Je ne pouvais pas faire l’impasse sur ce nouvel univers que m’a ouvert la publication de La Chine à fleur de peau. Cet article est très tourné vers ma petite personne, mais j’ose espérer que cette plongée de l’autre côté d’un livre vous intéressera tout de même…
Ce que publier un livre de récits de voyage chez un petit éditeur ne changera pas dans votre vie:
– vous ne serez pas plus sûr qu’avant d’être un auteur
– vous ne serez pas riche
– vous ne serez pas reconnu dans la rue
– votre quotidien sera le même qu’avant à 99,9% du temps
Ce que publier un livre de récits de voyage chez un petit éditeur pourra apporter à votre quotidien:
– vos proches qui n’aiment pas lire sur écran n’auront plus d’excuse pour ne pas s’intéresser à votre vie
– vous pourrez partager beaucoup plus avec ces derniers, car ils comprendront ce que vous avez fait si loin de chez vous
– vous rencontrerez peut-être de nouvelles personnes
– vous aurez peut-être des marques de reconnaissance inattendue
– le fait de tenir un livre entre vos mains avec votre nom dessus sera dans tous les cas une énorme marque de reconnaissance en soi
– vous pourrez toucher plus de monde et imaginer que vous peuplez désormais l’imaginaire d’inconnus
– vous aurez le sentiment d’avoir participé à la lutte sans fin contre les préjugés et le pré-pensé
Au delà de cette petite liste, comment décrire cette aventure?… Pour ceux qui auraient raté le début, je précise que c’est Jacques Flament (mon éditeur) qui est venu vers moi – voir ici pour les détails. Je pars donc du principe que tout ce qui m’arrive est de l’ordre du cadeau. Et j’ai envie de partager cette belle surprise de la vie avec vous.
Abordons l’aspect pratique: un contrat me lie avec mon éditeur, qui régie la production de l’ouvrage, sa publicité, et les fameux droits d’auteurs. Ces derniers se situent à 10% dans mon cas, et sont taxés. Je gagnerai donc au plus haut 1€50 par livre… Je ferai fortune mille fois plus vite en transformant mon blog en sapin de Noël publicitaire. Et 10%, c’est assez élevé, en général c’est plutôt autour de 7%. Le fait que mon éditeur diffuse uniquement sur internet explique sans doute ce point. Donc on ne peut pas vouloir publier un premier livre pour l’argent – je pense même que les auteurs français qui vivent uniquement de leur livre doivent se compter sur les doigts des deux mains (ou avec ceux des pieds éventuellement).
En ce qui concerne la « publicité » de ce livre, je m’en suis chargée, mon éditeur m’ayant expliqué clairement ce point dès l’origine. J’ai renoué avec ma spécialité universitaire: la communication. Et hop, je rédige un petit baratin à mi-chemin entre le communiqué et le témoignage, et hop j’envoie à un vieux fichier presse, datant de mon premier emploi. Là, quelques retours toulousains. Là, Madame Oreille me suggère de contacter Eric Lange. Quelle lumineuse idée a-t-elle eue… Je le contacte et me décide d’envoyer par la même occasion mon baratin à tous les supports radiophoniques que j’apprécie – j’ai alors l’impression d’envoyer une bouteille à la mer. La mer fut porteuse, la suite vous la connaissez, j’en ai parlé ici notamment. La reconnaissance de Radio France est ma plus belle gratitude dans cette aventure (et j’en ai eu une de plus depuis…). Penser que ma voix a pu toucher des milliers de paires d’oreilles me met le coeur en joie… Un seul mot à ajouter sur ce point: merci!
Et si on parle de ce qui n’est ni purement matériel, pratique ou mesurable… quelle joie de pouvoir partager avec un lectorat plus grand son expérience, sa vision des choses, ce qu’on aime…
Un des moments les plus touchants pour moi a été le repas de Noël où toute ma famille était réunie et où chacun a eu droit à un exemplaire, offert par ma mère et dédicacé de ma main. Oncles, tantes et cousins ont tous été très attentifs à ce cadeau, et c’est peut-être la fois où j’ai le plus partagé avec eux ce que j’ai pu vivre en Chine depuis plus de cinq années.
Un autre beau moment a été la rencontre avec Michel, passionné de Chine et inconnu jusqu’alors, qui a traversé tout Paris pour que je lui signe un livre. On a eu une belle discussion autour d’un thé en ce dimanche pluvieux et c’était bien.
Et pour finir, une dernière anecdote de l’ordre du cadeau que cette publication m’a apporté… Depuis plusieurs semaines, je travaillais aux côtés d’une personne avec qui je n’avais pas eu l’occasion d’échanger. Elle a entendu que je publiais, elle a acheté le livre en ligne et m’a très pudiquement demandé si je pouvais lui dédicacer. Ce que j’ai fait avec grand plaisir. Et cette quasi inconnue a parlé de mon livre autour d’elle et en acheté plus que ma propre mère. Au fil des échanges à ce propos, on s’est rapprochées. Elle est devenue une amie. Et elle m’a écrit une des critiques les plus touchantes que j’ai pu lire, où elle évoque notamment ce qu’elle nomme mon « art de guider sans carte ».
Je n’ai toujours pas de carte à vous offrir, mais une certitude: ce livre n’est pas un aboutissement mais bel et bien le début de l’aventure !
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