Catégorie : La Chine au quotidien

2010 en Chine * mon top 10

Le mois de décembre est là, et de manière très classique, l’heure est aux bilans. Une nouveauté sur Vues de Chine, où vous l’avez sans doute remarqué, je m’emploie à des billets plus personnels depuis quelques temps (comme ici ou ). Et je prends un peu d’avance sur le calendrier, car je m’envole mercredi prochain pour une dizaine de jours de vacances en France…

Cette année, pour coller aux chiffres, la dizaine sera à l’honneur! On commence cette (petite) série avec un bilan personnel, les dix meilleures choses que mon année d’expatriation en Chine m’a apportées sont :

Blog – écriture

1. J’ai tenu mon blog régulièrement et, depuis la création de ce blog, j’ai passé la barre des 80.000 lecteurs (uniques), un grand MERCI à vous, de l’autre côté de l’écran !

2. Je prends de plus en plus de plaisir à écrire; je me suis récemment sentie écrivaine pour la première fois, ou du moins, écrivaine en devenir – la participation au concours ELLE et mes activités pour lepetitjournal.com n’y sont pas étrangères.

Chine & chinois

3. J’ai amélioré mon niveau de chinois et suis maintenant capable de m’exprimer sur tout, et très souvent capable de comprendre les réponses!

4. Le potentiel d’amélioration en chinois reste à peu près infini: j’ai donc continué mes cours de chinois, au rythme qui me convient le mieux, un cours particulier par semaine.

5. Je comprends un peu mieux la Chine, et je remercie particulièrement mes collègues chinois pour nos échanges et leur patience à mes nombreuses questions quotidiennes (谢谢同事们!).

6. J’ai fait un ou deux voyages par mois en dehors de Shanghai, seule, en couple, en famille, avec des amies ou pour le travail, en Chine principalement (entre autres: Hong-Kong, Hunan, Hangzhou, Qingdao, Moganshan, Pékin, Zhejiang, Yunnan, Xiamen, Pékin et re-Pékin).

Vie personnelle

7. Je me sens maintenant chez moi à Shanghai, en Chine, en Asie.

7 bis. Mon couple a tenu bon face aux vicissitudes d’une vie loin de ses repères.

8. J’ai remis en question mes valeurs, et j’essaie de savoir ce qui constitue vraiment mon identité, face à la réalité, plutôt que dans des certitudes abstraites.

9. Pour éviter de succomber au stress d’une vie un peu trop remplie (d’émotions, d’activités personnelles et professionnelles), je me suis mis au yoga et à la méditation, et je m’y tiens !

10. Je continue mon chemin vers le rêve d’une vie: être polyglotte ! En plus du chinois, j’ai rendu mon anglais plus fluide (ma langue de travail), maintenu mon niveau d’allemand (pas gagné!) et commencé (un tout petit peu) le japonais.

Et pour vous ? L’année 2010 était-elle placée sous de bons auspices ?

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Penser la Chine au quotidien ?

Je vis en Chine depuis juin 2009, et j’y voyage depuis avril 2005. Comme vous le savez sans doute, j’y ai pas mal voyagé, je travaille au sein d’une équipe chinoise et je m’emploie à parler chinois. Je pense donc avoir une petite légitimité quand je parle de la Chine, ou du moins quand je donne mon avis sur ce pays.

Depuis que je tiens ce blog, je me suis toujours tenue à parler principalement des choses positives que je vois et vis ici, et ce, pour deux raisons: la première, c’est qu’on trouve déjà suffisamment de ressources en ligne qui parlent de ce qui ne va pas en Chine, la seconde est tout simplement par respect: je suis ici en pays d’accueil, et même si des choses me dérangent parfois, je reste une invitée.

Mais voilà, quand je parle avec mes proches, ici en Chine ou là-bas en France, je réalise souvent que mon discours est assez éloigné de ce qui ressort à la lecture de mon blog. D’où cette question aujourd’hui: comment penser la Chine au quotidien, et comment partager ces pensées ici?

Une première réponse qui peut paraître banale, mais qui est tellement vraie : plus je comprends de choses, plus il me reste de choses à comprendre – en fait, plus je comprends, moins je comprends. Quand mon ami et moi sommes venus vivre ici, je pensais avoir une  idée bien établie sur le pays, moi qui travaillais depuis 4 ans dans les échanges culturels et touristiques avec la Chine. Vivant les premiers mois à Changzhou, « petite » ville industrielle à 2 heures de Shanghai, je me suis rapidement rendue compte que j’avais fait ces années-là la promotion d’un pays et d’une culture qui existaient surtout en dehors de la Chine. Les millions d’habitants de Changzhou, comme ceux des petites et moyennes villes de Chine, connaissent très peu leur propre pays, n’ayant pas l’occasion de voyager, et encore moins leur propre histoire, n’ayant pas eu accès à une éducation le leur permettant.

Et puis, je suis venue vivre à Shanghai. Ici, comme dans les grandes villes de la côte Est chinoise, les chocs sont beaucoup moins forts. Les Chinois ont un meilleur accès à l’éducation, ils sont aussi plus habitués au contact avec l’étranger. Shanghai, même si elle a aussi une vraie identité chinoise, est par beaucoup d’aspects plus internationale que Paris, on y croise beaucoup de gens différents, on y parle beaucoup de langues, c’est une ville en perpétuel renouveau, en perpétuelle redéfinition de soi-même.

Et puis, j’ai continué à voyager en Chine, pour le plaisir surtout, pour le travail aussi. J’ai vu tant de différences d’une région à l’autre, d’une ville à l’autre, d’un Chinois à l’autre. On ne peut pas penser la Chine, on ne peut penser la Chine qu’au pluriel. Cela ne facilite rien à la situation…

Je ne peux pas dire j’aime ce pays, trop de choses m’échappent, trop d’incompris persistent malgré mes efforts. Comment la vie humaine peut-elle avoir si peu de valeur? Comment l’argent peut-il être une valeur suprême absolue? Comment l’éducation, la santé peuvent-ils être autant négligés par le gogov. et laissés aux mains d’une oligarchie capitaliste? Comment une bonne partie des Chinois peut-elle encore croire au email hidden; JavaScript is required? Comment peut-on accepter que la plus grande partie de la population chinoise soit laissée dans l’ignorance? Comment un tel gogov., email hidden; JavaScript is required seulement dans ses rouages email hidden; JavaScript is required et si injuste au quotidien, peut-il prendre tant de place dans notre monde globalisé? Comment l’environnement, l’eau, les sols et l’air, peuvent-il être sacrifiés pour le droit de quelques-uns à s’enrichir? Mais d’un autre côté, comment organiser un pays à plus d’un milliard de personnes?

J’admire le peuple chinois pour son optimisme à toute épreuve, son énergie, sa spontanéité, sa bonne humeur permanente, son sens de l’accueil et de la famille… J’aime la diversité de la Chine, l’idée de pouvoir passer une vie à découvrir ce pays-continent, ses gens si différents, ses paysages si grandioses, son architecture si différente. J’aime la langue chinoise, radicalement différente, où une autre vision du monde se lit dans ses caractères. J’aime pouvoir être surprise tous les jours, remettre en question mes idées préétablies, jouer avec les limites de mon ouverture d’esprit.

Mon quotidien reste donc rythmé par l’alternance entre joies de la découverte et questionnements sans réponse. L’avenir me permettra sans doute d’avoir plus de réponses, mais elles sont totalement imprévisibles à mes yeux qu’elles soient apportées par le gogov. ou peut-être par le peuple lui-même…

Au plaisir de lire vos avis à ce propos !

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Envie de livres à Shanghai?

Aujourd’hui, nous partons à la découverte d’un de mes endroits préférés à Shanghai, l’Arbre du Voyageur, endroit qui gagne à être connu par tous les francophones résidant ou de passage : un endroit où on peut voir, sentir, toucher, feuilleter des livres en français, et bien sûr les acheter…

Qu’est-ce que l’Arbre du Voyageur ?
C’est un club de lecture qui fournit des livres à ses membres, c’est un service de l’Ambassade de France, mais qui est ouvert à tous.

Comment fonctionne ce club ?
L’Arbre du Voyageur existe depuis février 2008, nous avons beaucoup de références et des nouveautés toutes les semaines. On peut aussi commander les livres que l’on souhaite. De temps en temps, nous faisons des évènements avec des auteurs autour de la sortie de leur livre (souvent sur la Chine)…
Pour être membre du club, il suffit de s’inscrire, moyennant 30 yuans, et on crédite ensuite sa carte par tranche de 100 yuans en espèce. L’inscription est valable pour une famille et n’a pas de limite dans le temps. L’argent restant sur la carte peut être utilisé pour la fois suivante.

Pouvez-vous nous donner quelques chiffres sur l’Arbre du Voyageur ?
Il y a 2.000 adhérents au club à ce jour, et nous avons environ 20.000 références disponibles.

Quels sont les types de livres que l’on peut retrouver ici ?
De la littérature française, de la littérature étrangère traduite en français, un rayon policier, des livres sur l’Aise, sur la Chine (essais…), des beaux livres, un rayon jeunesse, des guides touristiques, des livres de cuisine, des BD, un rayon sciences humaines, un autre sciences économiques, mais aussi des dictionnaires et quelques méthodes françaises pour apprendre le chinois.

Qu’est-ce qui marche le mieux ?
Les nouveautés littéraires surtout, comme Houellebecq et Beigbeder, les livres sur Shanghai aussi, comme la Promesse de Shanghai de Stéphane Fière.

Quel type de membres vient le plus souvent à l’Arbre du Voyageur ?
Surtout des familles ; et en ce moment nous avons une nouvelle tendance : de plus en plus de jeunes et de touristes viennent ici.

Quelles seraient vos recommandations du moment ?
La Finlandaise Sofi Oksanen et Purge dans le rayon nouveauté, Lilongs – Shanghai de Christine Estève et Jérémy Cheval pour redécouvrir Shanghai, dans le rayon jeunesse, ce serait le Maître des Estampes de Dedieu et Shenshan de Didier Lévy et Fabien Laurent, une sorte de Où est Charlie chinoise.

Un grand merci à Inès Breton, responsable du lieu, pour son accueil dans ce lieu unique et incontournable à Shanghai.

L’Arbre du Voyageur
155 Wu Yi Lu – 4F
Tel: 62255723 – email hidden; JavaScript is required
Ouvert du mardi au dimanche de 10h a 18h30

Article écrit initialement pour lepetitjournal.com.

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Adresse gourmande (3): Element Fresh Donghu lu

Nouvelle adresse que je vous recommande particulièrement à Shanghai: l’Element Fresh situé à Donghu lu. Si Element Fresh n’est une découverte pour aucun des Expats vivant à Shanghai, ça reste quand même un des restaus où je me rends plusieurs fois par mois, et je ne pouvais pas faire l’impasse sur cette adresse…

Deux raisons à cet engouement: tout d’abord cette chaîne de restaurants – il y a 10 adresses entre Pékin et Shanghai depuis l’ouverture du premier magasin en 2002 – propose, comme le nom le suggère, des plats frais, et notamment de délicieuses salades, ce qui n’est pas une chose toujours facile à trouver ici bas. Les smoothies et jus de fruits sont aussi à tomber par terre… Et finalement, même les proches de passage voulant tester uniquement ou presque la nourriture chinoise sont toujours contents de faire une pause occidentale en ce lieu…

Autre raison qui me fait aimer ce lieu : ce restaurant, situé au croisement Donghu lu – Huahai lu, possède une superbe terrasse, à ma connaissance la plus belle de Shanghai pour déjeuner sans pour autant se ruiner! J’y ai passé une bonne partie de ce dernier samedi de novembre, où la météo de Shanghai flirtait avec les 20°C…

Si mes deux salades préférées sont la Classic Cobb et la Laffa bread Salad, on vient ici aussi pour les brunchs, les sandwichs chauds, les macaronis au fromage ou pour la carte végétarienne.

Où? 4ème & 5ème étages, KWah Centre, 1028 Huaihai Zhong Lu, entrée sur Donghu Lu

Menu et infos sur le site d’Element Fresh.

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Dans les usines de Chine

Lors de mes derniers déplacements professionnels, j’ai eu l’occasion de me rendre dans des usines textiles, et de saisir un peu mieux ce qui se cache derrière le si fameux Made in China. Je vous propose aujourd’hui un retour sur ma modeste expérience qui pourra peut-être vous aider à saisir un peu mieux la situation…

Les usines chinoises sont un sujet très sensible qui touche à de nombreux aspects de la globalisation, de nos modes de consommations, du fonctionnement de toutes nos sociétés. Le dernier hors-série du Courrier International sur la Chine propose, entre autres, une étude pertinente expliquant que la Chine est le pays de production industrielle le plus intéressant car le moins demandeur au niveau social. Ici pas de syndicat, pas de parti politique pour soutenir la base du peuple, et les Chinois ont la réputation de bien endurer.
Cela restant assez théorique, je vais témoigner de ce que j’ai vu ou entendu récemment, directement ou sans autre intermédiaire qu’un collaborateur direct.

En 2008, à moins de 5 heures de route de Shanghai, saviez-vous qu’un salaire de base d’un ouvrier dans une entreprise de meubles (à destination du marché français) était de moins de 50€ par mois? En ce mois de novembre 2010, j’ai vu des ouvrières textiles qui gagnent moins de 100€ par mois à Tianjin, une des cinq plus grandes villes de Chine. Ce salaire de base autour d’une centaine d’euros est la norme pour la plupart des ouvriers en Chine.
Qu’entend-on par salaire de base ? C’est le salaire de tout ouvrier travaillant à temps complet, soit 8 heures par jour, 6 jours sur 7, sans aucune assurance, ni santé, ni retraite. Ces salaires sont fixés par le gouvernement de chaque région, ils varient donc d’un endroit à l’autre de la Chine. Il leur est bien sûr possible, voire vivement conseillé, de faire des heures supplémentaires, et les salaires doublent alors, voire triplent, les ouvriers travaillant au bas mot 12 heures par jour, sans repos hebdomadaire. C’est tout simplement révoltant, surtout quand on connait l’inflation galopante en Chine, le niveau de vie, qui bien que beaucoup plus bas qu’en France pour la plupart des villes de Chine, ne permet pas de vivre décemment avec moins de 100€ ou même 200€ par mois.

Notre part de responsabilité est énorme. Je vous inclus cher lecteur, car s’il est plus facile de se sentir responsable en travaillant ici, que celui qui n’a jamais porté ou utilisé une chose faite en Chine me jette la première pierre… Nous sommes responsables en voulant toujours consommer moins cher, quitte à fermer les yeux sur cette misère sociale. Nous sommes responsables en laissant le tissu industriel de nos villes se volatiliser. Nous sommes responsables par nos modes de consommations où nous avons besoin de toujours plus d’avoir pour être.
Je n’ai aucune solution pour parer à ce triste constat, je ne me sens pas la force nécessaire pour lancer une révolution internationale…

Et puis aussi, j’ai récemment reçu le témoignage d’une Chinoise me racontant son histoire et qui m’a fait comprendre, qu’une fois de plus, rien n’est tout noir ou tout blanc dans ce bas monde.
Li est originaire d’un petit village du Zhejiang à une dizaine d’heures de route de Shanghai. Ses parents étaient paysans et elle a grandi à la campagne. Elle a reçu là-bas une mauvaise éducation mais menait une vie simple et heureuse. Ses parents ont eu un accident de vie et ont du emprunter une somme importante à leurs proches – 500€, plusieurs années de revenus pour des paysans dans les années 1990. Aucun moyen de rembourser cette somme, si ce n’était de partir dans la ville voisine la plus proche, Taizhou. Ils sont devenus paysans-ouvriers, comme il y a en tant dans ces usines. Les parents de Li lui ont permis d’étudier dans cette ville plus importante – au prix d’énormes sacrifices, l’année universitaire coutant autour d’un an de salaire pour un ouvrier, 1.000€ – et elle y a étudié l’anglais. Dans son premier emploi à Taizhou, elle a rencontré un Allemand qui l’a formée aux méthodes de travail occidentales, et qui lui a permis deux ans plus tard de venir travailler à Shanghai. Elle a aujourd’hui un travail à responsabilités, peut faire des choix dans sa vie et aide sa famille financièrement.
Je ne dis pas que le travail de ses parents en usine a été une bénédiction, mais il a permis un changement dans sa famille, et elle a pu recevoir une éducation et être libre de faire des choix…
Pour relativiser encore, lors de mes passages en usine, j’ai vu plus de visages ouverts, souriants et se racontant des blagues, que de visages fermés…

Je me sens totalement désarmée et sans solution quand je réfléchis aux conditions de travail en Chine. L’exemple de Li, au milieu de tant d’autres, me montre aussi les extraordinaires ressources des Chinois. Mais quand je pense que tout le commerce international est basé sur l’exploitation de cette classe sans voix, je ne ressens que colère et injustice…
Le sujet est lancé, n’hésitez pas à apporter vos avis, tant qu’ils restent respectueux et constructifs !

Au plaisir de vous lire à ce propos !

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Incendie de Shanghai – impuissante…

Lundi après-midi, j’ai été témoin de l’incendie à Shanghai qui a coûté la vie à des dizaines de personnes. Vous en avez sans doute entendu parler, la nouvelle s’étant diffusée jusqu’en Europe. Depuis, je me sens désarmée, en colère, et surtout impuissante…

Impuissante, quand on voit, 3 heures durant, une épaisse fumée noire, sans comprendre d’abord, même si on voit que quelque chose de grave se passe tout près, à moins de 500 mètres des fenêtres de mon bureau.

Impuissante, quand, pendant ces 3 mêmes heures, on fait le décompte macabre des camions de pompiers qui passent sous ses fenêtres, puis de celui des ambulances.

Impuissante, quand on réalise l’ampleur de ce que qui se passe grâce à des sites non officiels, se demandant si on saura un jour ce qui c’est exactement passé.

Impuissante, quand on pense aux grands brûlés et aux hôpitaux chinois, où il faut payer une caution très élevée pour se faire soigner et où les conditions sont si précaires.

Impuissante, quand on se dit que les coupables ne seront pas punis et que de pauvres gens, en l’occurrence des ouvriers du bâtiment illégaux, seront condamnés.

Pas de photo pour illustrer cet article, je ne veux en aucun cas faire dans le voyeurisme. J’ai suivi ce drame via le très bon site Shanghaiist, site en anglais, vous y aurez plus d’infos sur l’incendie en lui même… Pour finir sur une note un brin plus optimiste, notez que la croix rouge de Shanghai organise cet événement de soutien le samedi 20 novembre:


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ELLE, vous et moi…

Attention, attention, nouvelle page de réclame: vous l’avais-je précisé? pour le Grand prix des blogueuses ELLE 2010, vous pouvez voter tous les jours ! Le concours se termine le mardi 30 novembre, il vous reste encore plusieurs jours pour revenir…

Il suffit donc de cliquer ici:

Un grand MERCI pour votre soutien…

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Portrait de Chine (7): Tony

Aujourd’hui c’est Tony que nous rencontrons. La première personne Shanghaienne de ma série de portraits de Chine, lui aussi a beaucoup à nous dire !

Qui es-tu ?
Je suis Tony Wang. J’ai 31 ans.

D’où viens-tu ?
J’ai toujours vécu à Shanghai, je suis Shanghaien.

Quel est ton travail ? Aimes-tu ce que tu fais ?
Je suis contrôleur qualité, et oui j’aime mon travail, car j’ai de chouettes collègues…

Pourquoi es-tu devenu contrôleur qualité ?
Pour faire carrière. La qualité est une des choses les plus importantes en Chine. J’ai étudié le management de la qualité à l’université. Et je continue encore à étudier : tous les dimanches, ou presque, je suis des cours !
La qualité est vraiment importante à cause de la sécurité, si ce n’est pas bien fait, des gens pourraient être blessés.

Que penses-tu de Shanghai ?
C’est peuplé, on n’a pas assez d’air pour respirer (il rigole).
Je vais te dire quelques chose d’un peu radical : je trouve qu’il y a trop de gens des campagnes à Shanghai. Ce n’est pas que je ne les aime pas, j’ai beaucoup d’amis qui viennent des campagnes, mais une partie de ces personnes sont vraiment malhonnêtes, et avec l’augmentation de ces personnes, il y a beaucoup plus de crimes à Shanghai. Quand j’étais jeune, c’était une ville très calme, ce n’est plus le cas. C’est vraiment car il y a trop de monde. Bon ça reste assez sûr quand même, et les Shanghaiens aiment vraiment la paix…

Quels changements as-tu vu ces dernières années ?
Les transports surtout : il y a le métro maintenant, l’aéroport est plus grand, les transports se sont vraiment améliorés et sont très pratiques, même s’il y a encore pas mal de bouchons…

Et que penses-tu de la Chine ?
Gros soupir. Ce n’est pas bien. Le gogov. est inutile ; il est corrompu, il y a beaucoup d’affaires de sexe… Le gogov. ment tout le temps. Il ne montre que les bons côtés et cachent les autres aspects de la Chine. La Chine n’est pas forte. Il y a beaucoup trop de pauvres gens.
Pourtant, les Chinois sont très gentils, très accueillants, vraiment.

Penses-tu que le gogov. changera un jour ?
Je n’en suis pas sûr.
C’est pourquoi que si les gens ont un peu d’argent, ils partent en Occident…
Beaucoup de monde partage mon avis, surtout les jeunes générations. Mais qu’est-ce qu’on peut faire ?
Je suis vraiment déçu par le gogov. … je pense qu’on a beaucoup à apprendre de Taïwan, ou de Hong-Kong, comment être plus éduqué, obéir aux lois… Shanghai est une grande ville, mais c’est vraiment le bazar ici !
Les Chinois ont une forte capacité à endurer, mais jusqu’à un certain point. Un jour il y aura un changement, et alors tout sera différent. Mais je pense que je ne serai plus de ce monde…
Mais bon, tout change en Chine, avec le prochain président, ce sera peut-être mieux, on ne sait jamais !

Es-tu heureux ?
Ca va… Quand j’aurai remboursé mes dettes, je serai heureux. J’ai du m’endetter auprès de la banque et de mes proches pour prendre un appartement quand je me suis marié.
Mais si après j’ai des enfants, j’aurai plus d’ennuis, car j’aurai plus de responsabilités… si j’ai un enfant, j’aurai la responsabilité de le rendre heureux, de lui payer des études à l’étranger s’il le souhaite par exemple… mes parents me poussent pas mal. Heureusement mon grand frère va être papa !
Ma vie est un peu amère, mais comme pour tout le monde !

As-tu un rêve ?
La paix dans le monde ! Je n’aime pas les disputes…
Et pour ma vie ? je n’ai plus de rêves… je ne peux pas imaginer mon futur. Trop de stress dans ma vie, trop de taxes, tout est trop cher aussi… Si j’ai un rêve : j’aimerai avoir plus d’argent pour pouvoir voyager, voyager en Occident.

Quel message passerais-tu aux lecteurs de ce blog qui ne connaissent pas la Chine ?
Les Chinois sont gentils, vraiment.
Et s’ils viennent en Chine, ils pourront nous apporter de bonnes choses, comme les bonnes manières… car les Chinois, riches surtout, peuvent vraiment être mal élevés parfois. En gros, il faudrait qu’on se respecte plus !

Retrouvez les précédents portraits de Chine : Juanjuan, Abby, Catherine, Woody, Wang Qing et Ye Shilan.

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