Catégorie : Voyaaages !

Au parc

Fin de dimanche ensoleillé au parc Zhongshan de Shanghai. Sans aucune raison, je n’y avais pas encore mis les pieds  alors que c’est un des plus grands parcs de la ville: erreur, comme le parc Lu Xun, c’est un endroit plein de vie et d’énergie, où il est agréable de se balader. Attractions foraines, taï-chi, badminton, chorales, « frottage » contres les arbres, cerfs-volants ou badinages amoureux: tout ce qui fait qu’un parc chinois reste un espace à part, où il fait bon respirer l’air un peu plus frais et surtout, surtout observer les Chinois dans toute leur gaîté!

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La cigale ayant chanté tout l’été…

Je suis peut-être un peu naïve, mais avant de vivre de ce côté-ci du globe, je ne savais pas qu’il y avait des cigales en Asie… Je les ai remarquées pour la première fois lors de mon voyage à Tokyo l’été dernier. En Chine, je n’en ai pas vraiment entendu du côté de Changzhou l’été dernier. Et bien, à Shanghai, c’est comme à Tokyo: les cigales s’en donnent à cœur joie !

Les fenêtres de mon appartement donnent sur des arbres habités par ces petits insectes. A tel point que les cigales m’ont réveillée ce matin… J’ai donc voulu vous livrer ici quelques-unes de mes découvertes sur cette bête, à garder en tête pour vos prochains dîners mondains…

Avant tout, un symbole: la cigale représente en Chine l’immortalité, ou la vie après la mort. On plaçait dans la bouche des morts une cigale en jade, symbole de vie éternelle et de résurrection dans l’au-delà. Plutôt bizarre quand on sait qu’elles ne vivent pas plus de quelques semaines à l’air libre.

Car oui, si les cigales peuvent vivre plusieurs années sous terre, elles ne vivent que 3 à 4 semaines au soleil avant de mourir. Dans la série « la vie passionnante de ces petits bêtes » il est aussi intéressant de savoir que les cigales se nourrissent exclusivement de sève d’arbres ou d’arbustes: je suppose qu’elles apprécient particulièrement celle des arbres de ma cour !

Les femelles cigales ne chantent pas, ce sont seulement les mâles qui, pour faire la cour à ces dames, « cymbalisent ». Ce ne serait rien de moins que l’animal le plus bruyant de la planète. Le système du chant de la cigale peut se comparer au couvercle d’une boîte de conserve bombé. En appuyant dessus, il se produit un son sec et claquant quand la tôle passe du concave au convexe. Les mâles possèdent un instrument un peu similaire (la cymbale), et tirent sur ce couvercle à l’aide de plusieurs muscles… jusqu’à 900 fois par seconde. Le ventre des mâles est vide pour mieux servir de caisse de résonance.

En dessous de 25°C environ, leurs cymbales perdent de leur souplesse; c’est pourquoi, les cigales sont muettes quand il pleut ou quand le temps se rafraîchit. A Shanghai, ces petites bêtes ont commencé à s’époumoner hier, à savoir exactement depuis la fin de la saison plume, loin d’être un hasard, c’est le début d’une saison nouvelle que les cigales nous ont annoncé…

Source & infos: ici et

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Saison Plume à Shanghai

Il pleut à Shanghai. Il pleut beaucoup et il pleut depuis deux semaines quotidiennement, le tout accompagné par une bonne grosse chaleur. Au début, je pensais que c’était lié au changement climatique. Mais non, mais collègues m’ont rassurée: c’est une mini saison des pluies qui a lieu tous les ans à Shanghai de mi-juin à début juillet, et cette année elle a juste été un peu décalée…

Après quelques recherches sur le net, j’ai appris que le plus gros des précipitations annuelles shanghaïennes (1100 mm en moyenne) se répartissent en effet de mi-juin à début juillet. Parfois appelée la saison plume, cette période peut regrouper une vingtaine de jours de pluie d’affilée. J’ai également vu sur différents sites que cette même saison se disait en anglais la mue du printemps (spring molt) et en chinois 春季换羽 (chūn jì huàn yǔ), à savoir:

Le printemps se transforme en plume

Pas de quoi me faire aimer ces déluges quasi quotidiens, mais je sais maintenant que ça ne va pas durer et j’en apprécie surtout la description poétique !

Mais ce matin, en arrivant au bureau, mauvaise nouvelle: mes collègues n’ont jamais entendu parler de cette superbe expression. Elles appellent cette saison tout simplement la pluie d’été précoce jaune – 黄霉天 huángméitiān, pas mal non plus, mais je préfère m’imaginer les vagues dessinées par la pluie en une sorte de plume…

Et vous, avez-vous déjà entendu parler de la saison plume ou de 春季换羽?

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Canicule pékinoise

Un bus a fondu sur lui même à Pékin la semaine dernière, probablement en raison de la récente canicule, il faisait plus de 40° ce jour là… Et oui, il n’y a pas qu’en France qu’il fait très chaud ces temps-ci : une vague de chaleur anormale s’est abattue sur le centre et le nord de la Chine; à Shanghai, nous ne sommes peut-être pas concernés, mais entre l’alternance de chaleurs étouffantes et de pluies diluviennes, je me pose tout de même des questions… Qui doute encore du dérèglement climatique?

(Photo: REUTERS/Stringer)

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Médecine traditionnelle chinoise: j’ai testé les ventouses

*bienvenue sur ce blog*

Si vous souhaitez découvrir mon travail, je vous invite à lire mon premier roman : Amadou, L’étoile du Nord !

Livre Amadou L'étoile du Nord

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Je partage avec vous une expérience unique: l’application de ventouses !

Comment je me suis retrouvée avec des ventouses sur le dos…

Par un doux soir de printemps shanghaïen, je n’étais pourtant pas partie pour l’inconnu, au contraire: je voulais simplement reprendre ma bonne habitude de massage hebdomadaire.
N’ayant pas été me faire masser depuis mon retour de France, je me suis joint à mes collègues chinoises qui partaient pour ce qu’elles m’ont dit être un très bon salon, où les masseurs ont une approche thérapeutique.

Sauf que… depuis quelques semaines j’ai une petite douleur au dos, et j’en ai informé mon nouveau masseur: il a donc passé plus de la moitié de la séance (d’une heure) à s’acharner sur une toute petite partie de mon corps, au niveau du bassin. Et quand il m’a proposé (en mandarin) l’application de ventouses, je n’ai pas réalisé exactement ce que c’était, et vu son ton convaincant du type C’est exactement ce dont vous avez besoin pour ce genre de douleur, je n’ai pas pu refuser…

Savez-vous ce qu’est une ventouse?

L’application ressemble à ça:

ventouses_chinoises

La ventouse est un récipient en verre et en forme de cloche destiné à soigner grâce à un effet de succion sur la peau. Pour chauffer l’air et induire un vide lors de son refroidissement, on y insère une compresse imbibée d’alcool à brûler et enflammée dans le récipient – et c’est impressionnant quand ça se passe à 2 centimètres de votre dos. La flamme s’éteint spontanément quand l’air est consommé. La ventouse est alors appliquée sur le dos de la personne à traiter, de manière à ce qu’en refroidissant, par sa contraction il produise un puissant effet de succion. Nos grands-mères l’utilisaient pour soigner des bronchites…

En médecine traditionnelle chinoise, les ventouses sont appliquées à des endroits précis correspondant à des points d’acupuncture choisis en fonction du trouble à soigner, ou bien les ventouses sont mobilisées sur des zones situées le long des méridiens énergétiques. Et oui, pour la médecine chinoise, la maladie ou la douleur est un signe de blocage : cela signifie que l’énergie fondamentale ne circule plus ou mal. La ventouse chinoise rétablit la circulation du sang et, par conséquent, l’énergie.

Mon masseur m’a traité de la sorte car j’aurais pris un coup de froid dans le dos, et j’aurais trop d’humidité à l’intérieur de mon corps. Avec l’humidité ambiante de Shanghai et les clim’s allumées à fond en permanence, ça me parait bien possible… Sauf que je n’ai pas mesuré l’entrain de mon masseur-thérapeute: il m’a mis pas moins de 12 ventouses, appliquées seulement 5 minutes, mais qui m’ont laissé de belles traces violettes – qui partiront en une semaine. Et l’effet dans tout ça? pour l’instant, dur à dire. J’ai très bien dormi suite à ce massage, et le lendemain, la douleur semble moins aigüe. A voir sur le moyen terme…

Et vous, connaissez-vous? Y aurait-il des adeptes qui souhaitent partager ici leur expérience?!

Pour en savoir plus sur la personne qui m’a appliqué ces ventouses, allez lire cet entretien avec celui qui devint finalement « mon » masseur attitré pendant de longs mois, entretien édifiant !

Par ici pour acheter des ventouses.

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Marché aux antiquités

Au marché aux Antiquités, Dongtai Lu à Shanghai, on croise: des attrape-poussières plus répliques qu’antiques…

Des vendeurs itinérants…

Et encore de nombreuses répliques d’antiques…

Qui ravissent touristes chinois ou étrangers, sous l’œil moqueur ou incrédule des habitants du quartier !

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Rencontre avec Catherine, fin

Vous pouvez retrouver le début de cette rencontre ci-dessous ou en cliquant ici.

A ton retour en France, après ces 11 mois passés en Chine comme prévu, as-tu eu envie d’y revenir ?

Pas tout de suite. J’ai repris mon travail de reporter à la radio. Je n’appartenais pas au « service étranger », donc je ne me suis plus occupée de l’actualité chinoise. J’ai pensé que la Chine s’était refermée sur elle-même, pour quelques années. J’ai pris mes distances.

Tu y es revenue quelques années plus tard ?

Oui, en 1994. J’ai accompagné pendant une semaine, le ministre français de l’industrie. A l’époque, c’était Gérard Longuet. Ce qui m’a le plus marquée, c’est l’effervescence  économique. A Shanghai, j’ai rencontré des officiels de la municipalité. Ils nous ont montré leur projet de développement urbain à Pudong (l’actuel cœur financier de Shanghai) ! Nous y sommes allés: ce n’était alors que des routes mal carrossées et des maisons basses sans confort. La campagne, quoi…

Je suis revenue à Pékin  en 1999, pour le 50ème anniversaire de la République Populaire de Chine. J’ai revu les gens que j’avais connus 10 ans plus tôt et j’ai constaté que leur niveau de vie s’était amélioré. J’ai été frappée par l’ouverture du pays à la culture occidentale. Des restaurants  étrangers – je me souviens avoir mangé des huîtres importées de France par avion ! – de nouvelles boîtes de nuit, des hypermarchés, le premier magasin IKEA… Je ne reconnaissais plus Pékin : les immeubles d’habitation avaient poussé comme des champignons, on en était au 5ème périphérique autour de la ville… De plus en plus de voitures et d’embouteillages alors que 10 ans plus tôt, tout le monde se déplaçait à bicyclette!

Et en 2010, les changements doivent te sembler encore plus spectaculaires ?

C’est une autre Chine. Une Chine gagnée par la frénésie de la consommation. J’en étais informée avant de venir mais j’ai eu quand même un choc. Les centres commerciaux de Shanghai sont stupéfiants. J’ai découvert de jeunes Chinois plus individualistes. Ils soignent leur look, les filles s’habillent très courts, portent des talons hauts. Bien sûr, Shanghai est une ville où vivent beaucoup d’étrangers et les cultures se mélangent facilement donc c’est moins étonnant. L’exposition universelle semble donner des ailes aux Shanghaiens, un sentiment de confiance en soi et dans l’avenir  du pays.

Et au niveau politique, il y a une évolution ?

Non, pas vraiment. Les jeunes surtout  me disent: « La email hidden; JavaScript is required, ce n’est pas mon truc ». Il n’y a aucune aspiration à participer à la vie publique, à vouloir changer les choses. L’organisation du email hidden; JavaScript is required, très pyramidale, est très abstraite. Les citoyens s’occupent exclusivement de leurs affaires personnelles, ils ne s’engagent dans aucune cause, ils ne sont pas militants. Seule exception, peut-être, une élite qui s’intéresse à l’environnement. La majorité de la société estime sans doute que puisque le pouvoir actuel réussit à maintenir la croissance, on peut le laisser tranquille…

Il existe des problèmes sociaux dans le pays, penses-tu que ça va exploser ?

Les écarts de revenus entre les plus pauvres et les plus riches s’accentuent. C’est de là sans doute que viendra email hidden; JavaScript is required. Quel en sera le déclencheur ? Je suis incapable de le dire. Les événements de email hidden; JavaScript is required et mon erreur d’appréciation à l’époque m’ont rendue plus prudente dans mes pronostics.

Tu me disais, il y quelques jours, que tu trouves des similitudes entre la Chine de 2010  et celle que tu avais découverte, il y a 20 ans…

Comment dire… Je trouve que certaines traditions chinoises se perpétuent. Par exemple,  la vie de quartier. Les gens jouent entre voisins au mah-jong le soir, entourés de badauds. C’est convivial encore dans les quartiers populaires ! J’ai l’impression  aussi que  la cellule familiale reste toujours une valeur sûre : le sentiment filial, le respect pour les anciens. Même si je constate l’esprit rebelle de certains jeunes qui s’affranchissent de leurs parents. Je retrouve dans la société la même admiration qu’avant, pour ceux qui réussissent : les petits malins, ceux qui arrivent à entrer par la fenêtre quand on leur ferme la porte. Pour les businessmen qui affichent leur réussite sociale. Autre constante: un certain fatalisme face à la vie. Le genre de phrases « C’est comme ça, on ne peut pas changer les choses ». Beaucoup d’acceptation et peu d’esprit de révolte.

Et le rapport à l’argent ?

Il y a une continuité dans le désir d’ascension sociale, gagner plus pour pouvoir voyager, s’offrir des objets de luxe… C’était déjà le cas avant l’ouverture.

Finalement, je découvre une autre Chine, mais pas un autre peuple.

Catherine est restée quelques temps à Shanghai pour l’Expo, vous pouvez retrouver ses articles sur www.exposhangai2010.info.

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Portrait de Chine (3): rencontre avec Catherine

Pour ce troisième portrait de Chine, ce n’est pas un Chinois qui a bien voulu répondre à mes questions, mais Catherine, journaliste française, qui côtoie la Chine depuis plus de 20 ans. Son histoire avec la Chine et son regard sur les Chinois m’ont tout de suite plu, et je voulais partager cette rencontre ici:

Qui es-tu ?

Je suis une aventurière, au sens noble du terme. Le goût de l’inconnu, se laisser surprendre. Mes modèles : les grands explorateurs, les découvreurs du 19ème siècle, Albert Londres (l’aventurier- journaliste).

Peux-tu me raconter ta première rencontre avec la Chine ?

Le déclic, c’est la lecture d’un livre d’Alexandra David-Neel sur sa traversée de la Chine, en 1937, de Pékin à Lhassa. J’ai commencé par prendre des cours particuliers de chinois. C’était en 1986, j’avais du temps libre et  le goût des langues. J’ai appris le chinois à l’oreille, je n’ai jamais réussi à l’écrire ni à le lire.

En email hidden; JavaScript is required, j’ai pris une année sabbatique. Le choix de la Chine s’est imposé à moi. Après m’être initiée  à cette  langue, il me paraissait logique de vouloir connaitre la civilisation chinoise. J’ai préparé mon voyage pendant 3 mois. A l’époque, je travaillais pour la radio, je pensais que je pourrais faire des reportages sur la Chine, de manière approfondie, des sujets magazine.

Je suis arrivée en janvier email hidden; JavaScript is required à Pékin. J’ai été tout de suite accueillie par la famille de mon professeur de chinois en France, la famille Wu. Elle m’a hébergée dans l’appartement du fils. C’était une « hutong », une cour à l’ancienne, où habitaient plusieurs familles dans de toutes petites pièces. Je partageais un robinet d’eau dans la cour,  il n’y avait ni toilettes, ni salle de bain. Je chauffais la pièce principale avec un poêle à charbon. C’était l’hiver, il faisait très froid, je n’ai pas tenu longtemps ! Par la suite, j’ai déménagé une douzaine de fois. La famille Wu m’a toujours assistée, conseillée, c’était mon ancrage à Pékin.

Comment as-tu vécu les fameux événements de email hidden; JavaScript is required ?

Les premières manifestations d’étudiants ont commencé mi avril, email hidden; JavaScript is required. La place est vite devenue un lieu de débat, de email hidden; JavaScript is required En mai, les jeunes ont décidé de faire une grève de la faim. Ils étaient exaltés, passionnés, ils semblaient n’avoir peur de rien. Les étudiants  d’autres villes chinoises sont arrivés par centaines à Pékin: ils prenaient le train sans payer ! La place a pris les allures de campement permanent, avec ses bâches en plastique, sa distribution d’eau, ses jeunes qui passaient la nuit à la belle étoile…

As-tu senti que la répression allait arriver ?

A force d’aller tous les jours sur la place, je me suis laissé emporter par l’enthousiasme général. Les jeunes, malgré leurs revendications excessives et naïves, étaient considérés par une partie de la population, comme des héros. Le discours politique était  peu structuré chez l’étudiant de base, ils faisaient confiance à leurs leaders. Les slogans concernaient  la lutte email hidden; JavaScript is required, le désir de davantage de démocratie. La email hidden; JavaScript is required a été instituée le 20 mai, les militaires ont tenté d’entrer dans la ville mais ils ont été repoussés de manière pacifiste par la population. Le 30 mai, les étudiants des Beaux Arts érigent sur la place, une Déesse de la Démocratie qui rappelle la statue de la liberté à New-York.

Et comment le reste de la population a ressenti ce printemps?

Je me souviens très bien d’une email hidden; JavaScript is required au mois de mai à Pékin. Un million de personnes ont défilé dans les rues. Etudiants, ouvriers, employés. Les habitants, au passage des manifestants, applaudissaient depuis les fenêtres des immeubles ! Une partie de la  population de Pékin a soutenu le mouvement de manière active en montant par exemple des barricades à partir du 1er juin pour empêcher l’arrivée des email hidden; JavaScript is required jusqu’à la place !

Comment as-tu vécu cette fameuse nuit du email hidden; JavaScript is required ?

En début de soirée, j’ai assisté à l’arrivée d’un email hidden; JavaScript is required, finalement immobilisé par une foule très dense. Je suis revenue à mon hôtel informer ma rédaction et envoyer mon témoignage en France. J’ai mis  plusieurs heures avant d’obtenir la communication téléphonique. Lorsque j’ai voulu revenir sur la place, vers 4 heures du matin, tous les accès étaient déjà contrôlés par les email hidden; JavaScript is required. Je n’étais pas présente au moment où l’armée a délogé les étudiants mais j’ai entendu les coups de feu et vu les premiers blessés sortir de la place sur des brancards.

Tu ne pensais pas que le mouvement des étudiants allait se terminer ainsi ?

La email hidden; JavaScript is required avait été instaurée le 20 mai, j’avais bien senti la menace se rapprocher mais je partageais le quotidien des étudiants, j’étais portée par leur élan. Je n’avais aucune information sur les discussions au sommet du pouvoir. Une seule personne a tenté de calmer mon enthousiasme avant le email hidden; JavaScript is required. Le patriarche de la famille Wu. Avec l’expérience de ses 70 ans, ce vieux monsieur, membre du parti communiste, observait  les événements avec scepticisme. Il ne croyait pas que des étudiants puissent faire tomber le régime. Il connaissait la Chine mieux que moi !

Et après ? quelle a été l’ambiance à Pékin ?

C’est comme si  la cocotte-minute s’était refermée d’un coup. Black-out total sur le sujet … Plus personne ne voulait  parler aux étrangers. Mes amis m’ont tous demandé : pourquoi tu restes à Pékin? Comme journaliste, j’ai eu quelques difficultés à travailler. Je me rappelle avoir interrogé en juillet un étudiant de Shanghai sur sa participation au mouvement de email hidden; JavaScript is required. Il a accepté de me répondre , mais  en pédalant à vélo pendant 30 minutes  dans la ville pour que le vent couvre notre conversation… Le email hidden; JavaScript is required a tout repris en main: email hidden; JavaScript is required des meneurs, publication de listes de personnes recherchées, séances d’email hidden; JavaScript is required pour les étudiants qui s’étaient laissés entrainer email hidden; JavaScript is required, envoi des étudiants de quatrième année à la campagne… Le mouvement  a été qualifié de «email hidden; JavaScript is required». La propagande a duré des mois. Malgré tout,  je n’ai pas voulu quitter la Chine. Je suis restée jusqu’en novembre. Puisque plus rien ne me retenait à Pékin, j’en ai profité pour explorer quelques provinces chinoises où je me suis aperçue que la connaissance des événements de la email hidden; JavaScript is required était très partielle.

La suite très bientôt !

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