Catégorie : Asie

Un Voyage en Asie* Baan Hua Lampong, quand un lieu a une âme…

Baan Hua Lampong: curieux nom d’une Guesthouse de Bangkok qui s’est (im)posée sur ma route. Au tout début, avant d’y poser un orteil, Bangkok me paraissait grande et anonyme. Alors quand ce couple de Français croisé une heure au Laos me conseille une bonne adresse familiale à Bangkok, je me réjouis et note les infos. Après vérification, je réalise qu’elle se situe à l’entrée de Chinatown. Il ne m’en faut pas plus pour que je réserve ma place avec entrain.

A peine la porte passée, j’ai compris que cette guesthouse était différente… Cet endroit a une âme…
Les plantes y sont nombreuses et poussent même (dans) les murs: viendrait-ce de là? Ou bien plutôt de la particularité de Patty et Tommy, les deux personnes qui tiennent cette auberge, et du propriétaire, dont l’âme n’est jamais loin…

Patty est une Thaï d’une quarantaine d’années. Un grand coeur enrobé d’humeurs très variables. Un jour, elle vous prend dans ses bras, deux heures plus tard, elle ne regardera même pas le client potentiel – trop « routard » pour elle – et lui jettera un « Full » froid. Elle est la colonne vertébrale de ce lieu.

Tommy est un Américain d’origine sino-thaï d’une vingtaine d’années. Deux années de voyages l’ont fait passer par la Thaïlande, et il a posé ici ses bagages, car c’est le premier endroit qu’il a connu à Bangkok et qu’il y a dans cette ville de bonnes librairies… Il est très professionnel, consciencieux et il faut du temps pour décrypter son visage: est-il froid? désintéressé? ou juste absent? Non, il est bien là, incarne les forces les plus actives de ce lieu et se livre parfois…

La paire est hors du commun. Parfois, souvent, semble faire le strict minimum : j’ai peur de les déranger dans leurs lectures pour avoir mon petit-déjeuner. Et puis c’est un endroit de non-productivité absolu… Où je m’entends dire des phrases aussi saugrenues que: « Non, nous n’avons pas de jus de fruits, on n’a rien pour stocker les fruits ces jours-ci… » Tellement à l’envers de notre monde !

Et l’heureux propriétaire de ces lieux, qui possède toute la Soi, semble avoir placé ici des personnes dont il doit prendre soin, comme l’homme de main, alcoolique à ses heures et dont les filles dorment souvent ici…

Ambiance familiale, Thaï, asiatique: rester dans les communs de Baan Hua Lampong est un voyage à part entière…

Et à cela s’ajoutent deux hôtes installés ici à durée indéterminée, un Américain et un Slovène, et qui, par un drôle de hasard, font ici leur dernière étape avant la Chine…

Les journées passées ici ne furent rien de moins que mémorables et déterminantes…

Cliquez par ici si vous voulez tenter l’aventure.

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Un Voyage en Asie* Bangkok, Bangkok, quelques jours d’arrêt…

Aussi curieux que cela puisse paraître, et contrairement à ce que j’avais lu ou entendu à son propos, Bangkok me parait agréable et calme dès le premier abord… j’y resterai finalement près de dix jours !

Calme? sans doute car je suis à quelques pas de Chinatown et qu’en ce dimanche de mai, le quartier est fermé. Et puis, la comparaison avec le chaos cambodgien joue en sa faveur…

Le lendemain de mon arrivée, j’aborde la capitale par sa périphérie: depuis le quartier des affaires à l’Est. Je marche énormément. J’aime l’ambiance des rues, très « village », même si c’est souvent au pied de hauts immeubles.

La vue du 63ème étage du State Tower est aussi vraiment impressionnante: je m’y retrouve en fin de journée et admire le fleuve et le tissu urbain à perte de vue… Heureusement, quelques oiseaux viennent donner un peu de vie à cet endroit.

La journée suivante est plus touristique: visite du Grand Palace au programme. Je « cours » à l’ouverture pour devancer les groupes de touristes. Ca en vaut la peine: pendant les premières vingt minutes, je n’ai le palais que pour moi…

Je passe ensuite devant le fameux quartier des Routards de tout poil: Koh San Road, l’horreur incarnée à mes yeux, ici tout est faux et cousu main pour coller à l’image de paradis des touristes relax…

Le chemin du retour est plutôt long et traverse notamment Chinatown: plus chinois que la Chine! Mon auberge est toute proche, j’y reviendrai de nombreuses fois. Marchés en tout genre s’y succèdent, petites échoppes de rue, loterie, médecine traditionnelle, ventes de fruits & légumes, effigies de Bouddhas: un régal visuel !

Mes journées suivantes seront occupées par de longues balades flâneries dans ce quartier, dans les « Soi » thaïlandaises, ces petites rues au charme calme et convivial, par des balades dans les parcs de la ville et par la pratique du mandarin avec les Chinois croisés ça et là… Le bonheur là où je ne l’attendais pas en somme !

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Un Voyage en Asie* Rencontres cambodgiennes…

Grande discussion avec nos hôtes d’Angkor, notre chauffeur de tuk-tuk et notre guide qui nous ont permis une fabuleuse rencontre avec le site d’Angkor Wat… A la fin de nos trois journées intensives, on passe une soirée ensemble et on apprend à se connaître un peu mieux…

Le guide a commencé à travailler dans les champs à l’âge de 11 ans. Il y travaille encore entre deux sessions de guidage. Enfant, il jouait avec des armes et des missiles, souvent près des mines. Il en rit aujourd’hui: c’est un miracle qu’il ne lui soit rien arrivé. Puis, il a été chauffeur de tuk-tuk. Puis, il a décidé de reprendre ses études pour devenir guide. Il a du passer un concours pour accéder à ces études. Pendant trois mois, il a dormi une ou deux heures par nuit: le jour les études, la nuit un travail à l’hôtel. Il est heureux aujourd’hui, il a vraiment travaillé dur, mais ça valait le coût… Quand il boit un peu, il sourit encore plus que d’habitude, et s’excuse un peu plus de son anglais. Il sait qu’il lui reste beaucoup à apprendre. Je sens que c’est un homme d’excellente volonté. Il a acheté une maison, mais il n’a pas encore de femme. Il a 31 ans. Il a déjà fréquenté des filles européennes, mais à chaque fois c’était « en toute amitié ». Je sens une pointe de déception sur ces mots… Il me demande plusieurs fois si on était contents et satisfaits de sa prestation de guide. Je le rassure!

La première fois que j’ai vu notre chauffeur de tuk-tuk, j’ai eu une appréhension. Il a un air un peu magouilleur… Au bout d’un moment, je me rends compte qu’il est simplement filou et débrouillard. Autour de quelques verres, il me raconte un peu de son histoire. Ses parents sont très pauvres. Il l’est lui aussi. Quand il a fait sa demande de fiançailles, la belle famille l’a pris de haut: ses parents portaient de vieux habits sales. Et quand il a dit qu’il offrirait une bague de fiançailles en platine, la grand-mère l’a critiqué. Il a alors dépensé 350$ pour une bague en or, avec un diamant (bon, petit le diamant…). Et pour la dot, il a dépensé 1.500$, et ses parents n’ont pas pu l’aider. Il sait qu’il est pauvre, mais il veut acheter une maison. Il a déjà le terrain, il lui faut maintenant 4.000$. Il a deux filles, il ne veut pas d’autres enfants, pour mieux les élever. Il aime bien rencontrer des gens différents avec son travail.

On parle aussi de corruption: ça concernerait 70% de l’aide internationale apportée au Cambodge… qui part dans des Lexus et autres voitures et avantages des corrompus.

Ca n’empêche pas la bonne humeur de continuer: ils rigolent beaucoup, tiennent à nous offrir des verres autant qu’on leur en offre…
C’est un beau moment qui clôt merveilleusement notre séjour en ces terres cambodgiennes!

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Un Voyage en Asie* Vivre Angkor…

Angkor… Après la rêverie, la réalité. Trois jours, un tuk-tuk et un guide. Plus de vingt temples (ou lieux sacrés) visités, en détails et avec explication. Et en prenant le temps surtout…

Marquée par beaucoup d’entre eux. Marquée par l’immensité du site, par la nature généreuse, par la majestuosité de ces pierres. Pierres si longtemps endormies, réveillées depuis moins d’un siècle.

Et ces temples… Quel génie, quelle démesure, quelle foi a-t-il fallu pour mettre de tels chantiers en branle? Beaucoup de folie, sans doute aussi.

Et le Bayon et ses visages de Bouddha souriants: n’importe où que le regard se pose, il tombe sur un sourire bienveillant. Bienveillance donc, mais aussi sérénité et confiance. Ces sourires donnent courage et confiance en la vie, en l’avenir. Si je doute, il faudra que je me remémore ces sourires figés dans l’éternité de la pierre, et je serai rassurée.

Et le Ta Phrom: je vois pour la première fois des arbres essayer de faire l’amour à des pierres. Où le végétal se mêle vraiment au minéral.

Et l’arbre lui-même, microbe envahissant qui devient le soutien du temple, sans lequel ses pierres aujourd’hui s’écrouleraient.

Je savoure la chance de me retrouver seule, ou presque, à plusieurs reprises. J’apprécie la force de ces pierres, la magie de l’ensemble: végétation, pierres, oiseaux parfois. Je me sens petite et à ma place à la fois, témoin de cette immensité.

Merci !

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Un voyage en Asie* Rêver Angkor…

Je n’ai jamais réellement rêvé d’Angkor. Je ne fais pas partie de ces gens qui ont fantasmé cette découverte, le nez dans les livres ou sur les atlas.

C’est quelqu’un qui m’a dit…

Puis, je suis venue vivre en Asie et j’en ai entendu parler. Un peu, beaucoup, passionnément, au gré de mes rencontres avec des gens qui y sont passés. Puis j’ai planifié mon voyage, et une halte en ce lieu s’est bien sûr imposée. Et j’étais heureuse d’avoir une imagination assez vierge, jusqu’à ce que, inévitablement, je commence à la polluer à la lecture de blogs et de sites internet.

Ces quelques lignes lues dans le superbe Road Book attisent aussi mes émotions – la réalité peut-elle vraiment être à cette hauteur?

Puis le Bayon, les têtes de pierre qui me souriaient, des sourires par centaines. J’en ai pleuré d’émotion, jamais je n’aurai cru pleurer à cause d’une chose autre que l’humain – il est vrai que ces pierres sont vivantes.

Une fois à Phnom Penh, la visite du Musée National du Cambodge pique définitivement ma curiosité sur les Temples d’Angkor. Ce musée recèle de sublimes collections pour un visiteur qui n’a pas encore été dans ces temples. Plus de 14.000 pièces de l’époque préhistorique et de l’empire khmer, dont beaucoup de statues de bronze et de pierre. Vishnu, Shiva, Ganesg et Bouddha sont à la fête! Le bâtiment qui l’abrite est également de toute beauté, rafraîchissant avec son superbe patio. Douceur, sagesse, éveil, émerveillement, mais aussi patience, immortalité et stabilité émanent de cet endroit.
Mes doutes rôdent encore: comment une civilisation si avancée a-t-elle pu se laisser ensevelir sous un manteau végétal pendant cinq siècles? et surtout comment un peuple issu de cette civilisation a-t-il pu tomber si bas?… Les Khmers d’aujourd’hui sont-ils les héritiers de cette histoire, ou est-elle à jamais ensevelie?

Il me tarde de découvrir Angkor, de me laisser envahir par ces charmes éteints, de l’imaginer vivante, aussi bouillonnante que nos cités médiévales, si ce n’est plus.

Un livre accompagne ma douce rêveriesur les routes: il s’agit des extraits d’Un pèlerin d’Angkor, de Pierre Loti. On est dans un monde éteint, celui de l’Indochine française du début du 20ème Siècle, et l’auteur livre un regard très personnel sur ce paradis imaginaire qu’il a du mal à atteindre, et qui n’est pas à la hauteur de ses attentes… d’une vie. Il a en effet rêvé cet endroit depuis son enfance. Tendre, poétique, touchant, parfois en colère, c’est une magnifique mise en bouche littéraire avant la découverte…

Quelques extraits qui ne parlent pas d’Angkor même, mais qui sont fidèles à l’ambiance du livre…

A première vue, on croirait qu’il est inhabité ce pays, à mieux regarder cependant, on s’aperçoit combien son opulent manteau vert est déjà sournoisement travaillé en dessous par le microbe humain.

Et à propos de Phnom Penh:

On croirait l’une de ces colonies anciennes, dont le charme est fait de désuétude et de silence.

Et sur la découverte du Bayon:

Voici les portes; des racines, comme des veilles chevelures, les drapent de mille franges; à cette heure déjà tardive, dans l’obscurité qui descend des arbres et du ciel pluvieux, elles sont de profonds trous d’ombre devant lesquels on hésite. A l’entrée la plus proche, des singes qui étaient venus s’abriter, assis en rond pour tenir quelques conseils, s’échappent sans hâte et sans cris; il semble qu’en ce lieu le silence s’impose. On n’entent que de furtifs bruissements d’eau: les feuillages et les pierres qui s’égouttent après l’averse.

Tout ce que j’ai bien pu lire ou voir m’imprégna, mais assez légèrement pour que mon expérience diffère de tout ce que je m’étais imaginé. La surprise n’en fut que plus belle !

Acheter Angkor en ligne…

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Un Voyage en Asie* Cambodge, S-21 ou dire l’indicible

Je visite le centre S-21.

Comment dire l’indicible?

Avant tout le lieu: aujourd’hui à mi-chemin entre un musée et un mémorial, c’est finalement ni l’un ni l’autre. Pas assez explicite pour être un musée, pas assez bien conservé pour être un mémorial. Le lieu a été nettoyé, mais pas entièrement. La pelouse est belle, les arbres en fleurs, et les instruments de torture sont encore là.

Car il est question ici d’un ancien lycée qui a été transformé par les Khmers rouges en centre de détention, de torture et d’exécution entre 1975 et 1979. Le lycée avait alors comme nom secret prison de Sécurité 21 ou S-21. Les Khmers rouges enfermaient ici tous les opposants supposés au régime, sur n’importe quel motif. Les personnes enfermées étaient aussi bien des jeunes que des personnes plus âgées. Il y avait des femmes, des enfants, et parfois des familles entières (bébés y compris) d’ouvriers, d’intellectuels, de ministres et de diplomates cambodgiens, mais aussi des étrangers. Le simple fait de porter des lunettes (y compris pour les enfants) était suffisant pour être considéré comme intellectuel et donc « à exterminer ».

La page wikipédia dédiée vous en dira plus sur cet endroit.

Je ne souhaite partager ici que mes émotions, notées à vif et à peine retravaillées depuis…

Des photos, beaucoup. De (tous?) les détenus passés par là, répertoriés, minutieusement. Leurs grands yeux me hantent. Pour longtemps encore. Surprise, effroi, fatigue. Souffrance déjà pour certains. Arrivés ici par surprise, beaucoup ne savaient pas ce qui les attendaient. Certains sourient même sur ces preuves du décompte administratif de l’horreur.

Et les photos de l’horreur justement. Notamment deux, où l’on voit les prisonniers au crâne défoncé. Au delà de l’horreur. Au delà de ce qui peut être dit, et peut-être vu.

Puis les témoignages de trois des sept survivants.
Et les peintures qui illustrent plus d’horreur encore.

20.000 victimes. Un staff de 1.684 personnes. Où sont-ils ces barbares? Ces inhumains qu’une idéologie malsaine a permis de lâcher leur pire bestialité… Sont-ils dans les rues de Phnom Penh? Sont-ils déjà morts au fond d’un lit confortable? Comment peut-on aujourd’hui encore accepter tant d’injustice au nom de l’unité nationale? Les proches des victimes ou les survivants eux-mêmes ne recroisent-ils pas ces bourreaux? Et notre humanité toute entière, comment vit-elle avec cela? Quand on sait que cela se produit encore aujourd’hui dans des provinces qui n’intéressent personne?

Des questions, pas de réponse.

Et comment reprendre une vie normale, une fois la porte de ce « musée » dépassée? On referme ces souvenirs pas si lointains, on les coince derrière les excuses de l’éloignement, de la différence de culture, et on continue à vivre? On bien on rouvre les yeux, sur ces images, on pleure et on se sent révoltés, impuissants, imbéciles?

Je vous conseille deux lectures, qui pourront vous aider à comprendre mieux ces lignes et surtout le drame de ce pays. Je vous en parlerai peut-être un jour plus en détails, peut-être pas. Ces deux livres aident à comprendre l’horreur incarnée, dans deux styles différents, et qui se complètent et sont précieux.

D’abord ils ont tué mon père, où Ung Loung témoigne de son expérience de petite fille pendant ce drame, et Le Portail, de François Bizot où il décrit Duch au début des années 1970, avant qu’il ne devienne dirigeant de Tuol Sleng.

Acheter en ligne: D’abord ils ont tué mon père & Le Portail.

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Un Voyage en Asie* Phnom Penh, doutes et espoir retrouvé…

Phnom Penh est une charmante capitale, dans laquelle j’ai eu envie de poser un peu mon sac…

Au premier regard, je suis conquise: l’architecture est belle et harmonieuse, pas de hauts buildings, mais des maisons et immeubles de style colonial au charme désuet. Je me demande encore comment une bonne partie d’entre eux tient debout! Le Mékong est aménagé d’une belle promenade. Un endroit idéal pour se dégourdir les jambes et prendre un verre. Bon, un point négatif sur la ville en elle-même: les odeurs sont (très) fortes en cette saison chaude.

Et bien vite, autre chose me gêne, me met mal à l’aise, rend ma position de touriste insupportable… tant d’enfants travaillent dans les rues, chiffonniers ou petits vendeurs de tout et de rien. Leurs yeux sont tellement tristes, vides et fatigués. J’en perds tous mes moyens à chaque fois que j’en croise un. Tant d’impuissance, d’injustice. Ils seraient 20.000 dans les rues de Phnom Penh.

Je vois aussi des handicapés, victimes des mines anti-personnelles, mais pour le coup, moins nombreux que ce à quoi je m’attendais, même s’ils sont salement amochés. Peut-être est-ce le fait d’être hors saison touristique? Ne serait-ce qu’écrire ces lignes est plus que bizarre, mais je pense qu’il y a pourtant un lien. A mon arrivée ici, je ne sais comment aborder ces laissés pour compte, ni même comment les regarder. Et puis, il y a ces chauffeurs de tuk-tuk aux demandes incessantes, « tuk-tuk sir? » « please give me a job! »…, dont la survie semble dépendre directement de nos bourses.

Et puis, par bonheur, je trouve de l’espoir au milieu-même de ces doutes…

Il y a au Cambodge de nombreuses associations & ONG. Friends en est l’une d’elle, et j’ai la chance de rencontrer un de ses responsables qui me l’a présentée en détails. Depuis sa création en 1994, Friends a aidé plus de 18.000 enfants des rues de Phnom Penh. Ils ne les aident que si leur famille est d’accord. Que font-ils? Ils proposent de former ces enfants et de leur trouver un travail, au sein d’une de leur structure d’abord, puis ils sont placés dans la « vraie vie ». Friends a cinq lieux à Phnom Penh, restaurants, magasin, salon de beauté. Les jeunes gens sont au minimum formés pendant six mois à un an avant d’y travailler.

Cette personne répond aussi à une de mes questions « comment réagir face à un enfant travaillant dans la rue? ». Réponse simple: avant tout, leur sourire. Tout bonnement redonner un peu d’humanité. Et bien sûr, ne rien leur acheter, ce qui justifie leur activité et celles des monstres qui sont derrière. Si la deuxième partie de la réponse est pour moi évidente, la première ne l’était pas tant que ça… Face à l’horreur de la situation, j’ai pu en perdre le sens commun…

Je ne peux que vous encourager à aller jeter un oeil sur leur site, et surtout, surtout, de devenir de fidèles clients de leurs restaurants et activités. La qualité de leurs services et produits est excellente, le cadre idyllique, le rapport qualité-prix est très bon et surtout, vous y verrez sincères sourires et dignités retrouvées pour ces anciens parias.

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Un Voyage en Asie* Les 4000 îles…

Je continue ma route toujours plus vers le Sud du Laos. Ma destination: Don Khong, la plus grande des 4000 îles. Cette région est située à l’extrême sud du pays, juste avant la frontière avec le Cambodge, là où le Mékong est le plus large. Il y aurait en effet 4000 îles en cet endroit, mais les plus petites ne feraient pas quelques mètres carrés…

J’ai un gros coup de coeur pour l’île de Don Khong! Calme, verte, c’est une petite perle au coeur du Mékong. Le rythme est très « pépère », la population y est aimable au possible.

Je loge dans la belle villa Khang Khong, qui date de 1946, toute de bois et de verdure, et dont le propriétaire parle français.

Je ne reste que quelques jours et j’ai pourtant déjà mes habitudes: je ne fréquente par exemple qu’un seul restaurant, où les serveurs sont aimables et avenants, et où des chatons me prennent en affection…

Je pars pour une journée de bateau. Les vues sur le Mékong sont magnifiques, je fais le tour d’une autre ville en vélo, mais je ne vois pas les fameux dauphins de l’Irrawaddy, connus pour leur aspect original avec leur « nez » écrasé. Qu’importe, cette journée pleine eau et plein soleil est magnifique.

Le lendemain, on se fait une belle balade: plus de vingts kilomètres à pied pour parcourir toute la moitié sud de l’île. D’un calme…

Les nuages et cieux qu’on peut voir sur ces îles sont éclatants, surtout ceux juste avant ou juste après l’orage…

Puis vendredi 13 arrive… Initialement, dix heures de voyage nous attendait pour rejoindre Phnom Penh, déjà un petit morceau en soi. On y ajoutera finalement quatre longues heures de panne et quelques dollars de racket à la douane pour conclure une journée bien à la hauteur de sa réputation!

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