Je reviens ce jour à Victoria, de belles surprises m’y attendent…
J’écris ces lignes sur une table de bois au cœur du site historique de Fort Rodd Hill et du Phare de Fisgard. Ce site m’accueille pour deux jours et deux nuits et je sais déjà que je vais m’y plaire. Je suis à peine arrivée, je n’ai pas encore fait le tour du propriétaire, mais je le sais. Bon déjà, il m’a été conseillé par Aline, donc il partait avec des points d’avance.
Je reprends la plume de Victoria…
Il me coûte parfois de me planter devant ma page blanche. Fatiguée, distraite par internet ou envie de ne rien faire, les excuses ne manquent pas. Je m’astreins pourtant à ce rituel de manière inexorable. Et si mes impressions « fanaient » pendant la nuit ? ou plus probable, si elles évoluaient d’un jour à l’autre ? « Un écrit » vaut mieux que deux « tu l’écriras »… Le carnet c’est la fiancée du voyageur disait peu ou prou Sylvain Tesson. Mes pages blanches sont mes meilleures amies du soir, elles m’écoutent sans relâche et je peux me confier à elles sans peur de les lasser, alors je m’y replonge.
Je pars ce jour pour une matinée d’observation de baleines.
Depuis le temps que je voulais me balader en pleine nature au Canada. Voilà qui est fait en ce jour !
La pluie se lève pour saluer mon départ de Vancouver. La première fois depuis que je vois vraiment la pluie tomber dans celle qu’on nomme Raincouver… Un bus doit me mener à Victoria entre 9h45 & 13h30. Je sommeille en chemin et me réveille en fond de cale du ferry, le vrombissement des moteurs me fait sursauter. Il est déjà 11h. Le bus repart à 12h30 et d’ici là, quartiers libres sur le bateau. Je pars à l’assaut de l’air frais sur le pont supérieur. Le fond de l’air est finalement trop frais mais je lutte pour rester dehors, ça me rappelle un tout petit peu mes beaux instants sur mon pont caribéen…
Les lignes que je vous propose aujourd’hui sont très personnelles… Je les ai écrites à Vancouver, sur plusieurs journées, au fil de mes découvertes de la situation unique du quartier Downtown Eastside. Un très triste sujet, pas toujours raconté par les voyageurs de passage à Vancouver, mais qui m’a tellement marquée que je ne pouvais le passer sous silence ici…
Le premier matin
Je plonge dans Les Disparues de Vancouver que m’a conseillé une amie. Après la lecture de ce livre ma vision sur Vancouver ne sera plus la même. Je le finis dans la journée. Il est question de curieuses disparitions de « Natives », ces femmes amérindiennes. Tout en bas de l’échelle sociale, et prostituées. J’apprends à la fin du livre (fidèle à la réalité) que c’est un sordide serial killer éleveur porcin qui les transformait en viande… et je comprends surtout au fil des pages à quel point les Natives ne sont pas intégrés à la société canadienne…
Une dernière surprise m’attend à Kelowna avant mon départ. La question des Amérindiens me travaille depuis mon arrivée au Canada (voir cet article). J’en parle au maximum autour de moi. J’apprends qu’un musée ouvre tout juste ses portes à Kelowna, le « Sncəwips Heritage Museum ». C’est mon jour de chance !