Elle a entendu que je publiais, elle a acheté le livre en ligne et m’a très pudiquement demandé si je pouvais lui dédicacer. Ce que j’ai fait avec grand plaisir. Et cette quasi inconnue a parlé de mon livre autour d’elle et en acheté plus que ma propre mère. Au fil des échanges à ce propos, on s’est rapprochées. Elle est devenue une amie. Et elle m’a écrit une des critiques les plus touchantes que j’ai pu lire, où elle évoque notamment ce qu’elle nomme mon « art de guider sans carte ».

Je n’ai toujours pas de carte à vous offrir, mais une certitude: ce livre n’est pas un aboutissement mais bel et bien le début de l’aventure !

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13 comments on “Un (petit) voyage autour d’une publication

  1. Je suis vraiment impressionnée du chemin que tu as pacouru depuis que je suis ton blog et suis très heureuse pour toi. Je ne pense pas qu’on choisisse la voix de l’écriture dans le but de s’enrichir (si c’est le seul objectif, autant arrêter tout de suite!) mais par simple passion que ce soit pour relater ses expériences ou faire passer un message. Bonne aventure!

  2. Je crois que plus que tout le reste, ce qui me plait dans la publication, c’est que ça valide enfin des choix de vie que beaucoup ne comprenait pas. On prend ton livre en main et on te dit « ah c’est donc ça que tu fais ». Et tout à coup on comprend tes voyages, le temps passé à écrire, à regarder le monde et certaines décisions, certaines escapades que l’on avait pris pour des fuites…
    Parce qu’il est souvent dur d’expliquer où l’on va et pourquoi on part, ce qui nous pousse sans cesse à décoller, c’est pratique d’avoir ce rectangle de papier qui, s’il ne raconte pas, donne quand même un début de réponse.

    En tout cas félicitations, je t’en souhaite plein d’autres.

    Je voulais dire autre chose… ah oui : 10%…? Je te hais.

  3. Gaspard tu as tout à fait raison: c’est pratique de partager via un livre, et vis à vis de certaines personnes, plus facile qu’avec un blog…
    Et oui, 10%, mais si ça peut te rassurer ce n’est qu’un tout petit tirage (200) qui sera je l’espère reconduit, mais rien de bien grandiose 🙂

  4. Cela fait des années que je n’ai pas acheté de livre, mais je vais peut être bien me laisser tenter cette fois ci, le sujet m’intéresse grandement, et ton approche différente me touche là, non pas là juste à côté, oui voilà ici.

    😉

  5. Il est clair qu’il n’y a rien de mieux qu’un livre pour partager ses voyages (après tout si je blogue, c’est avant tout pour partager ma passion du voyage).
    J’ai régulièrement songé à écrire mes récits de voyages sous la forme d’un livre mais c’est un sacré travail et le blog me permet de « défricher » un peu le terrain.
    J’ai un collègue passionné de la Chine et qui veut y aller durant un mois, je pense que je vais acheter ton bouquin pr lui offrir 🙂

  6. @Aurélie : C’est un début. Un premier livre c’est avant tout un passeport, une carte de visite et un CV.

    @Julien : Le blog c’est parfait pour doucement aller vers le livre. Pas de secret pour passer au papier : écrire, écrire et écrire encore.

  7. Merci pour ce voyage 😉
    C’est motivant !
    Si je ne me trompe pas, Amazon propose de l’auto-édition, tu apportes le contenu et il se charge du reste…

    Bravo et pour courage dans l’aventure de l’édition 😉

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