Catégorie : Europe

Voyagez où vous êtes… (bis)

… et observez par exemple un peu mieux les cieux…

Certes en voyage, c’est plus facile: on a tout le temps qu’on veut pour faire ce qu’on veut et on peut rester toute la journée le nez en l’air.
Mais où que vous soyez… Soufflez.
Une fois de plus quelques secondes à peine suffisent, et observez les cieux, ils nous réservent souvent des surprises. Comme ce soir-là: sommes-nous dans une lointaine contrée exotique au nom imprononçable? peut-être… ou pas! si je vous dis que cela se passe dans le jardin où j’ai grandi, au Nord de Toulouse, le croirez-vous?

Je pourrai continuer la série longtemps encore. Je voulais juste (dé)montrer, par deux petits exemples que le voyage n’est qu’une question de point de vue !

Votre avis m’intéresse: qu’en pensez-vous?!

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Voyagez où vous êtes…

Aujourd’hui, un clin d’oeil à un thème qui me tient à coeur: garder son oeil voyageur dans son propre pays…

J’ai pensé à Voyagez comme vous êtes  – le slogan d’une certaine marque au M jaune m’ayant marquée – mais je préfère le Voyagez vous êtes, tant le lieu est à mes yeux un des éléments les moins importants dans la « recette » voyage. Les éléments primordiaux étant à mon sens l’envie de rencontre, de découverte et de partage…

Donc donc donc, voyagez où vous êtes: à Paris peut-être?… et prenez le temps de respirer devant la Tour Eiffel, qu’on se surprend à croiser régulièrement…
Mais l’observe-t-on vraiment? prend-on le temps que mérite cette dame vénérée et enviée au quatre coins du monde?

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Radio France: le triplé, interviewée sur France Info !

Après Le Mouv’ & France Inter, nouveau très beau cadeau radiophonique autour de mon livre: Ingrid Pohu de France Info m’a interviewée pour sa très sympathique émission Voyage et Découvertes.

C’était en direct mercredi dernier, et pour me réécouter vous raconter Shanghai en cinq minutes, c’est ici:

A bientôt !

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Un (petit) voyage autour d’une publication

Je ne pouvais pas faire l’impasse sur ce nouvel univers que m’a ouvert la publication de La Chine à fleur de peau. Cet article est très tourné vers ma petite personne, mais j’ose espérer que cette plongée de l’autre côté d’un livre vous intéressera tout de même…

Ce que publier un livre de récits de voyage chez un petit éditeur ne changera pas dans votre vie:

– vous ne serez pas plus sûr qu’avant d’être un auteur
– vous ne serez pas riche
– vous ne serez pas reconnu dans la rue
– votre quotidien sera le même qu’avant à 99,9% du temps

Ce que publier un livre de récits de voyage chez un petit éditeur pourra apporter à votre quotidien:

– vos proches qui n’aiment pas lire sur écran n’auront plus d’excuse pour ne pas s’intéresser à votre vie
– vous pourrez partager beaucoup plus avec ces derniers, car ils comprendront ce que vous avez fait si loin de chez vous
– vous rencontrerez peut-être de nouvelles personnes
– vous aurez peut-être des marques de reconnaissance inattendue
– le fait de tenir un livre entre vos mains avec votre nom dessus sera dans tous les cas une énorme marque de reconnaissance en soi
– vous pourrez toucher plus de monde et imaginer que vous peuplez désormais l’imaginaire d’inconnus
– vous aurez le sentiment d’avoir participé à la lutte sans fin contre les préjugés et le pré-pensé

Au delà de cette petite liste, comment décrire cette aventure?… Pour ceux qui auraient raté le début, je précise que c’est Jacques Flament (mon éditeur) qui est venu vers moi – voir ici pour les détails. Je pars donc du principe que tout ce qui m’arrive est de l’ordre du cadeau. Et j’ai envie de partager cette belle surprise de la vie avec vous.

Abordons l’aspect pratique: un contrat me lie avec mon éditeur, qui régie la production de l’ouvrage, sa publicité, et les fameux droits d’auteurs. Ces derniers se situent à 10% dans mon cas, et sont taxés. Je gagnerai donc au plus haut 1€50 par livre… Je ferai fortune mille fois plus vite en transformant mon blog en sapin de Noël publicitaire. Et 10%, c’est assez élevé, en général c’est plutôt autour de 7%. Le fait que mon éditeur diffuse uniquement sur internet explique sans doute ce point. Donc on ne peut pas vouloir publier un premier livre pour l’argent – je pense même que les auteurs français qui vivent uniquement de leur livre doivent se compter sur les doigts des deux mains (ou avec ceux des pieds éventuellement).

En ce qui concerne la « publicité » de ce livre, je m’en suis chargée, mon éditeur m’ayant expliqué clairement ce point dès l’origine. J’ai renoué avec ma spécialité universitaire: la communication. Et hop, je rédige un petit baratin à mi-chemin entre le communiqué et le témoignage, et hop j’envoie à un vieux fichier presse, datant de mon premier emploi. Là, quelques retours toulousains. Là, Madame Oreille me suggère de contacter Eric Lange. Quelle lumineuse idée a-t-elle eue… Je le contacte et me décide d’envoyer par la même occasion mon baratin à tous les supports radiophoniques que j’apprécie – j’ai alors l’impression d’envoyer une bouteille à la mer. La mer fut porteuse, la suite vous la connaissez, j’en ai parlé ici notamment. La reconnaissance de Radio France est ma plus belle gratitude dans cette aventure (et j’en ai eu une de plus depuis…). Penser que ma voix a pu toucher des milliers de paires d’oreilles me met le coeur en joie… Un seul mot à ajouter sur ce point: merci!

Et si on parle de ce qui n’est ni purement matériel, pratique ou mesurable… quelle joie de pouvoir partager avec un lectorat plus grand son expérience, sa vision des choses, ce qu’on aime…
Un des moments les plus touchants pour moi a été le repas de Noël où toute ma famille était réunie et où chacun a eu droit à un exemplaire, offert par ma mère et dédicacé de ma main. Oncles, tantes et cousins ont tous été très attentifs à ce cadeau, et c’est peut-être la fois où j’ai le plus partagé avec eux ce que j’ai pu vivre en Chine depuis plus de cinq années.
Un autre beau moment a été la rencontre avec Michel, passionné de Chine et inconnu jusqu’alors, qui a traversé tout Paris pour que je lui signe un livre. On a eu une belle discussion autour d’un thé en ce dimanche pluvieux et c’était bien.
Et pour finir, une dernière anecdote de l’ordre du cadeau que cette publication m’a apporté… Depuis plusieurs semaines, je travaillais aux côtés d’une personne avec qui je n’avais pas eu l’occasion d’échanger. Elle a entendu que je publiais, elle a acheté le livre en ligne et m’a très pudiquement demandé si je pouvais lui dédicacer. Ce que j’ai fait avec grand plaisir. Et cette quasi inconnue a parlé de mon livre autour d’elle et en acheté plus que ma propre mère. Au fil des échanges à ce propos, on s’est rapprochées. Elle est devenue une amie. Et elle m’a écrit une des critiques les plus touchantes que j’ai pu lire, où elle évoque notamment ce qu’elle nomme mon « art de guider sans carte ».

Je n’ai toujours pas de carte à vous offrir, mais une certitude: ce livre n’est pas un aboutissement mais bel et bien le début de l’aventure !

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Pause…

Aujourd’hui je pars de Paris. Je ne quitte pas la France, mais je m’absente de tout pendant 10 jours.
10 jours sans téléphone, sans internet, et même sans rien à écrire ou à lire.
Aujourd’hui je fais une pause. Que vais-je faire? je vous le raconterai à mon retour…

Du coup, ce blog est lui même en pause !

On se reparle après le 28 janvier…

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Nouvel an version tchèque…

Salle des fêtes de village. Ambiance digne d’une soirée dans un village ariégeois/ardéchois/breton (remplacez ce dernier adjectif par la région la plus reculée de France que vous connaissez et vous aurez une idée)… Ambiance bon enfant, toutes les générations sont confondues. Le mot d’ordre général : se détendre entres amis. Ca boit, mais sans excès. Ca danse beaucoup, sur les rythmes de l’orchestre local où, sur fond de cuivres, deux chanteuses aussi peu gracieuses que motivées s’époumonent de tout cœur.

Ca rigole beaucoup aussi, ça papote pas mal. Tous les visages sont ouverts et souriants. J’assiste à de beaux lancés de lampions de papier dans les premières minutes de 2012, à la manière de ceux que j’avais déjà vu en Chine. J’adore voir leur petite flamme s’envoler tranquillement jusqu’au ciel et les observer virevolter jusqu’à ce que je ne puisse plus les voir.
Et les amis tchèques de mon amie sont adorables : à l’écoute, ouverts, avenants, aimant danser, rigoler et de bonne volonté pour intégrer une étrangère parmi eux parachutée…
C’est un chouette changement d’année ! Entre langue française, tchèque et anglaise, c’est un bonheur de trouver cette interculturalité dans une contrée tchèque reculée… et je ne me doute pas alors que le meilleur de mon séjour est encore devant moi.

En ce premier jour de 2012, nous effectuons une superbe randonnée : c’est Ještěd que nous montons !
La beauté des sapins emplis de neige. Blanc sur fond de ciel blanc. Et le son de la neige qui tombe comme si les sapins chuchotaient, murmuraient de doux mots. Parfois en pleurant, lorsque la neige fond un peu trop rapidement.
La montée n’est pas trop dure, et dure moins de deux heures. Ambiance très bon enfant une fois de plus. Très « air pur ». La vue en haut est totalement bouchée. Mais peu importe, le principal était de monter, de respecter le rythme de la tradition. Depuis 37 ans, cette montée est organisée le premier jour de l’année. Malgré les éventuelles conséquences du réveillon…
La descente est ultra glissante. Je ne suis pas du tout équipée. Les Tchèques maîtrisent le ski sur leurs semelles. Moi pas : ce seront au moins quatre belles gamelles qui me feront atterrir sur mon fessier.

Un grand merci à Emilie, Petra, Hanush, Veronica, Tomach, Georges, Vera, Monicia, Irina qui m’ont permis de passer à merveille le cap de la nouvelle année !

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A l’Est, du nouveau !

Fidèle à mes envies voyageuses, je suis partie fêter le nouvel an en République Tchèque.
A l’origine de ce séjour, une discussion avec Emilie, une très bonne amie vivant à Liberec, une petite ville tchèque, depuis un an.
– Tu fais quoi pour le Nouvel An ?
– Je vais dans une fête organisée dans une salle des fêtes d’un petit village près de Liberec.
L’idée de fêter un nouvel an dans une salle des fêtes au bout de l’Europe dans une langue différente au milieu d’inconnus pique ma curiosité :
– Je peux me joindre à toi ? mes parents cherchent à me faire un cadeau pour Noël, j’avais pas d’idée, mais demander des billets d’avion pour Prague me parait réalisable…

Et hop, le plan était établi…

J’arrive vendredi vers 20h, Roman, mon chauffeur d’un soir, m’attend à l’aéroport – je pars moins de 72 heures et je préfère économiser un peu de temps qu’un peu d’argent pour rejoindre mon amie. Outre ce dernier point, cela s’avère être une bonne idée : Roman est très sympa.
Il dit qu’il parle mal anglais, je ne trouve pas. Il a 42 ans, il a deux enfants, dont un fils de 24 ans qu’il a eu avec sa femme. Il est heureux d’être toujours avec elle. Il est chauffeur de taxi depuis deux ans. Avant, il travaillait pour une société de transport et encore avant il été chauffeur pour l’aéroport. Mais il a eu de mauvais patrons à chaque fois. Qui ne payaient pas ses heures supp’ et il en faisait vraiment beaucoup. Maintenant, il est son propre chef. C’est dur, avec la crise. Il est facile d’avoir une carte de taxi ici, mais il n’y a pas assez de travail pour tous. A moins, il travaille pour lui. C’est dur pour son fils aussi. Il travaille dans l’immobilier. Il y a 4 ou 5 ans, ça allait. Maintenant, il y a des mois où il doit demander à son père de l’aider. Mais Roman préfère la société de maintenant à celle du temps du communisme. Il avait 20 ans à la révolution. Avant, il souffrait surtout de ne pas pouvoir se déplacer comme il le voulait, il n’était pas libre. Aujourd’hui, ses enfants sont grands, il peut partir avec sa femme en week-end pour voir des villes différentes.
On continue la discussion tout le trajet, qui dure pratiquement deux heures. On dirait que je roule aux côtés d’un ami…

Samedi, je passe une bonne partie de la journée à papoter avec mon amie. Tout en découvrant Liberec. C’est une petite ville très « empire austro-hongrois ». De beaux bâtiments type Sudète ponctuent la ville. Ils sont de couleur gâteau à la crème. C’est calme, coloré et vert comme ville. Et un peu ambiance station de ski aussi. On est au pied de massifs montagneux, qui même de basse altitude, sont bien aménagés pour les sports de nature.
Le midi, on se régale de patates et autres féculents sous toutes leurs formes (croquette, boulette, beignet). On se prépare ensuite à célébrer le nouvel an…

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Un baiser

En ce samedi matin, je terminais mes courses au marché de Barbès et m’apprêtais à rentrer chez moi. J’avais le coeur en joie: le marché de Barbès est un dépaysement entier en plein coeur de notre capitale. Les teints y sont bronzés, les accents très marqués et parfois le français peu parlé. Une joyeuse frénésie s’en dégage, énormément d’énergie aussi. Et pour beaucoup, une nécessité de trouver les meilleurs prix, de ne pas perdre un cent – on vient ici de loin car c’est un des marchés les moins chers de Paris. J’y viens pour cette dernière raison mais aussi et surtout pour sentir un peu de soleil, beaucoup d’ailleurs à travers les échanges avec les vendeurs ou en observant simplement les gens.

Le sac lourd, je venais de traverser le boulevard quand une mama arabe s’approcha de moi: « Est-ce que je peux utiliser votre portable pour bipper ma fille, je suis perdue? » Elle me tend en même temps un morceau de papier où est griffoné un numéro. Premier et regrettable sentiment: y a-t-il une entourloupe? quelques-uns des jeunes loulous qui nous entourent ne sont-ils pas de mèche avec elle pour voler mon précieux ustensile?

Et là je plonge mon regard dans le sien, me ravise en un quart de seconde, et lui réponds « aucun problème, je peux même l’appeler pour vous! » Je prends le papier, pianote le numéro, explique à la fille en question que je viens de cueillir sa mère au pied du marché, et elles conviennent d’un rendez-vous quelques mètres plus loin.

« Vous êtes un ange, merci » me dit la dame, avec un tel sourire qu’il illumine encore quand j’y pense. On échange quelques mots, elle m’explique qu’elle vit en banlieue, qu’elle ne vient pas souvent et qu’il y a beaucoup plus de monde qu’il y a dix ans… On continue encore un peu l’échange et elle me renouvelle sa reconnaissance, et je reprends ma route, mal à l’aise devant tant de gratitude face à un si petit geste.

Et avant de partir, elle me dépose un baiser sur le front. Cadeau d’une inconnue largement supérieur à n’importe quelle tarification mobile…

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